La bêtise et le néoliberalisme. Avec Jean-Pierre Lebrun au Musée des Beaux-Arts d'Angers.


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14.03.2013

Notre époque néolibérale semble avoir pour projet de détruire toute limites d'ordre symbolique, qui se trouvent pourtant au fondement du processus d'hominisation.
Sommes-nous alors tous en train de devenir bête ?
Le psychanalyste Jean-Pierre Lebrun nous présente sa réflexion sur l’évolution du rapport à l’autorité chez l’individu dans notre culture postmoderne.

La colombe assassinée. Avec Henri Laborit sur Radio Libertaire.


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12.11.1984

Le développement de la violence hante notre société.
Henri Laborit, fort de trente ans de travail interdisciplinaire consacré à la biologie des comportements, rappelle une double évidence : la violence est, d'abord, une expression du fonctionnement du système nerveux, lequel n'est compréhensible qu'en décortiquant ses niveaux d'organisation. Mais, après avoir étudié la violence chez l'animal puis chez l'homme, il montre, encore, que celle-ci ne se limite pas aux relations interindividuelles. Elle régit, aussi, les comportements collectifs, dans le groupe, entre les groupes, entre les Etats.
En se fondant sur des données anatomiques, biologiques, physiologiques autant que culturelles, Henri Laborit étudie les concepts tels que liberté, égalité, propriété, besoin, travail, territoire, patrie, etc. Et pose la question : dans l'ignorance de ce que nous sommes et avec un discours logique toujours prêt à fournir un alibi aux meurtres, aux guerres et aux génocides, quelque chose peut-il changer ?

Quel pouvoir voulons-nous ? Avec Charles Melman et Marcel Gauchet à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes en Psychopathologies.


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2014

Il y a aujourd’hui dans nos contrées une crise du rapport à l’autorité en général et au pouvoir politique en particulier.
Celui-ci semble particulièrement malmené en la personne de ses représentants, décrédibilisés au point de voir popularisée l’idée de démocratie directe ; et parallèlement défait dans la dissolution de l’image de l’instance que sous le nom de Père le catholicisme avait institué à la source de tout pouvoir, voire de toute représentation.
Il est plausible que ce désarroi soit dû à plusieurs facteurs : progrès technique qui garantit la maîtrise des processus de la reproduction (voire la genèse de nouveaux organismes), mondialisation des échanges économiques qui prend le pas sur le pouvoir des États, et débridement des mœurs encouragé par les stimulations à la consommation. Ce concours aboutissant à une crise sociale que semble impuissante à traiter la représentation politique, il est inévitable que surgissent les démons du totalitarisme.
Mais est-il aussi l’occasion de penser autrement ce que serait une relation pacifiée au pouvoir ?

Crise du capitalisme ou crise du sens ? Colloque avec Dany-Robert Dufour, Thierry Vincent, Elisabeth Weissman, Jean-Pierre Lebrun et Serge Latouche à Montpellier.


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09.04.2013

La crise que nous traversons n'est pas seulement celle d'un modèle économique - le capitalisme financier néolibéral. Elle est celle d'un système qui désorganise l'ensemble de nos formes d'existence, de nos pratiques et de nos représentations. La "postmodernité", époque marquée par ce que Lyotard appelait la fin des "grands récits", nous confronte ainsi à une situation inédite : le remplacement des anciens dispositifs de contrôle social de type répressif et prohibitif par une forme nouvelle et paradoxale de domination idéologique : la désymbolisation et la désubjectivation, couloirs de l'individualisme consumériste contemporain.
À l'heure de la multiplication des révoltes sociales en Europe et dans le monde, et au moment où la gauche institutionnelle semble avoir définitivement intégré les "lois" du marché mondialisé, se fait jour la nécessité de produire une critique intégrale et renouvelée de la logique néolibérale, en marge de l'expertise subventionnée des économistes d’État et des exhortations de la classe dirigeante à l' "adaptation aux réalités du monde actuel". Pour qu'enfin se réapproprient ceux qui luttent et résistent authentiquement à l'hégémonie capitaliste les instruments intellectuels de sa critique, à savoir les membres du peuple et le parti des gens ordinaires.

