Le bon plaisir. Avec Henri Guillemin sur France Culture.


(0)
1402 Vues
0 commentaire
25.05.1985

Henri Guillemin dérange. Avec lui, l'histoire politique et littéraire prend, sous un éclairage nouveau et passionné, un visage jusque là inconnu. Son approche iconoclaste suscite toujours autant de passions. Haï par ses détracteurs, adulé par ses inconditionnels, il dérange les habitudes coincées des "spécialistes", bouscule les idées reçues et enthousiasme les rebelles...
Ses entretiens nous font découvrir un peu plus l'homme authentique qui se cache derrière une oeuvre tout entière dévouée à rétablir la vérité.

Une émission animée par Françoise Malettra, avec les interventions de Claude Mauriac, Henri Mitterand, Georges Piroué, Jean Ziegler, Claire Etcherelli et Louis Casamayor.

À la recherche du temps présent. Avec Patrice Jean et Benoît Duteurtre chez Alain Finkielkraut à Répliques sur France Culture.


(0)
954 Vues
0 commentaire
14.07.2018

La littérature en général et le roman en particulier ont-ils des choses à dire sur le monde contemporain qui ne se résument pas aux enquêtes et statistiques des sciences sociales ?
Car sans les sciences sociales nous ne saurions pas comment la société fonctionne. Elle nous ouvre les yeux sur le monde dans lequel nous baignons et nous évoluons. Elle nous révèle en outre notre propre fonctionnement. Elle montre, impitoyable, ce qui pense en nous quand nous croyons naïvement agir et penser par nous même.
Mais on peut leur savoir gré de cette démystification salutaire sans leur abandonner pour autant tout le terrain. Le mot de science, certes intimidant, ne confère pas aux sciences sociales le monopole du vrai. Il y a d'autres accès à la réalité que celui que leurs enquêtes et leurs statistiques nous ménagent.
L'étude du temps est aussi affaire de la littérature.

Sebastian Haffner (1907-1999) : Allemagne je t'aime, moi non plus. Avec Martina Wachendorff, Fabrice Humbert, Jean Lopez, François Delpla, François Roux et René Loyon sur France Culture.


(0)
877 Vues
0 commentaire
24.03.2018

En 1938, Sebastian Haffner, de son vrai nom Raimund Pretzel, quitte l’Allemagne, son pays natal, pour s’exiler en Angleterre. Issu de la bourgeoisie protestante, passé par la magistrature administrative, cet homme de droit observe pendant son adolescence et sa vie de jeune adulte le réveil abruti de l’Allemagne, perdante de la Grande Guerre, et l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Dès son arrivée en Angleterre, un éditeur lui demande un ouvrage où il raconterait pourquoi il s’est progressivement convaincu de devoir quitter l’Allemagne face à la propagation des idées du nazisme.
Partant de son quotidien, il écrit l’anesthésie des masses, intelligentsia berlinoise incluse. "Le monde dans lequel j’avais vécu se dissolvait", écrit Haffner devenu journaliste. Après l’entrée en guerre de l’Angleterre, le manuscrit ne sera jamais publié. Peu de temps après, un autre essai, Germany : Jekyll and Hyde, lui donne suffisamment de reconnaissance pour devenir un éditorialiste renommé dans la presse anglaise. De retour en Allemagne au milieu des années 1950, Sebastian Haffner continue le journalisme puis bifurque progressivement vers l’écriture d’essais et d’ouvrages historiques consacrés à Hitler, à Churchill et à l’Allemagne.
Après son décès en 1999, son fils retrouve une partie du manuscrit abandonné en Angleterre. L’oeuvre Histoire d’un Allemand lui assure une toute nouvelle postérité. "Nous, les enfants de l’Allemagne, nous aurions tous voulu avoir un père ou un grand-père qui nous eût parlé, comme le fait Haffner avec une redoutable clarté, de son expérience intime, qui nous rendît palpable la tentation du mal, l’infiltration et la prise de pouvoir lente et perfide de la pensée raciste et fasciste", affirme Martina Wachendorff, son éditrice en avant-propos de l’ouvrage.

Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Irène Omélianenko.

Un été avec Homère. Avec Sylvain Tesson sur France Inter.


