Christian Pataud, anarchiste et résistant, nous relate en cinq conférences l'histoire du mouvement ouvrier en France de 1830 à nos jours.
1. 1830-1871 : de l'avènement de Louis-Philippe jusqu'à la chute de Napoléon III, nous assistons aux premières grandes insurrections ouvrières avec -notamment- la révolte des Canuts de Lyon en 1831
2. 1871-1900 : c'est la lente mise en place de la République bourgeoise et, corrélativement, le développement du mouvement ouvrier dont il est question. Cette période est également celle du progrès technique, de la naissance de grands groupes industriels et de leurs conséquences sociales.
3. 1900-1922 : l'industrie continue de se développer et l'esprit revanchard contre l'Allemagne amène au réarmement puis à la guerre. La première Guerre Mondiale fut la grande défaite de l'internationalisme ouvrier et marqua les premières grandes divisions, sans oublier la Révolution russe (1917) et ses conséquences à l'international
4. 1922-1945 : l'entre-deux-guerre voit le mouvement ouvrier se polariser entre socialistes et communistes, la crise économique et la montée des fascismes en Europe
5. 1940-1968 : de la défaite et la collaboration à la résistance et à la reconstruction, c'est un mouvement ouvrier en pleine reconstruction qui succédera à la deuxième Guerre Mondiale
Pourquoi de Gaulle refusa-t-il, en 1964, de présider les commémorations du vingtième anniversaire du débarquement allié en Normandie ? Parce qu’il se souvenait que, sans sa volonté farouche de faire échec aux plans de Roosevelt, la France ruinée de 1944 n’aurait pas été traitée autrement que l’Allemagne vaincue, privée d’une fraction de son territoire et placée sous administration militaire américaine. Pis, c’est sur une partie des élites de Vichy que, durant tout le confit, la Maison-Blanche avait misée pour barrer la route à l’homme du 18 Juin.
Grâce aux archives déclassifiées, mais aussi à des témoignages inexploités, il est désormais possible de raconter pour la première fois cette "guerre de trente ans" qui, de 1940 à 1969, opposa le Connétable de la France libre à la volonté de puissance des États-Unis. Alors que, aux instants les plus cruciaux de la guerre froide, le soutien du Général resta toujours acquis à Washington, le Département d’État et la CIA ont beaucoup tenté pour l’éliminer de la scène internationale. Du financement du FLN algérien au concours prêté à l’OAS, de l’espionnage nucléaire à la corruption d’une partie de la classe politique française, en passant par l’enrôlement d’Hollywood dans la croisade antigaulliste, Éric Branca nous raconte l’histoire secrète et inédite de ce conflit.
Dans la guerre de l’information, les mensonges sur les faits réels entretiennent la peur et la guerre froide au profit des USA et de ses multinationales. Ils permettent la continuation des prédations et la croissance de leurs profits.
Michel Collon nous donne des clés pour comprendre cette stratégie impérialiste des pays puissants pour contrôler le monde :
– les guerres du pétrole et du gaz pour contenir les puissances rivales
– l'importance de l'Océan indien pour contrôler les routes maritimes vers la Chine
– l'alliance discrète avec des terroristes bien utiles
– la manipulation des conflits sociaux et religieux
Bref, "diviser pour régner". Une stratégie qui mène le monde au bord de l'abîme.
Pour résister, il faut d’abord comprendre.
Le 23 octobre 1956, le sang coule à Budapest. Un peuple de 10 millions d'habitants en défie un autre de 220 millions qui possède la plus forte armée du monde : l'URSS, le pays aux cent divisions. Armés de "cocktails Molotov", étudiants, ouvriers, femmes et tout jeunes enfants, affrontent les chars de l'Armée rouge. Au prix d'un héroïsme inouï, qui bouleverse les correspondants de presse du monde entier, ils en détruisent plusieurs centaines.
La révolution hongroise qui s'est poursuivie en résistance passive aux conséquences inhumaines pour la population, a fait des milliers de morts et de blessés et poussé 200'000 Hongrois à l'exode. Elle a aussi provoqué en Occident une crise de conscience qui a ouvert les yeux à plus d'un admirateur de la "grande lueur à l'Est". Cette autre révolution d'Octobre, fondée sur le retour de la nation, ruinait l'aura de la "mère des révolutions" porteuse du rêve policier et sanglant de l'internationalisme prolétarien.
À cette insurrection, il n'aura manqué ni la trahison la plus vile (qui a laissé une tache sur l'honneur de la légendaire armée rouge), ni l'obscure manoeuvre des États-Unis d'Amérique qui, derrière le paravent de l'indignation, ont délibérément instrumentalisé cette tragédie, via l'ONU, pour en faire le test de leur volonté de coexistence pacifique.
Henri-Christian Girand nous dévoile les multiples aspects de cette "Révolution antitotalitaire", qui sonnait en réalité le glas de l'empire soviétique et du communisme.
Émission "Le Grand Témoin", animée par Louis Daufresne.
Depuis le classique de René Rémond, les droites n'avaient pas trouvé leur historien. C'est désormais chose faite grâce à la récente synthèse de Gilles Richard qu'il présente ici.