Le cycle de conférences est organisé par Charles Robin, et se tient Université Paul Valéry Montpellier III.

La sophistique. Avec Barbara Cassin sur France Culture.


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21.08.2008

La philologue et philosophe Barbara Cassin milite pour une réhabilitation de la sophistique.
A l'inverse de la méthode classique qui cherche à regarder, comprendre et dire la réalité sous l'unicité de la vérité et des concepts universalistes qui en découlent, la sophistique se veut une démarche attentive aux instantannés du kairos, et qui pèse chaque situation pour aller vers le mieux.

La raison et le réel. Avec Jacques Bouveresse et Claudine Tiercelin à Citéphilo.


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17.11.2012

Dès ses premiers ouvrages consacrés à la philosophie de Wittgenstein, Jacques Bouveresse dénonçait la "mythologie savante", "l'enthousiasme théorique" et le caractère "ensorcelant de certaines productions de l'intellect", qui transforment les hypothèses en préjugés, les théories en mythes et les doctrines en modes intellectuelles. En 1987, le geste destructeur du Mythe de l'intériorité, qui expose les séductions illusoires de l'idéalisme et de l'intuition, constitue une prise de position en faveur de la raison et du réalisme.
Mais quelle est cette "raison" que défend Bouveresse et qui lui vaut une position marginale dans le paysage philosophique français ? Quel est le rapport de Bouveresse à l'héritage des Lumières, mais aussi, à toute une tradition du rationalisme français, axé sur la philosophie du langage et de la connaissance ? L'attachement de Bouveresse à la raison, s'il ne se traduit pas par une doctrine, s'exprime à travers son engagement, sa pratique, sa conception de la philosophie ou encore son attrait pour des penseurs "mal famés" comme le satiriste Kraus ou les positivistes du Cercle de Vienne.
Développant une "philosophie des petits pas", à l'épreuve de l'argumentation et des faits, mais aussi profondément réactive, marquée par des choix et des combats, l'œuvre de Bouveresse est considérable et c'est à ses multiples sources, parfois difficiles à conjuguer, ainsi qu'à ses cibles, que nous souhaitons la confronter.
Face à l'irrationalisme contemporain, au scepticisme et au relativisme, Jacques Bouveresse et Claudine Tiercelin partagent une exigence de raison et un certain souci du réel.
Comment défendre une position rationaliste renouvelée ? La connaissance du réel passe-t-elle par une "métaphysique scientifique" ou par une autre voie ? Ce sont les pouvoirs et les limites de la raison, ainsi que notre accès au réel et l'importance du réalisme que nous explorerons ainsi avec eux.

L'échange est introduit et modéré par Sophie Djigo.

La notion de temps en Occident, au miroir de la pensée chinoise. Avec François Jullien au Forum Le Monde-Le Mans.