(0)
1624 Vues
0 commentaire
2018

L'Iliade et l'Odyssée d'Homère nous est ici contée par l'aventurier Sylvain Tesson. Un voyage entre la mythologie et le monde d'aujourd'hui, érudit, épique, drolatique, époustouflant.
L'Iliade est le récit de la guerre de Troie. L'Odyssée raconte le retour d'Ulysse en son royaume d'Ithaque. L'un décrit la guerre, l'autre la restauration de l'ordre. Tous deux dessinent les contours de la condition humaine. À Troie, c'est la ruée des masses enragées, manipulées par les dieux. Dans l'Odyssée on découvre Ulysse, circulant entre les îles, et découvrant soudain la possibilité d'échapper à la prédestination. Entre les deux poèmes se joue ainsi une très violente oscillation : malédiction de la guerre ici, possibilité d'une île là-bas, temps des héros de côté-là, aventure intérieure de ce côté-ci.
Ces textes ont cristallisé des mythes qui se répandaient par le truchement des aèdes dans les populations des royaumes mycéniens et de la Grèce archaïque il y a 2500 ans. Ils nous semblent étranges, parfois monstrueux. Ils sont peuplés de créatures hideuses, de magiciennes belles comme la mort, d'armées en déroute, d'amis intransigeants, d'épouses sacrificielles et de guerriers furieux. Les tempêtes se lèvent, les murailles s'écroulent, les dieux font l'amour, les reines sanglotent, les soldats sèchent leurs larmes sur des tuniques en sang, les hommes s'étripent et une scène tendre interrompt le massacre pour nous rappeler que les caresses arrêtent la vengeance.
Préparons nous : nous passerons des fleuves et des champs de bataille, nous serons jetés dans la mêlée, conviés à l'assemblée des dieux, nous essuierons des tempêtes et des averses de lumière, nous serons nimbés de brumes, pénétrerons dans des alcôves, visiterons des îles, prendrons pied sur des récifs. Parfois, des hommes mordront la poussière, à mort. D'autres seront sauvés. Toujours les dieux veilleront. Et toujours le soleil ruissellera et révèlera la beauté mêlée à la tragédie. Des hommes se démèneront pour mener leurs entreprises mais derrière chacun d'eux, un dieu veillera et jouera son jeu. L'Homme sera-t-il libre de ses choix ou devra-t-il obéir à son destin ? Est-il un pauvre pion ou une créature souveraine ?
Les poèmes auront pour décor des îles, des caps et des royaumes dont un géographe, Victor Bérard, effectua dans les années 1920 une très précise localisation. La Mare Nostrum est ce haut lieu d'où a jailli l'une des sources de notre Europe, qui est la fille d'Athènes autant que de Jérusalem.
Mais une question nous taraude. D'où viennent exactement ces chants, surgis des profondeurs, explosant dans l'éternité ? Et pourquoi conservent-ils à nos oreilles cette incomparable familiarité ? Comment expliquer qu'un récit de 2500 ans d'âge, résonne à nos oreilles avec un lustre neuf, un pétillement aussi frais que le ressac d'une calanque ? Pourquoi ces vers paraissent-ils avoir été écrits pas plus tard qu'aujourd'hui, par un très vieux poète à la jeunesse immortelle, pour nous apprendre de quoi seront fait nos lendemains ? En termes moins lyriques (Homère est le seul maître en la matière) d'où provient la fraîcheur de ce texte ? Pourquoi ces dieux et ces héros semblent malgré la terreur qu'ils inspirent et le mystère qui les nimbe, des êtres si amicaux ?

Roger Nimier (1925-1962). Avec Marc Dambre, Marcel Schneider, Yvon Pierron, François Dumasy et François Nourissier sur France Culture.


(0)
835 Vues
0 commentaire
30.08.2007

On se demande un peu quel est le problème de Roger Nimier. Il est brillant, tout lui réussit, c'est un séducteur, il est beau, il a atteint très jeune la gloire et il est assez malheureux. Mauriac aussi s'était posé la question, en soulignant ses "badinages de jeune ours irrité, un jeune ours un peu hagard et qui saigne, mais (dont) on ne voit pas où est la blessure qui le rend soudain furieux".
Le malheur est pour Nimier une chose belle et romantique, qui présente l'avantage, si on sait bien le mettre en valeur, de vous faire une réputation. Voilà bien le mythe Nimier, violent, insolent, charmeur, qui est interrogé ici.
Nous rencontrons aussi un Nimier moins voyant, moins propice aux anecdotes, moins tellement formidable. Il s'agit de comprendre comment cohabitaient le "type normal" et le "type extraordinaire", car c'est précisément l'une des équations que Roger Nimier n'a pas toujours su résoudre.

Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.

La mort de la littérature. Avec William Marx et Olivier Cadiot sur France Culture.


(0)
652 Vues
0 commentaire
23.04.2016

Ils l'ont attaquée, conspuée, condamnée, sous tous les prétextes, sous tous les régimes, avec les meilleures ou les pires intentions, pour de mauvaises raisons et parfois même pour de bonnes. Ils ont exilé les poètes, brûlé leurs livres - ou en ont simplement formulé le souhait. Voilà 2'500 ans que la littérature est sujette à toutes les critiques et toutes les accusations de la part de philosophes et de théologiens, de prêtres et de pédagogues, de scientifiques et de sociologues, de rois, d'empereurs et même de présidents.
De Platon à Nicolas Sarkozy, William Marx et Olivier Cadiot nous racontent ces accusations en s'attardant longuement sur notre situation contemporaine.
C'est une autre histoire de la littérature occidentale -sa face cachée- qui se révèle alors à nous et qui lui donne peut-être son sens véritable...

Émission "Le Temps des écrivains", animée par Christophe Ono-dit-Biot.

