Cette question, apparemment simple, est en réalité bien plus compliquée qu'il n'y paraît.
Car si le nazisme surgit d'abord comme réponse à une grave crise économique dans une Allemagne bouleversée par la Première Guerre mondiale, il fascine également une partie des élites européennes, bien au-delà de l'Allemagne. Certaines mesures économiques semblent efficaces : on emprunte sans compter et on réinvestit dans l’aménagement du territoire et l’armement.
Il vient également donner un sens à la guerre aux yeux du peuple allemand : celle-ci est vue comme une lutte pour la survie de la race, ce qui entraîne des massacres effroyables au nom de la protection de la population.
Mais au-delà des faits et des dates, faire l'histoire du nazisme demande une compréhension des mentalités de cette période et une très fine mise en contexte.
Mais comment "comprendre" une telle barbarie ? Et que signifie "comprendre" en histoire ?
Une conférence prononcée dans le cadre du "Cycle Pluridisciplinaire d'Études Supérieures".
La Chine est l'une des plus vieilles nations du monde et est récemment revenue sur le devant de la scène des relations internationales après un siècle de difficultés nées de la rencontre de son modèle propre et de la mondialisation occidentale (colonisation, communisme).
Comment comprendre la trajectoire récente de ce pays ? Que pouvons-nous raisonnablement attendre de son comportement face à son étranger proche et à ses concurrents internationaux ?
Dans cette conférence, Yvan Blot traite des rapports de l’héroïsme et de la philosophie de quatre points de vues différents.
1. Héroïsme et christianisme
Le christianisme est une religion héroïque. Le Christ est la figure héroïque par excellence puisqu’il donne sa vie pour sauver les autres hommes. Sa mère, la Vierge Marie, est héroïque pour avoir accepté le sacrifice de son fils. Beaucoup de saints sont en même temps des héros (mais tous ces héros ne sont pas des saints). Jeanne d’Arc est l’exemple français par excellence. Pour les philosophes existentiels chrétiens comme Pascal et Kierkegaard, le héros chrétien donne du sens à sa vie en se tournant vers l’immortalité. Saint Jean Climaque (VIIe siècle de notre ère) décrit le cheminement héroïque du chrétien qui se rapproche de Dieu. Dans son livre L’échelle sainte il décrit la montée de l’échelle qui mène à Dieu par la maitrise des instincts, des passions et de l’intellect. Il y a de l’héroïsme dans ce mysticisme.
2. Anthropologie et personne héroïque
Elle est au centre d’une bonne partie de notre littérature et notamment dans les tragédies. Elle fait l’objet du célèbre livre de Carlisle Les Héros. L’anthropologie de Gehlen montre l’importance de la personnalité héroïque dans notre civilisation.
3. Tradition et héroïsme
Les traditions cultivent l’héroïsme comme le montrent Hayek, Burke, Dumézil ou Ilyine. Les traditions contiennent une sagesse sélectionnée par l’histoire : les peuples qui honorent leurs héros survivent mieux aux épreuves.
4. L’héroïsme et la philosophie de l’être.
Pour ses philosophes, l’authenticité est dans l’héroïsme : Nietzsche propose aux humains qui ont perdu Dieu un succédané sous la forme du Surhomme. Berdiaev voit l’étincelle divine dans l’homme dans sa capacité de création. Soloviev voit dans l’héroïsme la façon de cultiver le bien face à la tentation utilititariste (voir son livre sur La justification du Bien). Heidegger, comme Nietzsche, remonte à la Grèce antique qui a le culte des héros depuis Homère et les Tragiques. Il tire sa vision de l’homme de Sophocle dans Antigone : l’homme est l’être le plus dangereux qui s’aventure partout et qui emploie la violence, technique, pour s’affirmer dans l’histoire face à la justice cosmique. L’homme est le site de l’œuvre qui est risquée mais qui est le signe de sa part de divinité.
En ce sens, l’homme héroïque incarne la plénitude de l’être humain. Le refus de l’héroïsme est un refus d’assumer pleinement la condition humaine sur terre.
Karl Kraus est le seul Autrichien de ce siècle à avoir gagné deux guerres mondiales (Hans Weigel). Il a moralement gagné la première notamment en publiant, avec Les Derniers jours de l'humanité, un des réquisitoires les plus impitoyables qui aient jamais été conçus contre elle et contre la guerre en général. Et il n'y a rien d'artificiel ou d'exagéré dans le fait de suggérer qu'il a gagné également de façon anticipée la deuxième, en écrivant, en 1933, avec la Troisième Nuit de Walpurgis, un des textes les plus perspicaces et les plus puissants qui aient été produits sur une catastrophe dont il n'a pourtant vécu que les débuts, puisqu'il est mort en 1936, avant d'avoir connu le pire.
Cette conférence est consacré à certains aspects des nombreuses guerres que Kraus a menées non seulement contre la guerre, mais également contre le mensonge, la corruption, l'inhumanité et la barbarie sous toutes leurs formes.
