Comment faire la biographie d'Antoine de Saint-Exupéry ? Sa vie, si riche, sera ici contée par l'intermédiaire de ses amis et ses proches qui évoquent leur amitié, des souvenirs d'enfance, son activité de pilote, son état d'esprit, jusqu'à exprimer plusieurs hypothèses concernant sa mort tout en s'insurgeant contre la thèse du suicide.
Une émission qui nous rappelle que derrière l'oeuvre de ce grand écrivain qu'était Saint-Exupéry se trouvait aussi un grand homme au parcours passionnant.
Figure-clé de la science-fiction britannique à partir de la fin des années 50, prophète du "présent visionnaire" et de l'éco-catastrophe, admiré de Jean Baudrillard, James Graham Ballard, que son roman Crash adapté par David Cronenberg a rendu mondialement célèbre, nous revient avec une série de publications :
- tome I de ses Nouvelles complètes, 1956/1962 et un bref roman Sauvagerie, chez Tristram
- réédition de ses premiers romans narrant des cataclysmes naturels chez Denoël (Sècheresse, Le monde englouti, La forêt de cristal)
- parution d'un volume d'études aux éditions èRe
L'occasion de (re)découvrir un écrivain majeur, dont l'actualité de l'oeuvre est chaque jour plus éclatante.
Émission "Mauvais Genres", animée sur François Angelier.
Alors que les éditions Dualpha viennent de rééditer, en un volume unique, trois pamphlets d'Henri Béraud (La croisade des longues figures, Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage ? et Les Raisons d'un silence), l'occasion était parfaite pour revenir sur la vie et l'oeuvre du romancier et journaliste Henri Béraud en compagnie de Francis Bergeron, en qualité de président de l'Association des Amis d'Henri Béraud.
Souvenirs d'une époque où la chappe de plomb du "politiquement correct" n'étouffait pas encore les grands auteurs : une bouffée d'air salvatrice !
Émission "Synthèse", animée par Roland Hélie.
Qu'est-ce qu'un écrivain national ? Créateur individuel et représentant reconnu d'une identité collective, il est l'incarnation d'une image de la nation par son oeuvre et par sa personne entre littérature et politique.
Anne-Marie Thiesse est partie à la recherche de cette figure éminente, évidente, et de définition pourtant incertaine. Entre Sartre, Malraux et Camus, quel est l'écrivain national ?
"Nation littéraire" entre toutes, la France est sans doute celle qui a développé le rapport le plus étroit entre le littéraire et le national. Mais dans tous les pays, depuis les mouvements révolutionnaires européens du XIXe siècle jusqu'aux mouvements d'émancipation anticolonialistes, la littérature s'est vu reconnaître un rôle de premier plan dans les affrontements idéologiques.
Mobilisés dans les guerres et les luttes de résistance comme éveilleurs et formateurs de la conscience nationale, les écrivains sont en période de paix l'objet d'un culte qu'entretiennent les musées, les ventes de manuscrits, les monuments funéraires et autres institutions culturelles. La reconnaissance internationale par le prix Nobel notamment est une forme de consécration de l'écrivain national.
Aujourd'hui, la mondialisation et les pratiques nouvelles de la numérisation vont-elles abolir cette figure familière de la tradition nationale ou plutôt la métamorphoser ?
Émission "Idées", animée par Pierre-Edouard Deldique.
"De la bière, de la bière, de la bière !" L'ivresse a-t-elle encore quelque chose de poétique chez Bukowski ?
Car Bukowski écrivait comme il s'accoudait au bar : de l'ivresse comme état normal à la plongée dans un fond de sac poubelle, vous prendrez bien un dernier verre en sa compagnie...
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
L'île éveille d'ordinaire tout l'imaginaire des fictions utopiques. Or, chez Bruce Bégout, elle devient le lieu idéal du ParK, condensé insolite de toutes les formes de parcs imaginés par les hommes. Le cerveau du projet, Litch, y vit dans une tour d'ivoire. Il est le théoricien de ce qu'il nomme la neuro-architecture, fondée sur les ressorts les plus subtils de la psychologie humaine. Le ParK est un laboratoire à ciel ouvert où s'expérimentent, à la vue de tous, les pratiques futures et coercitives du contrôle social.
A la manière des hommes qui y vivent, prisonniers de leur cadre de vie, le lecteur explore à son corps défendant ce lieu étrange, se heurte à l'insolite et à l'effroyable. Il s'invite à l'une des tables de jeux de l'hôtel casino Todeskamp 1, le bruit des machines à sous se mêlant au couinement plaintif de sommiers. Il pénètre les Quartiers des solitaires ou se retrouve, dans le Conservatoire des Cris, à entendre les infinies nuances de la souffrance humaine… Bien qu'élu, l'âme de cet aventurier d'un genre nouveau est mise à mal malgré les plus beaux atours de l'enchantement.
Une critique irrévocable des conditions de refoulement de l'angoisse.
Séquestré par sa grand-mère, Yukio Mishima grandit solitaire. Dévoué à cette vieille femme malade qui lui transmet son culte pour le Japon traditionnel, il est très tôt fasciné par les acteurs et les théâtres kabuki et nô qui façonnent l'esthétique de son regard.
L'écrivain qui porte en lui "une force très japonaise et en même temps un vernis européen" connait bien la culture occidentale dont il adopte les codes vestimentaires et dévorait la littérature.
Réformé, le jeune homme échappe à la guerre mais créé des années plus tard une "société du bouclier", milice privée, dévouée à l'Empereur et fidèle au culte du bushido, code des principes moraux des samouraïs. Le jeune homme malingre s'est métamorphosé. En soumettant son corps à une discipline de fer il cherche à atteindre l'idéal athlétique des guerriers qu'il admire.
Homosexualité et mort, tragédie et érotisme, hantent l'œuvre et la vie de celui qui n'hésite pas à se photographier en Saint Sébastien martyre : "tout ce qu'il voit prend des allures de théâtre et de tragédie". C'est d'ailleurs dans un dernier geste théâtral, spectaculaire et patriotique que Yukio Mishima, en 1970, se donne la mort en se suicidant par seppuku (éventration).
Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Bénédicte Niogre.
La vie de l'esprit comporte son lot d'angoisse et de découragement . Mais c'est aussi au délicieux cocon dont les bénéficiaires n'ont généralement pas envie de sortir. Quelques exceptions cependant ont fait date, notamment Simone Veil qui a relaté sa vie d'usine dans la condition ouvrière et, plus près de nous, Robert Linhart avec son récit L'établi.
Et voici que paraissent aujourd'hui deux nouveaux témoignages du franchissement de la frontière entre l'univers des signes et la production des choses. Joseph Ponthus publie A la ligne : feuillets d'usine et Arthur Lochmann La vie solide : la charpente comme éthique du faire.
L'un et l'autre ont décidé à un moment de leur vie de changer d'orientation et de monde. Ils ont sauté le pas. Ils ont délaissé un temps le stylo ou l'ordinateur pour le travail des mains.
Alors, pourquoi ce choix ? Et en quoi leurs expériences ont-elles été différentes ?
Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.