Le Chant des morts. Avec François Angelier sur France Culture.


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10.2015

1_4 - Chants du cygne
"Ne chantez pas la mort !" prévient, avec des envolées de prédicateur goguenard, Jean-Roger Caussimon, avant de découvrir qu'elle "soeur de l'amour". C'est bien cet éros noir que nous allons chanter, en prélude à la Toussaint. La mort qui chante en nous et que, de toujours, on aime conjurer, provoquer, exalter, mimer ou accompagner. Mais n'entrons pas trop vite dans la danse macabre et savourons, dans un premier temps, le sentiment de la fin des choses, dissolution et abolition de tout (Strauss, Schubert), égarons-nous dans Venise mortifère (Liszt, Britten), finissant par entrer à l'hôpital en compagnie de Schönberg et Chostakovitch, Catherine Ringer ou Gainsbourg, et se laisser envouter par quelques redoutables chants du cygne (Britten, Schumann).
Le "Lugubre" est "la cristallisation du Funèbre", "Notre prise de conscience du Funèbre et notre participation active à celui-ci".

 2_4 - Le dernier souffle
Après une cure de nihilisme douceâtre parfumé à l'éther, acheminons-nous vers notre horizon imparable : le dernier souffle, l'ultime regard, les derniers mots. Un moment soudain ou prévisible, dit-on, par les cartes fatales (Carmen, la Dame de pique), les lignes de la main (Un Bal masqué). L'opéra mouroir ou arène, espace d'agonie et de mise à mort, n'a-t-il été créé que pour que l'on y exorcise sa peur du trépas ? À voire quand l'on écoute Wagner (mort d'Isolde), Puccini (Madame Butterfly), Berg (Wozzeck ou Lulu) ou Britten (The rape of Lucretia). Succèderont à ces pentes douces ou chutes brusques dans la mort, la grande bifurcation, les enfers (Rachmaninov) ou la ciel (Messiaen), et la douloureuse mémoire (Berg, Korngold, Rachmaninov).

 3_4 - A son dernier repos
Herbe tendre ou allées gravillonnée de blanc, fosse commune ou mausolée de marbre, terre retournée ou urne scellée : tous les scénarios sont disponibles en magasin.
Mais se rend-on au cimetière pour le seul soucis d'honorer les morts ? S'y rendent également, soucieux de dandysme sacrilège, certains songeurs ou libertins à la forte carrure : Hamlet, Don Giovanni et leur vaste descendance (Mozart, Ambroise Thomas, Igor Stravinski),
Fin en grand appareil avec requiem et messe des morts (Purcell, Britten, Ligeti) et surtout marches funèbres (Schubert, Wagner, Mahler).

 4_4 - Debout les morts ! Le Dies Irae, histoire d'un tube
C'est l'un des plus grands succès de la musique occidentale, composé, dit-on, au XIIIème siècle, et présent (ou tapi) dans l'ADN de toute musique tendu vers la mort ou la fin des temps : le Dies Irae, musique apocalyptique, bande-son de la Fin du monde. On l'entend rugir, gémir ou être psalmodier aussi bien chez Antoine de Brumel et Lully que Michel Sardou, Liszt que Les Frères Jacques. "Un peu de terre et s'en est fini pour jamais." écrivait Pascal, quelques notes et cela redémarre pour toujours !

Hors-champs. Avec Clément Rosset sur France Culture.


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04.2013

C'est au travers d'une longue conversation avec Laure Adler que Clément Rosset revient sur les principales thématiques abordées dans son oeuvre philosophique : la question du réel et de son double.
Un dialogue intéressant qui permet une première approche du plus nitzschéen des penseurs français actuels.

Faire des Français : quelle identité nationale ? Avec Anne-Marie Thiesse sur France Culture.


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25.09.2010

Bien qu'instrumentalisée par le pouvoir politique, la notion d' "identité nationale" reste un puissant révélateur de l'histoire récente de la société française. Anne-Marie Thiesse nous rappelle comment le sentiment national est né il y a près de deux siècles pour faire face aux défis posés par la sécularisation du politique pour légitimer les Etats modernes.
Loin de s'être imposé "naturellement", celui-ci a fait l'objet d'un intense travail de socialisation de la population, à travers l'école particulièrement, allant de l'unification linguistique à l'invention du patrimoine et d'une histoire nationale.

Emission "La suite dans les idées", animée par  Sylvain Bourmeau.

Le Général Boulanger : quel populisme ? Avec Bertrand Joly sur France Culture.


