L'historien Daniel Lefeuvre nous propose de revenir de façon nuancée et critique sur la colonisation et la guerre d'Algérie, pans tragiques de notre passé colonial.
Mais c'est surtout des enjeux de mémoire dont il est question. Car après la décolonisation, une nouvelle génération d'anticolonialistes s'est levée, qui mène combat pour dénoncer le péché capital que nous devons tous expier : notre passé colonial, à nous français.
Mais le passé est-il aussi simple pour se résumer à un affronterment entre des gentils et des méchants ? Et peut-on en finir avec la repentance se faire le chantre de la colonisation ?
Un entretien mené par Richard Fremder, qui risque de heurter les partisans de la commémoration nostalgique comme les tenants d'une repentante mal entendue.
Aujourd'hui, la principale menace pesant sur l'Université est la dérive identitaire. Pas l'identité en tant que telle, mais l'exacerbation identitaire conduisant à l'organisation de réseaux communautaires diffusant une vision fragementée de la société et niant la possibilité d'un monde commun.
Les entrepreneurs identitaires, ceux qui vivent de l'agitation des haines et des rancœurs, entretiennent un discours victimaire à dessein : leur existence est liée à la destruction du commun, à la réduction des uns et des autres à tel ou tel critère de leur identité. Ce discours victimaire, renvoyant chacun à une identité qui enferme plutôt qu'elle émancipe, peut conduire au refus de l'intégration et déboucher sur une forme de séparatisme, voire d'hostilité à la France.
L'universitaire Laurent Bouvet revient sur les origines de ce phénomène, largement importé des Etats-Unis, et dresse le portrait des acteurs du conflit tel qu'il s'est imposé à la France.
Le blasphème est, depuis ses origines, un concept politique qui n'intéresse le religieux que marginalement. Jérusalem, Athènes, Rome, les morts fondatrices de Socrate et de Jésus-Christ, tous deux condamnés à la peine capitale, le premier pour impiété, le second pour blasphème, ainsi que la Torah, l'Évangile et le Coran témoignent que l'histoire de l'interdiction du blasphème est avant tout celle de sa fonction politique, qui est d'éliminer celui qui nuit à la communauté.
Avec l'apparition de la modernité, l'invention de la tolérance et la proclamation de la liberté d'expression comme droit fondamental, le blasphème aurait dû disparaître. Il s'est en fait transformé.
De Salman Rushdie à Charlie Hebdo, il est même devenu l'enjeu de crises planétaires répétées. Dans le monde musulman, son interdiction est aujourd'hui un outil redoutable de répression des minorités au niveau national et d'accélération de choc des civilisations au niveau international.
À ce défi, l'Europe prétend répondre par la liberté d'expression, bien que la majorité des pays occidentaux continue à condamner le blasphème, compris non plus comme une offense à Dieu, mais aux croyants, signe d'une sécularisation dévoyée.
C'est particulièrement le cas en France où la prolifération des lois venant limiter la liberté d'expression a fini par réinstaurer un délit de blasphème tout en multipliant les délits d'opinion...
Avant de constituer un principe juridique d'organisation entre les religions et le pouvoir politique, la laïcité est la formalisation de l'idée que l'être humain est seul souverain de sa pensée. La liberté de conscience qui lui est octroyée par ce principe l'affranchit de toute pression exogène sur sa conscience, qu'elle soit morale, religieuse, philosophique ou politique. La laïcité participe, à titre d’outil conceptuel et juridique, à l'émancipation de chaque individu. C’est en résistance aux violences provoquées par les discordes religieuses, que l'Europe a progressivement promu la laïcité. Voir aujourd'hui dans la laïcité un facteur de racisme parait donc aberrant.
Pourtant, une symétrie se dessine entre, d'une part, l'idéologie ethnocentriste identitaire et, d'autre part, l'enfermement communautariste promu par l'islamisme politique.
L'universalisme laïque, lui, se construit à distance de tout préjugé et aux antipodes de l'idéologie ethnocentriste des colonisateurs. Et Anastasia Colosimo nous rappelle ici la nécessité de défendre les principes politiques qui font l'exception de la société française.
Une conférence organisée au "Patronage laïque Jules Vallès".
Daniel Lefeuvre, historien spécialiste de la colonisation en général et de l'Algérie coloniale en particulier, a mené une carrière marquante. Un certain nombre de proches et amis lui rendent ici homme en revenant sur son parcours et son oeuvre, pour souligner la rigueur de ses travaux et le courage dont il a fait preuve tout au long de sa vie.
Émission du "Libre Journal", animée par Roger Saboureau.
La crise du judiciaire ne se résume pas à la seule crise de l'institution. Les affaires récentes ont eu comme fâcheuse conséquence de brouiller un peu plus "l'acte de juger".
Dans ce contexte, il n'est pas inutile de se pencher sur les conditions et les ressorts du jugement. Car "Pourquoi juger" renvoie inéluctablement à "Comment juger".
Michel Drac, analyste politique et prospectiviste bien connu, étudie ici la question raciale et les dynamiques migratoires. Un accent particulier est porté sur la compréhension des origines et de la réalité du racisme anti-blanc.
Ce travail est mené par la lecture de plusieurs livres dont les contenus sont ici exposés clairement.