La "cancel culture". Avec Henry Laurens et Pierre Vesperini sur RFI.


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17.06.2022

Qu'est-ce que "cancel culture" ou "culture de l'annulation" en français ? Ce phénomène est-il une mode ou consiste-t-il une réelle menace pour nos sociétés ?
L'historien du monde arabe contemporain Henry Laurens, qui vient d'écrire Le passé imposé (Fayard) et Pierre Vesperini, historien spécialiste de l'Antiquité grecque et latine, auteur de Que faire du passé ? (Fayard), nous aident à répondre à ces questions.

Émission "Idées", animée par Pierre-Edouard Deldique.

Le passé imposé. Avec Henry Laurens à l'Institut de Recherche et d'études Méditerannée/Moyen-Orient.


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20.05.2022

Contre la violence de certains à l'égard des travaux des historiens, Henry Laurens interroge les enjeux de notre rapport au passé, source régulière de polémiques.
Il part d'un rappel des grands traits du savoir historique, essentiel pour aborder de façon critique un certain nombre de discours actuels, notamment autour des questions mémorielles. Suit une brève histoire de l'occidentalisme et de l'orientalisme qui montre comment les deux mouvements se sont développés parallèlement, sans nécessairement s'opposer. En ouvrant, pour finir, une réflexion sur les violences des XXe et XXIe siècles et les temporalités dans lesquelles elles s'inscrivent, substitution du héros à la victime et du présent au futur, il affronte les débats d'aujourd’hui autour du mouvement postcolonial, promoteur d'un passé imposé.
Une réflexion stimulante, qui redonne sa valeur à l'indispensable travail de l'historien.

Une rencontre modérée par Jean-Paul Chagnollaud.

Repenser l'antiracisme : nouveaux enjeux politiques et moraux. Avec Alain Policar pour Sciences-Po Nancy.


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22.03.2021

Les nouvelles thématiques de lutte contre le racisme renouvellent l'approche du concept de race. On a ainsi pu parler d'un racialisme antiraciste. Ce renouvellement, et le nouveau vocabulaire qui l'accompagne, est à l'origine de nombreuses polémiques dont il conviendra d'examiner quelques-uns des enjeux.
Nous verrons notamment que dans sa volonté de disqualifier l'antiracisme "moral" pour lui opposer un antiracisme "politique", il prend le risque d'essentialiser des catégories que la démarche antiraciste est supposée déconstruire. Mais il manifeste également une précieuse façon de donner à entendre la parole des victimes, et il oblige à un effort définitionnel du concept de racisme.
Aussi, à condition d'éviter les impasses d'une stricte épistémologie du point de vue, peut-il servir à dégager les invariants du racisme et, corrélativement, à fournir les moyens théoriques de refuser la concurrence victimaire.

Aux racines de l'idéologie migratoire. Avec Vincent Coussedière sur VA Plus.


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06.2021

Alors qu'une idéologie cherche à faire de l'homme non plus un animal social, mais un animal migrant, il est urgent de repenser le fait migratoire, avertit l'essayiste Vincent Coussedière.
Ce professeur de philosophie revient en particulier sur la pensée de l'idéologie migratoire de Sartre, matrice du migratoirement correct actuel, pour expliquer l'échec de l'assimilation en France.

Un entretien mené par Charlotte d'Ornellas.

Biologie et sciences humaines. Avec Peggy Sastre pour Contrepoints Podcast.


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2020

Pourquoi les femmes se poussent-elles mutuellement à ressembler à ce que veulent les hommes ? D'où viennent nos penchants racistes et pourquoi nous ont-ils souvent servis ? Pourquoi l'université devient-elle peu à peu une coquille vide où le débat contradictoire disparaît ?
Voilà quelques-unes des questions auxquelles tente de répondre Peggy Sastre, journaliste et docteur en philosophie des sciences, publiant régulièrement sur des sujets d'actualité dans des revues telles que Slate, Marianne, Le Point et Causeur.
Très critique à l'égard des tendances identitaires et culturalistes du mouvement féministe post-moderne, elle défend sans relâche la liberté d'expression et la rationalité scientifique, aujourd'hui attaquées de toutes parts.

Un entretien mené par Pierre Schweitzer.

Les débats autour de la Guerre d'Algérie. Avec Jean Monneret sur Radio Courtoisie.


