Le communautarisme dont se réclame Costanzo Preve n'est pas celui dont on parle le plus en France aujourd'hui. C'est d'abord une réflexion en profondeur sur la notion même de communauté à laquelle il nous convie.
A l'époque du "Capitalisme Absolu", comment les communautés humaines peuvent-elles faire face à l'emprise de la marchandise et du marché ? Comment comprendre la nécessaire articulation de la liberté et de la solidarité ? Qu'opposer à la pensée unique ?
Costanzo Preve aborde ces questions à la lumière d'une tradition philosophique qui remonte à Aristote et se prolonge, à l'époque moderne, avec les œuvres de Hegel et de Marx. Se définissant lui-même comme un marxiste "hérétique", il s'adresse aux dissidents de l'idéologie dominante, déployant à cet effet une vaste fresque, riche d'enseignements, qui propose une véritable "contre-histoire" du libéralisme et du communisme, et développe des considérations percutantes dans le domaine de la géopolitique.
Émission du "Libre Journal des enjeux actuels", animée par Arnaud Guyot-Jeannin.
La crise économique fait rage et l’on parle de plus en plus du retour de la lutte des classes. Celle-ci n'est pas seulement le conflit entre les classes propriétaires et le travail dépendant. C'est également "l'exploitation d'une nation par une autre", comme le dénonçait Marx. C'est aussi l'oppression "du sexe féminin par le masculin" comme l'écrivait Engels. Nous sommes donc en présence de trois formes différentes de lutte des classes, appelées à modifier radicalement la division du travail et les rapports d'exploitation et d'oppression.
La lutte des classes s'avère aujourd'hui plus vitale que jamais, à condition qu'elle ne devienne pas un populisme facile qui réduit tout entre humbles et puissants, ignorant la multiplicité des formes du conflit social.
Le Capital a la réputation d'être une oeuvre difficile. La première ambition d'Alain Bihr est de convaincre le lecteur qu'elle n'est pourtant pas inabordable. Il se propose de nous la faire découvrir en le parcourant en entier, sans le réduire comme il est d'usage à son seul premier Livre.
Car il est important de lire Le Capital de manière suivie et exhaustive afin de comprendre les concepts qui y sont développés dans l'ordre même où Marx les a exposés, depuis la marchandise jusqu'aux formes les plus complexes du capital.
Un dispositif d'exposition qui est essentiel à leur compréhension et qui pourtant, trop souvent, n'a pas été respecté par les commentateurs et les critiques.
La restitution de l'oeuvre dans sa logique ne permet pas seulement d'en comprendre la remarquable cohérence. Elle en fait surtout saisir le sens profond, inscrit dans le sous-titre de l'ouvrage : Critique de l'économie politique. Une critique qui ne se réduit nullement à celle de la science économique mais qui vise, plus fondamentalement, ce "monde à l'envers" qu'est le capitalisme, dans lequel les choses (sous forme de marchandise, d'argent, de capital) commandent aux hommes et se dressent en face d'eux comme des divinités barbares qui exigent de nouveaux sacrifices humains.
Alors se révèle la radicalité du projet qui sous-tend tout Le Capital : renverser ce "monde à l'envers", redonner à l'humanité les moyens de se rendre maîtresse de ses propres conditions d'existence.
Domenico Losurdo, l'un des plus grands penseurs contemporains de l'anti-impérialisme et de l'anti-colonialisme, vulgarisateur de Marx et Hegel, vient de nous quitter.
C'est pour lui rendre un hommage impromptu que son éditeur Aymeric Monville et le grand hégélien Bernard Bourgeois se sont réunis et auquel se sont joints de nombreux amis.
Contre toutes les falsifications du spectacle marchand, Francis Cousin nous propose ici, en deux temps, de comprendre l'actualité radicale de la grève sauvage historique de 1968 et de saisir les enjeux contemporains du terrorisme étatique de la crise de l'économie politique.
Un jalon de conscience vraie surnageant dans l'océan des fausses représentations du fétichisme de la marchandise...
Deux siècles après la naissance de Marx, le capitalisme semble partout avoir eu raison du marxisme. Et pourtant la critique du capitalisme est partout ravivée par la crise écologique, l’explosion des inégalités et la maltraitance des travailleurs. Cette contradiction n’est qu’une apparence, car la pensée de Marx n’a rien à voir avec la vulgate étatiste et productiviste des partis communistes défaits par l’histoire.
Denis Collin tord le cou à bien des idées reçues et nous restitue l’œuvre authentique de Marx, le philosophe humaniste, penseur de l’émancipation des individus et de la démocratie réelle.
Cette conférence se veut une initiation didactique à la pensée d’un grand auteur et nous montre comment cette œuvre reste un outil précieux pour penser le présent.
Pour Marx, relu par le sociologue Michel Freitag, la Nation est un espace qui sʹoppose à la domination sans limite du capitalisme et son expansion internationale. En cela, le capitalisme nʹest pas seulement outil dʹasservissement, selon Jacques Mascotto, mais un véritable attentat ontologique contre les désirs dʹauto-organisation des producteurs de biens et de services, en besoin dʹautonomie contre leur assujettissement, consentant ou non.
Alors que nous fêtons le deux-centième anniversaire de la naissance de Karl Marx en 2018, Anselm Jappe nous rappelle la pertinence de la pensée marxienne pour aborder les problèmes des sociétés actuelles.
L'on constatera, d'une part, la mesure dans laquelle la pensée de Marx nous fournit une grille d'analyse pour comprendre une société s'articulant toujours plus autour des catégories de bases de l'ordre capitaliste (valeur, travail, marchandise, argent) et d'autre part, les pistes qu'il nous propose pour changer et résoudre nos problèmes - notamment écologiques.