Beat Generation. Avec Yves Buin, Georges Lemaire, Gilles Farcet, Jean-Jacques Lebel et Philippe Alain-Michaud sur France Culture.


(0)
945 Vues
0 commentaire
06.2016

Cette série de quatre émission vogue au rythme anti-conformiste de la mythique Beat Generation.
 1. Premier volet consacré à l'une des figures majeures de ce mouvement, The "Kings of the Beat" : Jack Kerouac (1922-1969). "Jazz Poet" -c'est ainsi qu'il se définissait-, considéré comme le chef de file de la Beat Generation, ce nouveau mouvement des années 1950. Né Jean-Louis Kérouac en 1922 dans le Massachusetts, descendant d'une famille canadienne et bretonne, il se plonge dans la lecture dès son plus jeune âge et écrit son premier roman à 11 ans. La littérature est pour lui une sorte de refuge contre les conventions établies, patriarcales et conservatrices des États-Unis dans les années 1930-1940. Personnalité ambivalente, aux rêves effrénés de voyages et de grands espaces, de New-York à Mexico, il se cherche tout au long de sa vie entre alcool, excès et poésie, toujours entouré de Neal Cassidy, son alter-ego. Avec Sur La Route (publié en 1950), considéré comme le manifeste de la Beat Generation, il fondera la prose dite spontanée, frénétique et automatique, au rythme du jazz, sa plus grande inspiration : "Pas de pause pour penser au mot juste mais l'accumulation enfantine et scatologique de mots concentrés."
 2. Fondateur d'une nouvelle forme d'expression littéraire, William S. Burroughs (1914-1997) a révolutionné l'écriture à partir des années 1950 en proposant un langage abstrait et halluciné, tiré d'une expérience de l'excès. Il reste encore aujourd'hui l'auteur le plus sombre et le plus littéraire de la Beat Generation. Auteur majeur dans l'histoire de la littérature américaine, il expérimenta et développa la technique du Cut-up qui consiste à défragmenter un texte original pour produire un nouveau langage. Il connaît la notoriété avec son ouvrage phare The Naked Lunch (Le Festin Nu) publié pour la première fois en France en 1959. Du monde littéraire à la peinture, William Burroughs s'est illustré comme chef de file de la contre-culture en s'affranchissant des règles de l'art et des conventions sociales par la consommation excessive de drogues dures et d'une passion déroutante pour les armes à feu, jusqu'à tuer "accidentellement" sa femme en 1951.
 3. Troisième portrait, celui du plus engagé et influent de ce mouvement : le poète Allen Ginsberg (1926-1997), auteur central du mouvement de la Beat Generation fédérant autour de lui Jack Kerouac, Gregory Corso, William Burroughs ou encore Neal Cassady. Il publie Howl en 1956, qui deviendra le poème manifeste de ce mouvement au même rang que Sur la route de Kerouac (1950) ou Le Festin Nu de Burroughs (1959). La prose moderne du poème dévoile une écriture spontanée, emblématique du nouveau langage des auteurs de la Beat Generation. Allen Ginsberg est un homme spirituel, très engagé contre les discriminations sexuelles et la Guerre du Vietnam.
 4. Enfin, c'est à une déambulation entre littérature et arts visuels au Centre Pompidou, au cœur de l'exposition rétrospective intitulée Beat Generation qui propose une véritable rétrospective de ce mouvement à la fois littéraire et artistique. Essentiellement actif entre les années 40' et 60' autour de ces jeunes gens qui ont scandalisé l’Amérique et bousculé l’image rassurante de l’American Way of life, il lui opposa une autre réalité, celle de la drogue, du sexe, et des grands esprits de sa génération qu'Allen Ginsberg décrira dans son poème Howl : "Détruits par la folie, affamés hystériques, nus, se trainant à l’aube dans les rues nègres à la recherche d’une fausse piqure, (…) ceux qui mangèrent du feu dans des hôtels à peinture ou burent de la thérébantine dans Paradise Alley".

Émission "La Compagnie des auteurs", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.

Karen Blixen : sa vie, son oeuvre. Avec Bruno de Cessole et Dominique de Saint Pern chez Alain Finkielkraut à Répliques sur France Culture.


(0)
969 Vues
0 commentaire
14.02.2015

D'abord chasseresse africaine au Kenya après son mariage avec le baron Bror von Blixen-Finecke, amoureuse au cœur brisé de Denys Finch Hatton, puis hôtesse mondaine dans sa demeure de Rungstedlund au Danemark, écrivain sur le tard (elle a 52 ans lorsque le futur best-seller La Ferme africaine est publié), conteuse, démiurge mondialement célébrée et lue, amante enfin d'un poète de trente ans son cadet, Thorkild Bjørnvig, ce sont toutes les vies romanesques de Karen Blixen que nous donnent à voir Bruno de Cessole et Dominique de Saint Pern.
De l'Afrique au Danemark et de New York à Londres nous est ressuscitée la femme courageuse et la diablesse, mais aussi l'âme de cet âge d'or où l'on savait aimer, écrire et mourir en beauté.