Couvrant plus de deux siècles d'histoire politique et n'hésitant pas à aborder les enjeux contemporains, l'ouvrage évoque bien entendu les partis et leurs métamorphoses, tout en scrutant les cultures politiques et en pointant les grandes mutations.
Depuis 1815, en effet, les temps ont bien changé ! Ce qui faisait clivage au XIXe siècle entre droites et gauches (la République démocratique et laïque) a ainsi laissé place au XXe siècle à un autre clivage : la République qui avait triomphé dans les années 1870-1880 devait-elle être "libérale" comme le souhaitait Jules Ferry, ou bien "sociale" comme le proclama Jean Jaurès ?
En ce début de XXIe siècle, tout semble à nouveau remis en cause : tandis que les gauches sont menacées de disparition, les droites sont aujourd'hui hégémoniques. Mais le pluriel s'impose plus que jamais. De fait, les oppositions ne manquent pas, entre tenants du libéralisme et droite nationaliste, ou entre "les mondialistes" et "les patriotes", comme Marine Le Pen aime à le répéter.
Cette mutation fondamentale surprend ; mais Gilles Richard offre des clés pour comprendre ce qui constitue un enjeu déterminant pour la France d'aujourd'hui et de demain.
De nombreux rapprochements ont été faits entre le terrorisme dans le monde contemporain et la Théorie du partisan de Carl Schmitt.
Il s'agit donc de relire cette théorie en la restituant dans son contexte propre et dans le cadre de la théorie schmittienne des grands espaces, afin d'évaluer ce qui peut nous éclairer aujourd'hui et ce qui relève d'une projection anachronique.
Une conférence qui a lien dans le cadre des Rendez-vous philosophiques d'Orléans–Tours, sur la thèmatique "Etranges étrangers".
La période historique qui s'est ouverte par la dissolution sociale et géopolitique des États socialistes inspirés par l'idéologie du communisme historique réel du XXe siècle (1917-1991) peut être caractérisée par le phénomène de la globalisation économique néolibérale, autrement dit, par le projet politique et géopolitique des États-Unis de constituer un empire mondial. Mais ce projet ne peut-être mené à terme sans une quatrième guerre mondiale, fût-elle informelle.
La Première Guerre mondiale (1914-1918) fut gagnée par les pires, qui désagrégèrent l'unité géopolitique multinationale des empires austro-hongrois et ottoman, et firent de l'Europe centrale et du Proche Orient un enfer. La Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) n'a jamais été une guerre unitaire; elle fut en réalité l'addition de trois guerres bien distinctes : une guerre traditionnelle de l'Allemagne et de l'Italie contre la France et l'Angleterre (1939-1941); une guerre idéologique entre fascisme et communisme (1941-1945); et une guerre impérialiste des États-Unis visant l'occupation économique et géopolitique de l'Europe et de l'Asie Orientale (1941-1945). Ces trois guerres se sont assurément entremêlées, mais leur unification symbolique a été le fruit d'une opération idéologique postérieure.
La Troisième Guerre mondiale (1945-1991), qu'on a appelée improprement "guerre froide", a vu la victoire du modèle du capitalisme globalisé, largement post-bourgeois et post-prolétarien (et dont la projection culturelle a été qualifiée de "postmodernité") sur le modèle du Parti-État du communisme historique du XXe siècle. Ce communisme a été dissout de l'intérieur par une contre-révolution socioculturelle des nouvelles couches moyennes soviétiques, révoltées contre la prolétarisation forcée imposée par un despotisme social égalitaire.
Et nous nous trouvons aujourd'hui à une époque du monde où se découvre un nouvel horizon : celui de la Quatrième Guerre mondiale. On peut s'abstenir de prendre position, ou bien choisir l'un ou l'autre camp. Costanzo Preve a choisi le sien, contre le nouvel empire des États-Unis, fondé sur un odieux messianisme interventionniste.
Émission du "Libre Journal des traditions", animée par Christian Brosio.
En 1972, alors que la jeunesse occidentale poursuit sa mobilisation contre la guerre du Viêtnam, des bombes explosent aux quartiers généraux américains de Francfort et Heidelberg. Des soldats sont tués et des ordinateurs chargés d'assurer la logistique de l'armée américaine au Viêtnam sont détruits.
Pour la première fois, un groupe de lutte armée, la RAF, affirme qu'il ne représente que lui-même, qu'il est sujet révolutionnaire. Il attaque l'impérialisme au cœur même des métropoles, en Allemagne fédérale. Pour les militants de la Fraction armée rouge, le mot d'ordre du mouvement étudiant, "Il faut lutter ici et maintenant", est devenu une prescription éthique qu'ils ont assumée jusqu'en prison, dans les conditions les plus dures.
D'autres attentats suivront, contre des juges, des policiers. En 1977, le groupe prend en otage le chef du patronat allemand, un ancien SS chargé de hautes responsabilités sous le Troisième Reich.
Dans l'histoire qu'ils nous racontent, Anne Steiner et Loïc Debray ont accordé une place déterminante aux écrits de la RAF et aux enjeux qu'ils sous-tendent car c'est avant tout la production théorique du groupe qui éclaire le mieux sa cohérence et sa singularité.
Émission "Offensive sonore".