Compléter le structuralisme marxien, qui a presque tout dit des structures sociales de la forme capitaliste du patronat et de l'enrôlement salarial, avec l'anthropologie spinoziste de la puissance et des passions offre l'occasion de reprendre à nouveaux frais les notions d'aliénation, d'exploitation et de domination que le capitalisme voudrait dissoudre dans les consentements du salariat joyeux.
Frédéric Lordon et Bernard Friot partagent l'ambition de créer une théorie politique et économique d'émancipation et de progrès social.
Leur échange permet d'étudier en profondeur la proposition du salaire à vie, défendu depuis de longues années par Bernard Friot comme un outil de dépassement du capitalisme, trouvant ses racines dans un certain nombre de pratiques déjà existantes qui doivent être radicalisées et généralisées.
L'émancipation passera forcément par la reconquête de la souveraineté populaire !
A la lumière de l'inertie présente de la "croyance monétaire allemande", Frédéric Lordon reparcourt les diverses configurations possibles : union complète (mais pour l'heure sans l'Allemagne), union partielle, solution nationale classique, pour souligner que cette dernière, si elle ne s'impose pas univoquement, n'a en rien à être exclu de l'ensemble des options disponibles.
Conférence organisée par ATTAC et Mediapart.
Clair et lumineux comme à son habitude, l’économiste hétérodoxe Frédéric Lordon revient sur la crise majeure du capitalisme, crise qui se déroule aujourd'hui. Il évoque ensuite des pistes pour sortir du cadre néolibéral qui en régit la forme mondialisée.
Enfin, il il répond aux questions du public sur la faillite du système financier, les politiques européennes et les solutions qui devraient être mises en oeuvre.
Frédéric Lordon partage différentes idées en débattant avec son public.
L'occasion pour lui de réhabiliter les concepts de nation et de souveraineté (du peuple!), de préciser le caractère mortifère des institutions de l'Union européenne et de s'attaquer à la forme néolibérale du capitalisme.
Sont aussi évoqués le rôle de la monnaie, les perspectives d'effondrement du système économique et la nécessité des changements à mettre en oeuvre.
Le débat était organisé par la Revue des Livres.
Les pays européens sont aujourd'hui oppressés par une économie néolibérale qui les étouffe.
Il est important de comprendre que ce choix économique est gravé dans les institutions de l'Union Européenne.
Comment pouvons-nous alors envisager une sortie de crise sans remettre en cause le cadre qui l'a autorisée, voire encoragée ?
La conférence est donnée dans le cadre du colloque "La France en crise", pendant le congrès annuel de l'association "Study of Modern and Contemporary France" (ASMCF).