Henri Blocher, professeur de théologie systématique à la faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, est l'un des théologiens protestants français actuels les plus éminents.
Cette série de cours qu'il a donnée pendant plusieurs dizaines d'années à pour ambition de balayer l'histoire de la philosophie occidentale et de passer ses différents courants spirituels-intellectuels au crible d'une critique théologique solide tout en en restitutant fidèlement le contenu.
Comprendre les tendances qui orientent les pensées alentour et les mesurer à l'aune de la Parole de Dieu, voilà ce dont nous devrions être capable après avoir suivi ces enseignements.
Critique littéraire et docteur en lettres, Rémi Soulié vient nous présenter son dernier ouvrage Racination, publié aux éditions Pierre-Guillaume de Roux. Il revient sur la catastrophe du déracinement contemporain et sur le nécessaire réenracinement des corps et des esprits.
Mais à l'heure où le concept d'identité est sur toutes les lèvres, Rémi Soulié nous invite davantage à nous intéresser, pour faire face aux enjeux de notre temps, au concept plus dynamique de racine. C'est une relecture poétique, philosophique et politique du "prendre-racine" qui nous est proposée.
Hannah Arendt naît en 1906, à Königsberg, dans une famille juive assimilée. L'adolescente rebelle commence par écrire des poèmes avant de découvrir l'éros philosophique avec Martin Heidegger et l'éthique de l'amitié avec Karl Jaspers. Mais l'ombre de l'antisémitisme s'abat sur l'Allemagne.
Après avoir été détenue par la Gestapo à Berlin en 1933, Hannah Arendt rejoint son mari, Günther Stern, à Paris, où elle aide des jeunes juifs à rejoindre la Palestine et s'éprend d'Heinrich Blücher. Raflée au Vel d'Hiv, puis internée au camp de Gurs, elle devient une "paria consciente".
Hannah Arendt et Heinrich Blücher débarquent en mai 1941 à New York. Une fois la guerre terminée, elle est déterminée à comprendre ce qui s'est passé. Elle rédige alors Les Origines du Totalitarisme, part en Allemagne identifier les biens juifs spoliés et couvre le procès d’Eichmann à Jérusalem. L'action devient le cœur de sa pensée.
Elle termine sa vie retirée, entourée de ses amis qu'elle appelle sa "tribu". Dans son Journal de pensée, elle expérimente un nouveau langage philosophique qui donne libre cours à son imagination. Sans esprit de système, Hannah Arendt laisse la pensée flotter "sans appui".
Hannah Arendt aura traversé le XXe siècle et construit son oeuvre entre deux continents géographiques et intellectuels, l'Europe et l'Amérique du Nord, la philosophie et la poésie.
Une série documentaire produite par Christine Lecerf et réalisée par Julie Beressi.
La France, comme toute nation, a besoin du patriotisme pour assurer son existence. Le patriotisme n'est pas une idéologie, mais un sentiment, un mode d'existence dans le fleuve de l'histoire. On doit tout, ou presque, à la patrie : la langue maternelle, outil d'expression et de pensée, le territoire où on est censé être en sécurité, donc libre. Le patriotisme peut sauver la nation, notamment face à une invasion étrangère.
Il rassemble la nation alors que l'idéologie la divise. Une démocratie capable de résister aux assauts de l'histoire ne sépare pas le patriotisme de la liberté. "Liberté et patrie" est la devise d'un important canton suisse. Lorsque l'URSS a disparu, la nouvelle Russie a refusé d'avoir une idéologie officielle, mais elle s'est bâtie sur le renouveau patriotique. C'est d'une telle renaissance que la France a besoin.
Certaines des évolutions les plus négatives des sociétés contemporaines confèrent une actualité nouvelle au concept d'aliénation selon la compréhension qu'en ont proposée des penseurs aussi apparemment éloignés l'un de l'autre que Marx et Heidegger : l'aliénation comprise comme privation de monde. Nos sociétés mondialisées sont ainsi, paradoxalement, celles où s'impose l'expérience d'une privation de monde sans précédent.
Plusieurs dimensions de cette privation sont analysées dans ce cours, notamment l'expérience temporelle d'un présent éternel, l'épuisement de l'historicité et l'accélération frénétique des maintenant successifs.
Quant au lieu où se joue originairement la privation de monde, Franck Fischbach soutient la thèse qu'il s'agit du travail dans la forme salariale qui est la sienne sous le capital et dont le caractère mutilant n'a cessé d'être amplifié par les plus récentes évolutions.
C'est donc aussi d'une transformation du travail que dépend la possibilité d'un advenir historique de l'être de l'homme dans le monde.
Un cours qui s'inscrit dans le séminaire du "Centre de Recherches en Histoires des Idées".
Omniprésente, l'obsession pour le "vivre-ensemble" n'exprime plus qu'une inconsistance intellectuelle et politique lénifiante.
Au travers d'exemples récents tirés des champs philosophique, sociologique, historique et littéraire, l'essayiste Paul-François Paoli nous montre comment cette idéologie implose en faisant la promotion de la censure et niant la liberté d'expression, condition nécessaire à l'exercice démocratique et à la pratique scientifique.
Les citoyens actuels de l'Europe mésestiment le rôle joué par leur civilisation dans l'histoire du monde. Cet effacement mémoriel anticipe l'acceptation d'une disparition collective. Refusant une telle extinction, Yvan Blot entend rappeler la richesse culturelle de l'Europe en exposant, durant cette conférence, l'apport particulier de la philosophie de Heidegger.
Car la philosophie du penseur souabe pourrait constituter une étape essentielle du réveil de la conscience européenne.
L'un des principaux fils directeurs de l'itinéraire philosophique de Pierre Magnard, au travers des œuvres de Heidegger, Nietzsche et Pascal, est la question du sens. Elle fut également au cœur de sa rencontre avec le trop tôt disparu Maurice Merleau-Ponty.
Retour sur une question aux enjeux fondamentaux.