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14.05.2016

Puisqu'il est tellement question dans toutes les gazettes et dans bien des conversations – à vrai dire non sans raison – de la montée actuelle des populismes en Europe et aux Etats-Unis, l’envie apparaît d’aller scruter pour comparaison le moment du boulangisme, en France, dans les années 1880.
On voit en effet surgir alors, dans notre pays, une vague puissante portant un rejet de la démocratie représentative telle que pouvait la pratiquer la toute jeune Troisième République. A telle enseigne que le régime sembla tout près d’en être emporté.
Longtemps on a surtout parlé du populisme pour cette époque à propos des Etats-Unis. Mais les diverses composantes du phénomène, tel qu’on l’entend aujourd’hui, se retrouvent dans le cas du boulangisme.
Réaction brutale à une crise économique, à un malaise social, à une frustration nationale, tout cela accompagné d’une mise en cause morale des élites dirigeantes, qu’elles soient parlementaires, intellectuelles, médiatiques ou économiques.
On peut en même temps ajouter que ce précédent protège contre tout fatalisme désabusé. Car la Troisième République ainsi violemment bousculée, a trouvé dans ce défi finalement surmonté la chance d’une consolidation paradoxale et l’occasion d’un nouveau départ.
Bertrand Joly nous parle de ce temps où le général Georges Boulanger, le beau militaire à la barbe blonde, a paru sur le point de faire renaître en France un nouveau régime autoritaire.

Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.

La philosophie libérale va-t-elle payer pour la crise ? Avec Catherine Audard et François Huguenin sur France Culture.


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13.01.2010

François Huguenin, dans son livre Résister au libéralisme, mène une enquête très solide et très approfondie sur les courants communautariens, républicains et autres nouvelle théologie politique, sous l'angle de leur commune opposition au libéralisme.
On attendait une occasion de donner la parole à la défense et voilà qu'elle se présente sous la forme du livre que Catherine Audard vient de consacrer aux développements de la philosophie politique du libéralisme. Qu'est-ce que le libéralisme conjugue, en effet, les avantages de la présentation chronologique et celle de l'exposition thématique.
En montrant comment le libéralisme, concept ouvert et polysémique par sa définition même, dépourvu de textes sacrés comme de tout Comité central, a tenté de répondre aux défis consécutifs de situations historiques précises, Catherine Audard offre la présentation la plus exhaustive et la mieux à jour en langue française.
Or aujourd'hui précisément, le libéralisme est, une fois encore, sur la sellette. "Seul, l'avenir dira si la crise financière de 2008 va sonner le glas de cette idéologie", écrit Catherine Audard. Et on a beaucoup entendu, depuis le début de la crise, qu'au-delà du capitalisme, c'était le libéralisme lui-même qui était en cause.
La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a déclaré : "Le libéralisme s'effondre autour de nous" (24/9/2008) et Pierre Manent, pape des études libérales en France : "Je dirais que c'est une crise de la mondialisation libérale"...
En refusant toute définition partagée du Bien commun, en ne concevant la société que comme l'arrangement spontané des égoïsmes particuliers, en exaltant l'individu et ses droits au détriment de l'organisation politique de la redistribution sociale, en sapant la légitimité des Etats régulateurs, les libéraux porteraient la responsabilité de la crise actuelle. Ils seraient donc les fossoyeurs possibles du système capitaliste, qui a leur faveur. Qu'en est-il ?

Emission "Du grain à moudre", animée par Hervé Gardette.

Christianisme et modernité. Avec Rémi Brague et Philippe d'Iribarne à Répliques sur France Culture.


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11.06.2016

Chaque société, écrit Octavio Paz, dans Point de convergence, repose sur un nom, véritable pierre de fondation. Autrefois ce nom était celui d'un Dieu, d'une croyance ou d'un destin : Islam, Christianisme, Empire du Milieu, mais aucune société ni époque, hors la nôtre, ne s'est elle-même qualifiée de moderne.
Qu'est ce à dire et quelle place y-a-t-il pour la religion chrétienne pour une Europe qui ne se définit plus comme Chrétienté mais qui, la première, a donné comme idéal le temps et ses changements ?
En quoi sommes nous modernes ? Quel est le sens, le programme ou le projet de ce qu'on appelle la modernité ?

La contestation du progrès. Avec François Jarrige, Charles-Francois Mathis et Dominique Pestre sur France Culture.


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19.02.2015

L'émergence du terme de "progrès" au sens moderne est très débattue chez les historiens.
En effet, il existe une multiplicité des critiques du progrès depuis le XVIIIe siècle, car les raisons de s'opposer au progrès technique croissant sont en effet très diverses : ouvriers de manufactures refusant l'arrivée de machines mécaniques, aristocrates anglais considérant que la nature était détruite par cette modernité technique, réformateurs sociaux pointant les dégâts sanitaires des villes mécanisées...
Avec les trois invités, nous cheminons jusqu'au XXe siècle en retrançant cette histoire et en nous demandant comment les Etats ont pris en compte -ou pas- ces contestations variées du progrès, invariablement présenté par les technophiles comme inéluctable.

Émission "La Fabrique de l'Histoire", animée par Emmanuel Laurentin.

Dans la disruption. Avec Bernard Stiegler sur France Culture.


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10.06.2016

Depuis le 11 Septembre, les actes de folie barbare ne cessent de se multiplier. Pourquoi ?
Pour Bernard Stiegler, c'est un symptôme de notre époque, qui réalise le rêve de la modernité. À travers la conquête du monde s'opère une désinhibition.
Alors, comment en sortir ? La réponse se trouve ici.

Émission "Les Nouveaux chemins de la connaissance", animée par Géraldine Mosna-Savoye.