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16.09.2020

Durant les années 1990, la recherche historique concernant la guerre d'Algérie fut touchée par un mal insidieux et malheureusement profond. On vit monter au créneau une génération d'historiens jeunes et prétendument désinhibés, mais n'ayant rien connu du conflit et n'ayant surtout qu'une très faible idée des passions et des déchirements qu'il causa. Encensés par les media auxquels ils facilitèrent l'étrange travail de repentance qui a transformé notre pays, ils acquirent vite le monopole de la parole publique. Le conflit algérien, c'était eux.
Le résultat est aujourd'hui confondant et l'on peut s'attendre au pire alors qu'Emmanuel Macron vient de confier à Benjamin Stora une mission sur "la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie", en vue de favoriser "la réconciliation entre les peuples français et algérien".
En pleine guerre contre l'hydre islamiste, le conflit en Algérie comme la période coloniale tout entière sont devenus les sources inépuisables d'un procès de l'armée française et de la France tout court. Ils nourrissent un acte d'accusation partial. Dans cette historiographie jeune et désinhibée, il n'y a guère de préoccupation nationale, ni la crainte d'embellir, fût-ce indirectement, la violence révolutionnaire.

Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.

Esclavage, l'histoire à l'endroit. Avec Bernard Lugan sur Radio Courtoisie.


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10.09.2020

Le 10 mai 2001, en votant la "Loi Taubira", les députés français ont imposé une vision idéologique et manichéenne de la traite esclavagiste.
Cette loi ne dénonce en effet que la Traite pratiquée par les Européens. Elle fait l'impasse sur les Traites arabo-musulmanes, afin que, selon Christiane Taubira, "les jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids de l'héritage des méfaits des Arabes" (L'Express, 4 mai 2006).
En pliant sous "l'air du temps", les députés français ont donc effacé de la Mémoire collective des millions de victimes. A commencer par ces femmes et jeunes filles razziées dans ce que les conquérants arabes appelaient la "moisson berbère". Ibn Khaldun évoque à ce sujet les "belles esclaves berbères, de toison couleur de miel". Et que dire des enlèvements opérés jusque dans les années 1800 en mer et le long des rivages méditerranéens européens ?
Cette loi fait également l’impasse sur le rôle des Africains eux-mêmes. En Afrique sud-saharienne, les Européens, dont il n'est évidemment pas question d'évacuer la part de responsabilité, n'ont pas participé à la chasse aux esclaves, attendant sur le littoral que leur soient livrés les captifs. Il dépendait donc in fine de leurs partenaires africains d’accepter ou de refuser de leur vendre leurs "frères". La réalité est qu’une partie de l'Afrique s'est enrichie en vendant l'autre partie.
Loin des nuées et des manoeuvres culpabilisatrices, le travail de Bernard Lugan nous donne les moyens de réfuter une histoire officielle dont la finalité est de paver la route de la repentance.

Émission du "Libre journal de chrétienté", animée par Guillaume de Tanouärn.

La censure en France. Avec Anne-Sophie Chazaud sur Radio Courtoisie.


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15.09.2020

Cinq ans après l'assassinat des membres de la rédaction de Charlie Hebdo où nous nous étions juré, la main sur le coeur, que plus rien ne saurait nous faire taire, le constat est terrible : conférences universitaires supprimées, expositions censurées, lois liberticides en tous genres, surveillance d'internet, procès et lynchages médiatiques, au point que ce sont tous les types d'expression qui sont désormais sous pression et parfois frappés d'interdits.
L'enjeu du travail d'Anne-Sophie Chazaud est de comprendre comment ces diverses formes de censures, sociétale, judiciaire et politique, s'articulent et se complètent pour former un véritable système dont il est devenu très difficile de s'extraire. Non pas seulement la censure de type institutionnel émanant de l'Etat et du pouvoir politique dont est montré le regain de vigueur, mais aussi la censure qui provient de la société elle-même, privatisée par le biais d'un édifice juridique spécifique.
En définitive, il s'agit de montrer où nous mène cet étrange paradoxe actuel : pouvoir tout dire en apparence, à condition de ne rien exprimer, à condition de rester le plus inexpressif possible. Or, à refuser la conflictualité sans laquelle aucune vérité ne peut être mise au jour, notre société risque beaucoup plus. Tragiquement plus.

Émission du "Libre Journal de la réaction", animée par Philippe Mesnard.