À l'heure où, partout dans le monde, les peuples se tournent vers la république démocratique, mais à l'heure aussi où l'Europe hésite à bâtir une république commune, que sait-on véritablement de l'histoire de la république européenne ? Est-elle issue, comme l'affirment nombre d'historiens anglais, des cités antiques et médiévales ? Est-elle née, comme le voudrait un préjugé francocentrique tenace, de la Révolution française de 1789 ?
En contournant ces deux généalogies, trop longue ou trop courte, la philosophe Blandine Kriegel retrace une histoire originale et inédite de la république moderne. Celle-ci naît en effet de la rencontre inattendue des traditions des républiques de cité et de celle du droit politique moderne de l'État qui permet à l'insurrection des Pays-Bas néerlandais de vaincre le despotisme impérial de Philippe II. Mieux, tous les États-nations européens, au premier rang desquels la France et l'Angleterre, contribuent à sa victoire. Mieux encore, le droit politique neuf de cette première république d'État qui s'affiche dans les discours de Guillaume d'Orange, véritable "Prince moderne", comme dans les Déclarations d'indépendance des Provinces-Unies, est rédigé par des Français, protestants et "politiques". L'épilogue de cette histoire culmine avec le «Grand Dessein» d'Henri IV et de Sully de construire une république européenne... devant laquelle nous trébucherons encore.
La république moderne, une idée européenne ? Ou quand le retour sur le passé peut permettre de frayer la voie à l'avenir.
Emission "Questions d'éthique" présentée par Monique Canto-Sperber.
La critique du libéralisme, jadis réservée aux partisans du marxisme et aux tenants de la pensée réactionnaire, connaît aujourd'hui un regain nouveau.
Galvanisée par le déclenchement de la crise financière mondiale à l'automne 2008 et la détérioration consécutive des conditions d'existence matérielles et humaines des couches populaires et des classes moyennes, cette pensée critique échoue cependant à s'incarner dans les politiques menées par nos gouvernements, quand elle ne se voit pas confinée au champ stérile du "discours de protestation".
Comment expliquer ce paradoxe ? L'hypothèse que nous formulons est que, loin d'être l'effet d'un déficit de visibilité de la parole contestataire, l'inaudibilité politique des thèses anticapitalistes en France doit d'abord se comprendre comme le résultat d'une redoutable confusion intellectuelle sur l'essence véritable du libéralisme.
L'ambition du travail de Charles Robin est de lever le voile sur les implications et les ambiguïtés de ce grand courant de pensée, au travers notamment de la révélation des liens unissant l'extrême-gauche française avec les idées libérales envisagées comme extension illimitée des droits individuels.
Quelles sont les causes de la défaite française de 1940 ? Comment comprendre l’engagement des banquiers et industriels dans la " collaboration économique " avec les Allemands entre la défaite et la libération de Paris sans s’interroger sur la phase précédente ? À la lumière d’archives françaises et étrangères, l'historienne défend la thèse que les hommes de Vichy ont préparé la transformation des institutions, rendue nécessaire par la crise : cela passait par la défaite française.
Les escartons étaient une communauté ayant vécu dans les Alpes, entre Grenoble, Briançon et Turin, pendant plusieurs siècles. Ces gens avaient acquis leur indépendance de la province du Dauphiné et avaient développé, pour survivre dans un milieu montagnard rude, une société prospère fondée sur le commerce entre les différents versants des Alpes et l'éducation.
L'année 1789 et la refonte du territoire français qui suivit vint mettre fin à cette société, sans doute la plus riche du XVIIIe siècle dans cette partie de l'Europe.
Gilbert Fournier retrace l'histoire de ces escartons et développe, d'un point de vue libéral, les leçons à tirer de leur histoire.
Gérard Filoche, inspecteur du travail, analyse l'Accord National Interproffessionel signé le 11 janvier 2013 entre le MEDEF et trois syndicats minoritaires (sur 8).
Le gouvernement PS-EELV avec le soutien des députés UMP et FN envisageant de transposer cet accord en loi, modifiant par-là le code du travail.