L'homme contre les machines. Avec François Jarrige sur France Culture.


(0)
922 Vues
0 commentaire
07.10.2017

Toutes les manifestations contemporaines d’inquiétude envers les vertiges du progrès scientifique, envers les nouvelles technologies de la communication, quant à l’organisation du travail, aux équilibres de la nature, à la préservation des libertés individuelles, n’ont pas surgi récemment. Elles s’inscrivent dans la ligne de longues protestations contre les effets de l’industrialisation des sociétés à partir des machines triomphantes.
François Jarrige, auteur d'un récent Techno-critiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences est l’homme adéquat pour traiter de ce sujet.
L'intention n'est pas de jeter sur la science les couleurs d'un long chagrin, mais seulement de proposer quelque recul par rapport aux fascinations du scientisme.

Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.

Le steampunk comme uchronie technologique. Avec François Jarrige, Sylvie Allouche, Alain Damasio et Olivier Gechter aux Utopiales à Nantes.


(0)
1007 Vues
0 commentaire
31.10.2016

Lorsque les auteurs de steampunk imaginent des mondes alternatifs où la vapeur et le charbon se sont imposés comme énergies, ils mettent en place une esthétique mais aussi une technologie alternative.
Quelles sont ces superbes machines ? Ne pourrions-nous rêver de les voir rouler, travailler ou voler ? Qu’est-ce qui nous fascine dans la machine à vapeur ?

Histoires collectives des socialismes : longue durée et grande échelle. Avec François Jarrige, Vincent Bourdeau et Jean-Numa Ducange au séminaire de l'histoire sociale des idées politiques à Sciences-Po Paris.


(0)
1034 Vues
0 commentaire
08.04.2016

Cette séance intègre deux communications : Vincent Bourdeau et François Jarrige interviennent d'abord pour revenir sur l'ANR Utopies 19 dont est issu, notamment, l'ouvrage Quand les socialistes inventaient l'avenir. Presse, théories et expériences, 1825-1860, et Jean-Numa Ducange présente ensuite le projet EUROSOC.
L'intérêt de ces deux projets est que la comparaison historique qu'elles permettent révèle en creux la profonde dévaluation des idées au sein du mouvement socialiste international, avec des variantes nationales bien sûr mais selon un processus structurel généralisé malgré tout. Le socialisme est un objet historique très particulier en ce que son émergence est concomitante de celle des sciences sociales. Ce n'est là ni le fruit du hasard ni même une simple homologie structurelle, mais bien un seul et même processus. Comment comprendre cette dévaluation de la production doctrinale, du débat idéologique dans les partis qui s'en réclament ?
Un autre intérêt de ces deux entreprises réside dans la focale d'analyse : l'étude des media qui servent de supports matériels et de véhicules aux idées socialistes (la prise en compte de la matérialité du texte et des "régimes médiatiques", soit les configurations successives du champ médiatique). Avec en arrière-fond la révolution des techniques de communication qui, comme le télégraphe et le chemin de fer, accélère la circulation de l'information et des idées.
Enfin, ces deux entreprises sont précieuses comme antidote à ce que nous pouvons qualifier de néophilie. Par quelque étrange mouvement de l'histoire qui dépasse de loin la simple mode intellectuelle, le nouveau fait figure d'idole, monnaie dont nul ne discute plus la valeur. On est passé du commentaire des Autorités, de la reproduction des Anciens, de la Tradition à la néophilie, à la valorisation de la novation pour elle-même. Cela a pu participer d'un certain progrès (mais ce mot même, il convient de s'en méfier). Pourtant, la néophilie est aussi une plaie de notre temps. D'une part, elle finit par se suffire à elle-même pour justifier toute nouvelle réforme néolibérale ou conservatrice. On ne compte plus les lois dites de "modernisation" (de l'Université, de l'hôpital), avec les succès que l'on sait, les appels à l'élaboration d'une gauche "moderne", d'un "nouveau progressisme", parmi les écrits sociaux-libéraux. D'autre part, en condamnant l'ancien au nom du fait même qu'il est passé, la néophilie nous empêche de trouver dans le passé des ressources pour l'avenir. Les deux entreprises dont nous parlons ici sont précieuses, précisément parce qu'elles esquissent quelque chose comme une méthode rétro-prospective : rouvrir le passé, souligner sa contingence pour en faire ressortir les possibles non advenus, méditer les échecs ou aller y puiser des ressources pour l'avenir.
L'histoire dont il est question dans ces deux projets de recherche n'est pas seulement la science d'un passé qui serait passé, elle est aussi celle d'un passé qui ne passe pas et d'un autre qui pourrait bien advenir.

Tous des esclaves volontaires du techno-pouvoir. Avec François Jarrige et Eric Sadin sur la RTS.


