Le bilan général de l’histoire contemporaine de connivence éclaire un événement démontrant, au terme de décennies d’efforts, la tranquillité des milieux patronaux, assurés de la neutralité (au minimum), du préjugé favorable ou du franc soutien des « historiens de confiance » : celui de la « réhabilitation » de Louis Renault, préalable à l’offensive des héritiers de l’industriel contre le contribuable français.
L’exposé historique qui suit révèle une « Union européenne » fidèle, tout au long de sa vieille histoire, à son objectif primitif d’écrasement des salaires et de maximisation des profits. Définis peu après la Première Guerre mondiale, ses plans commencèrent à être mis en œuvre pendant la première phase de la collaboration économique franco-allemande, entre 1924 et la crise des années trente. Leur application prit tout son développement, d'abord sous tutelle strictement allemande, pendant l'Occupation, puis dans la sphère d'influence américaine, celle de l’après-1945 progressivement élargie, depuis la liquidation de l’URSS, à presque tout le continent – le champ de notre « Union européenne » d’aujourd'hui.
Toutes les époques ont leur idéologie. En ce début du XXIe siècle, le seul débris qui surnage après un siècle chaotique et tragique, c'est le mondialisme. Le but est de créer de grands blocs géoéconomiques standardisés européens, nord-américains, sud-américains, asiatiques, etc., au sein desquels les nations seront broyées et dont la réunion constituera l'armature d'une gouvernante mondiale. Ainsi, ces blocs corsetés par la même idéologie et dont les populations auront été au préalable alignées dans leur structure mentale sur les critères édictés au sommet, accoucheront d'une humanité unie, interchangeable et nomade.
L'Afrique subit aujourd'hui une recolonisation économique, politique, philosophique et morale (FMI, Banque mondiale, pays du Nord, multinationales et les puissances asiatiques, la " jet set " internationale, le droit d'ingérence humanitaire). Un demi siècle après les fausses indépendances, la véritable libération de l'Afrique est donc à la fois nécessaire et urgente.
Bernard Lugan replace ici le Maroc au cœur de l'espace saharo-méditerranéen. Vers l'est, sous les Almoravides (XIe-XIIe siècles) et plus encore sous les Almohades (XIIe-XIIIe siècles), le Maroc domina territorialement tout le Maghreb. Vers le nord, durant sept siècles, le Maroc fut directement acteur dans la question d'Al-Andalus, l'Espagne musulmane. Vers le sud, en 1589, sous le sultan saadien al-Mansour, Gao et Tombouctou furent conquis et jusqu'en 1660 la prière y fut dite au nom du sultan du Maroc. Avant la période coloniale, le Sahara occidental était économiquement, politiquement et religieusement lié au Maroc dont le rayonnement s'étendait depuis Tanger, Fès et Marrakech jusqu'aux vallées des fleuves Sénégal et Niger. A la fin du XIXe siècle, la France amputa largement le Maroc au profit du nouvel Etat algérien. Quant à l'Espagne, elle coupa le pays de ses assises sahariennes puisque plusieurs dynasties marocaines en sont originaires. En ayant récupéré le Sahara occidental, le Maroc a renoué avec ses racines et est devenu une puissance atlantique ouverte sur les grandes routes maritimes.