Islamisme(s) et capitalisme. Avec Ahmed Henni pour l'Université Des Libertés.


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06.2010

Nouveau porte-parole des "déshérités", l'islamisme politique ne s'attaque pas à la propriété et au pouvoir économique qui en découle, mais à la souveraineté et au pouvoir politique qui la représente.
Quand il devient armé, il exerce une violence meurtrière indifférenciée, visant à démontrer que le pouvoir n'est nulle part souverain.
Le fondamentaliste islamiste ne revendique pas la propriété de territoires, mais une redistribution monétaire sans frontières. Dès lors, il entre en conflit avec les souverains en place, en pays d'islam en premier lieu, particulièrement dans les pays pétroliers, en second lieu avec les titulaires de la souveraineté dans le monde, donc avec le centre principal, les Etats-Unis.
Cette dynamique qui anime les islamistes ne relève pas uniquement d'une nostalgie millénariste, d'un désir d'en revenir à l'Empire musulman au temps de sa splendeur. Ahmed Henni montre qu'elle s'inscrit localement dans le fonctionnement rentier des sociétés pétrolières où la richesse est liée au statut des individus. Et qu'elle s'inscrit historiquement dans la mutation mondialisée du capitalisme d'industrie en capitalisme de rente, financière notamment, où les idéologies valorisant les statuts pourvoyeurs de revenus prennent la place des idéologies valorisant le travail de production.

La transition démographique dans le monde arabe et musulman. Avec Youssef Courbage pour l'Université Des Libertés.


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06.2010

Une idée récurrente -à la fois chez les islamistes et chez leurs détracteurs- est que les pays musulmans sont rétifs à la modernisation, et à la plus importante des formes de transition, la transition démographique, celle de la fécondité et de la mortalité des enfants (et des filles) notamment. Or, les réalités montrent que la baisse de la fécondité, après avoir pris un retard certain pour des raisons complexes à la fois socio-économiques et culturelles, mais peut-être aussi idéelles, a pris sa vitesse de croisière et que l’atteinte du seuil de remplacement des générations, voire son dépassement est plausible dans un avenir non éloigné.
Pourtant, les schémas idéologiques anciens sont toujours présents : (1) la fécondité islamique est universellement élevée (2) elle ne manifeste aucune tendance importante à la baisse (3) elle est supérieure à celle des peuples voisins adeptes des autres religions.
Youssef Courbage nous montre à quel point cette vision est loin des évolutions dont nous sommes aujourd'hui les témoins. En effet, la transition démographique qui se passe sous nos yeux nous permet de postuler un "rendez-vous des civilisations", tant les variables observées semblent se rapprocher des standards occidentaux.

Les fractures en Afrique centrale. Avec Bernard Lugan chez Henry de Lesquen sur Radio Courtoisie.


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23.06.2014

Alors que l'armée française est engagée sur plusieurs théatres d'opération en Afrique (Mail, Centrafrique), il est intéressant d'entendre les analyses de l'africaniste Bernard Lugan.
Loin des raccourcis des journalistes parisiens, il est un témoin privilégié des événements qu'il replace dans le temps long des constantes propres au continent africain.

Islam sunnite et islam chiite, une guerre de religions. Avec Antoine Sfeir à l'espace Les Champs Libres.


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19.01.2013

Lorsque les observateurs occidentaux se penchent sur l’Orient, ils commettent fréquemment une erreur en lisant les événements égyptiens, syriens, iraniens ou irakiens à travers la grille "démocrates contre intégristes".
Selon Antoine Sfeir, ce partage n’est pas pertinent. La vraie ligne de fracture qui divise le monde arabo-islamique est celle, fort ancienne, qui sépare les deux branches de l’islam, à savoir le sunnisme et le chiisme.
Mais qu’est-ce qui distingue l’un de l’autre ? Et comment comprendre cette "guerre de religions" qui dure depuis treize siècles ?

Y-a-t-il trois monothéismes ? Avec Rémi Brague à l'Ecole Normale Supérieure de Paris.