(0)
1253 Vues
0 commentaire
30.09.2015

Le mouvement de numérisation à l'œuvre depuis une trentaine d'années gagne aujourd'hui des pans de plus en plus étendus de la réalité via l'extension des capteurs et des objets connectés. Dorénavant, les flux de data témoignent de la quasi-intégralité des phénomènes, s'érigeant comme l'instance primordiale de l'intelligibilité du réel.
Une connaissance sans cesse approfondie s'instaure, orientant en retour les décisions individuelles et collectives au prisme d'algorithmes visant les plus hautes optimisation, fluidification et sécurisation des existences et des sociétés.
Éric Sadin et François Jarrige dévoilent les impensés, analysent les processus en cours et dressent une cartographie détaillée des forces à l'œuvre. Observations et réflexions qui dessinent une nouvelle condition humaine, et en appellent à la politisation des enjeux induits par la puissance toujours plus totalisante détenue par les systèmes computationnels.

Émission "Babylone", animée par Miruna Coca Cozma et Nancy Ypsilantis.

La fin des paysans ou les ravages de la modernisation agricole. Avec François Jarrige aux rencontres de l'Atelier Paysan.


(0)
837 Vues
0 commentaire
18.06.2016

François Jarrige, maître de conférence en histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne, revient ici sur le processus d’adoption des machines agricoles dans les campagnes.
On pense souvent que les machines agricoles ont été utilisées en France de manière décisive après la Seconde Guerre Mondiale. C’est vrai, mais dès le XIXeme siècle, les machines sont introduites dans les campagnes, et plus particulièrement les batteuses. Elles vont rapidement rendre obsolètes un certain nombre de travailleurs journaliers. Dangereuses car instables, elles provoqueront de nombreux accidents. Des révoltes ont lieu contre son introduction. En Angleterre, les insurgés signant leurs actes de sabotage du nom de "Captain Swing". De côté des promoteurs, tout un discours de progrès, aidé par les ressorts de la publicité, va être entretenu autour de la généralisation du battage mécanisé.
De manière générale, cette intervention nous permet de prendre du recul face à tous les discours qui placent le développement technologique et technophile comme inéluctable et naturel. Non, le développement actuel de la robotique agricole est bien le résultat d'un choix de société et d’un contexte socio-économique.

La modernité désenchantée : relire l'histoire du XIXe siècle. Avec François Jarrige, Emmanuel Fureix et Guillaume Carnino sur France Culture.


(0)
1041 Vues
0 commentaire
23.04.2015

Le désenchantement qui accompagne notre modernité nous rend plus attentifs à celui des hommes et des femmes qui, en plein XIXe siècle, doutaient des vertus du progrès, des fantasmagories de la technique et de la toute-puissance du sujet rationnel – autant de grands récits devenus hégémoniques, mais dont l'épuisement récent a profondément renouvelé le regard sur ce siècle.
Depuis une trentaine d'années, les historiens insistent sur les multiples possibles qui se sont entrouverts alors et qui portaient en eux les germes d'une émancipation qui ne s'est pas produite. Ils repensent en profondeur les chemins de l'industrialisation et les conflits qu'elle a engendrés, ils restituent les mutations du temps et de l'espace perçus, ils déconstruisent les illusions de la culture "démocratique" et d'un "universalisme" exclusivement blanc et masculin, ils retracent aussi les formes plurielles de l'expérience coloniale, entre violences extrêmes et accommodements...
Ce sont tous ces déplacements historiographiques, et bien d'autres encore, dont les invités proposent de nous entretenir, afin que nous puissions mieux prendre la mesure de ce qui nous sépare et nous rapproche de la société de ce temps.

La contestation du progrès. Avec François Jarrige, Charles-Francois Mathis et Dominique Pestre sur France Culture.


(0)
1237 Vues
0 commentaire
19.02.2015

L'émergence du terme de "progrès" au sens moderne est très débattue chez les historiens.
En effet, il existe une multiplicité des critiques du progrès depuis le XVIIIe siècle, car les raisons de s'opposer au progrès technique croissant sont en effet très diverses : ouvriers de manufactures refusant l'arrivée de machines mécaniques, aristocrates anglais considérant que la nature était détruite par cette modernité technique, réformateurs sociaux pointant les dégâts sanitaires des villes mécanisées...
Avec les trois invités, nous cheminons jusqu'au XXe siècle en retrançant cette histoire et en nous demandant comment les Etats ont pris en compte -ou pas- ces contestations variées du progrès, invariablement présenté par les technophiles comme inéluctable.

Émission "La Fabrique de l'Histoire", animée par Emmanuel Laurentin.

Pour une autre histoire du XIXe siècle. Avec François Jarrige sur France Culture.


(0)
861 Vues
0 commentaire
02.06.2015

Et si le XIXe siècle n’était pas celui qu’on croit ? Voici la question que pose l’historien François Jarrige, historien et spécialiste du XIX, dans son nouvel essai La Modernité désenchantée, relire l’histoire du XIXe siècle publié à La Découverte.
À l’heure où l’enseignement -et la recherche- en histoire font débat, l’auteur appelle à nous défaire de l’idée reçue selon laquelle le XIXe aurait été le siècle du Progrès et de la Modernité (scientifique, esthétique, politique, technique), pour envisager une histoire bien plus complexe... Et peut-être, éclairer notre présent d’un nouveau jour.