En 1988, alors que se profilait à l'horizon le Bicentenaire de le Révolution, Flammarion éditait un Dictionnaire critique de la Révolution Française dirigé par Mona Ozouf et François Furet. À l'occasion de sa parution les deux historiens étaient invités étant convié à commenter dans le même temps l'ouvrage qu'il publiait chez Hachette, La Révolution 1770-1880 - De Turgot à Jules Ferry.
Le débat, auquel participe également l'historien américain Eugen Weber, rappelle en quoi certains historiens s'étaient démarqués des analyses historiques qui avaient longtemps prévalu en France avant leurs travaux. Pour rappel, en 1978 avec son ouvrage Penser la Révolution française, (précédé en 1971 d'un article musclé, Le Catéchisme révolutionnaire) François Furet contestait radicalement l'historiographie jacobino-marxiste qui dominait alors les débats d'historiens à propos de la Révolution.
À quelques mois du Bicentenaire, cet échange annonce le début d'un temps nettement plus favorable aux thèses de François Furet qui déclarait alors : "La gauche marxiste et la droite contre-révolutionnaire sont d'accord sur un point : considérer la Révolution comme un bloc qu'il s'agit de magnifier ou de couvrir d'opprobre. Il est temps, après deux siècles de guerre civile idéologique, d'affirmer que la Révolution française est terminée et de la considérer enfin comme un objet de science".
Émission "Les lundis de l’histoire", animée par Philippe Levillain.
Dans cet entretien réalisé en mai 1975, Edgar P. Jacobs, vraie légende de la "ligne claire" et créateur de Blake et Mortimer, accordait à François Rivière et Olivier Martial Thieffin un long entretien, véritable voyage dans sa mémoire intime, récit de sa geste d'artiste et évocation de plus d'un demi-siècle d'histoire du neuvième art.
Après être revenu sur son enfance, sa jeunesse et l'amorce d'une double carrière graphique et lyrique, il revient longuement sur sa trajectoire dans l'univers de la bande dessinée.
Émission "Mauvais Genres", animée sur François Angelier.
Imprévue et cependant régulière, toujours nouvelle et toujours intelligible, la mode n'a cessé d'intéresser les psychologues, les esthéticiens, les sociologues.
C'est pourtant d'un point de vue nouveau que Roland Barthes l'interroge : la saisissant à travers les descriptions de la presse, il dévoile en elle un système de significations et la soumet à une véritable analyse sémantique : comment les hommes font-ils du sens avec leur vêtement et leur parole ?
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
C'est chez lui, au Bar-sur-Loup, que Francis Ponge se raconte : sa passion pour les mots, sa vie entre les Cévennes et Paris, ses amis et ses admirations.
Ici, Ponge lit Le Lézard, Le Cageot, L'Huître et aussi Le Papillon. Il avoue ses "blocages" à l'oral et reconnaît au moins une vertu à la poésie en tant qu' "exercice de rééducation verbale." Il dit ses origines cévenoles et huguenotes, sa découverte de François de Malherbe et de La Fontaine. Est aussi évoquée son amitié pour Braque, Picasso, et on peut y entendre la description qu'il fait de La Dame qui pleure.
Ponge le poète et l'origine de la musicalité de son écriture, Ponge le Résistant, qui nous rappelle que si la littérature ne peut être que transgression, il lui faut tout de même des règles à transgresser.
"J'ai passé ma vie à refuser le mot de 'poète' parce que je ne voulais pas être confondu avec tous les gens qui pleurent, qui se mouchent et montrent leur mouchoir et disent 'Voilà une page de poésie’. Et puis, à la longue, la barbe ! Puisqu'on veut que je sois poète, eh bien laissons faire !"
Un entretien mené par Jean Daive.
On connait l'adage "On n'arrête pas le progrès" ? Et si justement, on l'arrêtait, le progrès ? Le progrès, cette flèche du temps qui va vers l'avant, vers le mieux. Une notion qui accompagne l'histoire des 150 dernières années. L'innovation ce mot totem de notre époque, un "buzzworld" omniprésent. Mais "maintenant, c'est plus pareil, ça change, ça change…".
Face aux défis sans précèdent de la crise climatique. Est-ce que notre manière de penser le développement des techniques est à la hauteur de ce qu'il faut affronter ?
Émission "La Science, CQFD", animée par Natacha Triou.
Foucault, Deleuze, Derrida, et compagnie : comment les États-Unis ont-ils lu ces auteurs français ? Et comment expliquer leur succès si différent outre-Atlantique ?
François Cusset, auteur de French Theory, éclaire aujourd'hui ces déplacements inattendus de la pensée française en terre américaine.
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
Le langage n'est pas la langue, la langue n'est pas le discours, le discours est autre que la parole, la parole ne se réduit pas aux mots, les mots sont plus que des lettres, les lettres qui existent sans les sons, les sons qui ne forment pas toujours des phrases, les phrases qui ne constituent pas à elles-seules un langage.
Dans le langage, on tourne facilement en rond. Puisqu'en parler c'est déjà le solliciter. Comment alors lui tendre un miroir sans le déformer par notre subjectivité ?
Le langage est un pays dans lequel nous pouvons voyager, comme on arpente un terrain familier dont chaque recoin nous paraît, de plus près, étranger. Le langage, par définition, on n'y pense pas puisque c'est lui qui nous fait penser. Mais à le tenir pour acquis, hors de soi, immobile, il s'assèche, et fige la pensée dans des postures incapables de dire ce que nous voulons dire. C'est que le langage n'est pas à notre service. Il est un pouvoir, une tyrannie qui, même lorsqu'on en fait un jeu, s'impose à nous avec insolence, et parfois, humiliation. Essayez de le dompter, il montrera les crocs. Mieux vaut renoncer à toute domestication.
Comment alors se faire entendre dans ces mots qui ne sont pas les miens ? Et pourquoi Roland Barthes vit-il le langage comme une maladie ? Pourquoi la langue est-elle "fasciste", selon le mot du sémiologue ? En quoi consiste son pouvoir ?
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
Motown, l'un des labels les plus importants de l'histoire de la musique populaire, fondé à Détroit, a lancé les plus grands artistes de la musique noire américaine et mené la musique soul à son apogée dans les années 1960-1970.
Sous l'impulsion de Berry Gordy dont la seule devise était de "créer, fabriquer, vendre", la Motown appliqua le fordisme à la création musicale pour en tirer le symbole de la pop musique, au croisement entre la culture noire et la culture blanche.
Comment Berry Gordy est-il devenu le premier afro-américain à la tête d'un label indépendant ? En quoi témoigne-t-il d'une conscience de développer une musique en rapport avec les aspirations de la classe laborieuse ? Comment étaient recrutés les talents de la maison de disques ?
Émission "Sans oser le demander", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.