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16.01.2014

Ce qui est dangereux dans la généralisation du mot "monothéisme", c’est qu’il suppose ou qu’il fait entendre que la manière dont on conçoit l’unicité de Dieu serait définie et comprise dans toutes ces religions de la même façon, ou que le "monothéisme" serait nécessairement religieux.
Ce vocable tend à gommer les spécificités de chaque religion, au profit d’un théisme mal défini.
Et Rémi Brague de nous montrer que c'est notamment dans la manière d'envisager l'unité divine que les différences entres les "monothéismes" sont les plus importants !

Le printemps arabe annonce-t-il l'entrée dans une ère post-islamique ? Avec Olivier Roy pour la Revue Esprit.


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04.07.2014

Olivier Roy mène une réflexion sur les rapports entre le politique et le religieux (principalement dans le monde musulman), en s'interrogeant notamment sur les effets politiques d'une référence religieuse qui se déterritorialise de plus en plus.
Le mouvement du "printemps arabe" est l'occasion de reconsidérer les discours sur l'islam en général, et sur l'évolution politique du monde musulman en particulier.

Les enjeux de la partition du Soudan. Avec Michel Raimbaud au Cercle Aristote.


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2014

Taillé à l'échelle d un mini-continent, l'ex-Soudan anglo-égyptien est structuré autour du Nil et de ses affluents. Bien doté en voies d'accès par ce puissant réseau hydrographique et sans frontières naturelles très dissuasives, il est depuis toujours une terre de passage, largement ouverte sur les neuf pays de son voisinage : l'Égypte, la Libye, le Tchad, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, l'Ouganda, le Kenya, l'Éthiopie et l'Érythrée. Cette position stratégique constitue un atout précieux, mais l'expose à tous les dangers et à toutes les convoitises, d'autant plus qu il est bien doté en richesses naturelles.
À l'indépendance, proclamée le 1er janvier 1956, les gouvernants (nordistes) se trouvent confrontés à un défi redoutable : comment reconstruire cet espace immense fruit d'une épopée "égypto-ottomane" bicentenaire dont le devenir a été fragilisé par 56 années de colonisation britannique ? Le Soudan vivra son demi-siècle d'existence dans une instabilité chronique, sur fond de coups d'État et de guerre civile, à la recherche d'une identité controversée (arabo-musulmane ou arabo-africaine), en quête d'une paix insaisissable entre l'État "nordiste" et les mouvements sudistes.
Par un mauvais coup du destin, l'accord signé à Naivasha entre Khartoum et le SPLM de John Garang, censé privilégier l'unité, débouchera sur la partition (par référendum), sans même amener une paix véritable, la "communauté internationale" se débarrassant cyniquement d'un conflit qu'elle avait attisé et laissant aux protagonistes le soin de régler les modalités de leur divorce. La République du Soudan du Sud est née le 9 juillet 2011, sonnant ainsi le glas de l'unité pour le géant arabo-africain.
Le nouvel État, le plus déshérité de la planète, est déjà sous la coupe américano-israélienne et sous la menace des prédateurs (multinationales, financiers...).
Pour sa part, le "Soudan maintenu", amputé en territoire, en population et en ressources, est au pied du mur, sous pression des "pays de l'arrogance", l'Occident ayant trouvé au Darfour le nouveau Sud-Soudan dont il rêvait et dans la Cour Pénale Internationale un nouvel instrument d'ingérence.
Dans ce contexte, l'établissement de relations "fraternelles" entre les deux Soudans paraît illusoire.

Islam, mysticisme et philosophie. Variations d'Henry Corbin.


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1973

Le grand orientaliste Henry Corbin s'entretient sur différents sujets : l'islam iranien en général et la gnose chiite en particulier, le problème du djihad, les rapports entre le soufisme et la gnose chrétienne ou encore sa rencontre avec la philosophie de Heidegger.
Un regard particulièrement intéressant et différent du monde intellectuel français.