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04.11.2011

Tout "va de plus en plus vite", comme on ne cesse de le répéter. Les nouvelles technologies connectant tout à tout, nous demeurons toujours sur le qui-vive, autrement dit sous la pression (ne laissant pas de répit) de l’événement. Bref, sous cet effet d’accélération, nous ne trouverions plus de retrait, dans nos vies, pour mûrir plus lentement nos désirs et nos décisions.
Voilà qui fait partie de ces évidences irrécusables, trop massives pour qu’on ne prenne pas plaisir à les ébranler. On ne voit plus le temps passer.
Mais comme on le répète à tout propos, qu’on s’en sert de justification à tout, qu’on l’assène comme une évidence, cela en devient suspect.
Et d’abord, que signifie que "le temps passe" ? Quel est ce grand acteur érigé en sujet de nos phrases –en souverain de nos vies– qui vient à "passer" ? 
Souvenons-nous que les Grecs n’ont pas, à l’origine, parlé ainsi. Chez leurs premiers poètes, "le temps" n’apparaît pas comme sujet d’un verbe, mais désigne simplement "le délai", dont dépend le succès ou l’échec, qui sépare de l’aboutissement. C’est seulement quand ils ont commencé à réécrire leurs cosmogonies primitives, lorsqu’ils se sont mis à rationaliser leur vieille histoire de dieux olympiens, plus trop crédible, que "le temps" s’est trouvé promu en instance souveraine présidant au destin des hommes : "le temps" est donc né d’une première naturalisation de la transcendance. A quoi s’ajoute cette cocasserie des Grecs qui, selon qu’ils l’écrivent d’une façon ou d’une autre, sont conduits à croiser Chronos, "le temps qui passe", et Kronos, "le dieu qui mange ses enfants".
Une nouvelle mythologie en est née, qui a servi de grande dramaturgie à l’Europe : le temps "mange la vie" ; du "sang que nous perdons", "croît et se fortifie". Cette mythologie, saurons-nous un jour la dégonfler ? Car, quand elle hérite de la question du temps, la philosophie ne fait que la développer selon ses usages.
Pour penser le mouvement des corps, en physique : le temps comme mesure entre l’avant et l’après, point de départ et d’arrivée ; pour l’opposer à l’éternel de la métaphysique et, face à l’être identique, penser la corruption du devenir ; et d’abord parce que nous conjuguons, c’est-à-dire nous lions morphologiquement, dans nos langues, le temporel au verbal. 
Mais, justement, de ce que nous conjuguons ainsi, pouvons-nous tirer l’assurance que le temps existe ? Car le futur n’est pas encore, s’inquiète Aristote, le passé n’est plus, et le présent n’est que le point de passage entre futur et passé : point sans extension et par conséquent, sans existence. De là, le constat : le temps doit bien exister, puisqu’on le divise ainsi en des temps différents ; et pourtant aucune de ses divisions n’existe. Il ne peut qu’exister de "façon obscure", conclut Aristote. Enigme du temps : tant que l’on a ce mot à la bouche, on croit savoir ce que c’est ; mais, dès qu’on s’arrête pour y penser, on ne le sait plus.
Aussi, face à cette obsession occidentale à l’égard du temps, prenons du recul. Souvenons-nous, par exemple, qu’une culture extérieure à l’Europe, telle la chinoise, n’a pas pensé "le temps", mais "la saison" (le moment) d’une part, "la durée" de l’autre. Car la langue chinoise ne conjugue pas. Car les Chinois n’ont pas pensé l’éternel, mais le sans fin ou "l’inépuisable" du fond des choses. Car ils ont abordé ce que nous appelons la nature en termes de facteurs corrélés et de polarité, et non de corps en mouvement. Ils ont donc dû traduire "temps" dans leur langue, quand l’Occident est venu chez eux : "l’entre-moments" ; mais cela ne les a pas empêchés d’écrire l’histoire comme de se préoccuper du calendrier.
Aussi pouvons-nous songer, alors que tout paraît se précipiter, à tout ce que cette grande mythologie du temps laisse de côté. Discernons notamment ces transformations et maturations silencieuses qui font sourdement leur chemin, dans la durée lente, et dont l’événement qui éclate n’est qu’un affleurement sonore, à titre de résultat. Pensons aussi à ce que serait une éthique, voire une politique, où l’on ne projetterait pas son plan sur les choses, fébrilement, mais dont on saurait amorcer discrètement les évolutions bénéfiques. N’oublions pas, enfin, ce fameux "temps mort", qui n’a rien de "mort", mais où les choses commencent à s’infléchir et s’esquisser. Ces temps morts, qui n’attirent pas l’attention, que l’on dédaigne, sont ceux qui font exister.

Cette conférence est la séance inaugurale du 23ème Forum Le Monde-Le Mans ayant pour thématique "Où est passé le temps ?" durant l'année 2011.

LQR, La propagande de la 5eme republique. Avec Eric Hazan chez Daniel Mermet.


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15.06.2006

Entretien avec Eric Hazan autour de la Lingua Quintae Respublicae (LQR), cette langue qui chaque jour efface les résistances, les différences, les opinions et travaille à la domestication des esprits.