Remarque : la qualité de l'enregistrement est médiocre.
À l’aube de la Première Guerre mondiale, les puissances françaises et britanniques cherchent un moyen d’affaiblir l’empire ottoman, grand allié des Allemands. C’est alors qu’ils encouragent les Arabes, menés entre autres par Hussein Ibn Ali et ses fils, à se révolter contre le joug du califat turc en leur promettant un grand royaume.
Paradoxalement, c’est au même moment que sont signés les accords, initialement secrets, de Sykes-Picot (16 mai 1916), visant à "partager" la région du Moyen-Orient entre les deux puissances européennes en cas de victoire de guerre.
Dès la fin de la guerre, des protectorats sont établis sur leurs régions respectives, et ce malgré l’incohérence totale entre peuples et frontières. Ce tracé nouveau fut remis en question à plusieurs reprises dans l’histoire, notamment à l’ère du nationalisme arabe, et continue de soulever des profonds débats.
Les frontières entre États du Moyen-Orient sont-elles réellement légitimes ? Les réalités nationales s’étant crées sont-elles assez solides pour perdurer dans le temps ? Et qu’en est-il des volontés d’abolition des frontières aujourd’hui, le Moyen-Orient de Sykes-Picot est-il en train de s’essouffler ?
Une conférence organisée par l’association Panthéon-Sorbonne Monde Arabe et le média en ligne Sowt Al Arab.
Le terrorisme tue. Il produit émotions, compassions, malentendus et contresens. Il s'est installé au coeur même de nos sociétés comme une fatalité. De la petite délinquance à la grande criminalité, il est devenu le stade suprême de la mondialisation.
À l'appui d'un long travail d'enquête, Richard Labévière remonte aux causes du phénomène. Il décrit les impasses de la "guerre contre la terreur", le cynisme mercantile des pays occidentaux envers les pétromonarchies, la désinformation de médias voyeurs qui basculent dans la propagande et les fadaises d'improbables experts.
Aujourd'hui, l'Arabie saoudite demeure l'un des principaux financiers de l'Islam radical, qui tue non seulement dans les pays occidentaux, mais aussi et surtout dans le monde arabo-musulman. Ce scandale perdure en toute impunité depuis plus de trente ans, parce qu'il engraisse marchands de canons et autres prédateurs. Le terrorisme profite aussi d'une révolution numérique dont personne ne maîtrise les effets et qui échappe au contrôle des États.
Il s'agit ici de comprendre de quoi est faite la matrice qui engendre la terreur, de transformer l'irrationalité de l'émotion en entendement, de se donner les moyens de savoir. Après plus de vingt ans de reportages de terrain et d'analyses, Richard Labévière démonte les rouages du terrorisme moderne et avance plusieurs propositions pour en combattre la fatalité.
Au pays de Nabuchodonosor et du Code de justice trilingue d'Hammurabi, le pétrole est le moins cher du monde. Un Iraq libre, démocratique, et en paix avec ses voisins pourrait mettre à genoux les compagnies pétrolières anglo-saxonnes par le seul jeu du marché.
Cette contradiction interne à la géopolitique des Etats-Unis est la clé pour comprendre son impasse actuelle, élargir le champ d'analyse, dessiner la sortie de crise par le haut.
Portant un autre regard sur le Moyen-Orient et balayant les idées reçues, Bernard Cornut montre qu'une voix étroite s'ouvre à la non-violence : la réforme de l'ONU pour donner tout son poids à un objectif commun pour l'humanité, la paix par la justice et le développement durable partagé. Ces cicatrices de l'histoire nous concernent tous, au-delà des frontières.
"Le combat n'est pas un phénomène normal, c'est un événement extraordinaire et les individus qui y participent ne le font pas de manière moyenne. La proximité de la mort et la peur qu'elle induit déforment les individus et leur comportement. La répartition des rôles y obéit à une loi de puissance où, entre l'écrasement et la sublimation, beaucoup font peu et peu font beaucoup."
Le baptême du feu, c'est le "dépucelage de l'horreur", selon le mot de Louis-Ferdinand Céline. Et c'est bien à l'expérience au combat, cette vie près de la mort, que nous confronte Michel Goya. Combattre, c'est évoluer pendant quelques minutes dans un monde étrange régi par ses propres lois. En sortir vivant, c'est se réveiller épuisé, brisé ou exalté, mais toujours transformé.
Le travail de cet ancien Colonel des Troupes de Marine consiste d'abord en une description précise de la manière dont les hommes, individuellement et collectivement, se comportent au combat et par extension en situation de danger extrême. La dépense d'énergie que réclame à chaque pas la progression sous le feu, l'effort pour éviter le danger à tout instant tout en cherchant à accomplir sa mission mettent l'individu dans une tension extrême.
À l'appui de son expérience personnelle, de témoignages récents et de nombreux exemples historiques, le conférencier propose une analyse complète, originale et passionnante du comportement des hommes au combat.