À travers une géopolitique des passions, Tzvetan Todorov présente, dans son dernier livre, l'Occident et le monde tels que l'après-guerre froide les a façonnés : après l'espoir déçu d'un nouvel ordre mondial harmonieux, la place est laissée aux conflits et aux oppositions de toutes natures, sur fonds de développement technologique ultra-rapide.
Les passions qui agitent les pays du monde aujourd'hui, l'appétit, le ressentiment et surtout la peur renferment en elles-mêmes des germes inquiétants, comme le rejet de l'Islam et la xénophobie. La peur des barbares est ce qui risque de nous rendre barbares. Et le mal que nous nous ferons dépassera celui que nous redoutions au départ.
L'histoire nous l'enseigne : le remède peut être pire que le mal. Pour l'historien, le dialogue des cultures, riche de l'histoire universelle et d'un véritable respect de l'autre, permettra de surpasser la peur. Le moment est venu pour chacun de prendre ses responsabilités : il faut protéger notre fragile planète et ses habitants si imparfaits, les êtres humains.
L'Europe, lorsqu'il s'est agi de définir son identité, a très tôt été rapportée à une double origine, grecque et juive. Rémi Brague reprend à nouveaux frais la question de l'identité, en s'intéressant à la "voie romaine", à la latinité de l'Europe.
Le propre de l'Europe ? C'est une appropriation de ce qui lui est étranger. Historiquement, philosophiquement, l'Europe prend, en effet, sa source hors d'elle. À partir d'emprunts à d'autres civilisations, la voie romaine a opéré une synthèse fondatrice de la première unité culturelle qui fut le premier espace européen. Au point que, aujourd'hui encore, définir l'Europe, c'est marquer comment elle se distingue de ce qui n'est pas elle par son caractère originairement latin.
Frédéric Lordon dénonce une Europe qui se construit sans les européens, dans le déni absolu de toute expression des souverainetés populaires. Or une union politique authentique présuppose de faire l’Europe autrement que par l’économie !
L’urgence économique et sociale commande alors de réexaminer de près l’option des monnaies nationales et de réaffirmer que défaire la monnaie européenne, de toute façon aussi mortifère que non-viable, n’exclut nullement de continuer à œuvrer pour l’approfondissement résolu de tous les autres liens entre les peuples européens...
Une réflexion salutaire qui bouscule un nombre non-négligeable de tabous au sein du camp de la "gauche critique".
L'historien Dominique Venner anéanti ici la thèse jacobine républicaine selon laquelle la nation française serait une construction de l'Etat, mais bien plutot le fruit d'une maturation historique et civilisationnelle.
Il situe sa définition de l’identité française dans la continuité de celle livrée par l’historien Fernand Braudel (1902-1985), historien de la longue durée, auteur de "L’Identité de la France" : "Un Français est un condensé d'Européen", en raison même des origines qui sont celles du peuple français, dans lesquelles on retrouve les vieilles racines franques, gauloises, germaniques, etc. Fernand Braudel ajoute que, dans toute l'Europe, on trouve des modèles de moeurs (modèle familial, mariage, funérailles, divorce, image du corps, place de la femme dans la société, visibilité de la femme, idée de l'amour, idée de la vie et du trépas) ne présentant aucune différence fondamentale entre la vision que l'on a en France et la vision que l'on a dans l'ensemble de l'Europe occidentale.
Les français sont également membres d'un très vieux peuple qui n'est pas une construction politique. Toute la réalité de l'histoire française montre que le peuple français, sa langue, ses moeurs ne doivent rien en tant que tels à l'Etat. C'est ainsi que, dès le XIe et le XIIe siècles, nous avons les preuves littéraires d'une spécificité française puissante, à travers ces oeuvres fondamentales que sont La Chanson de Roland (XIe s.), première oeuvre immense en très vieux français, dans Tristan et Iseult (XIIe s.), dans le Lancelot ou le Perceval de Chrétien de Troyes à la fin du XIIe siècle, tous monuments primordiaux d'une francité bien enracinée dans un socle européen.
Emission du Libre Journal de Gérard Marin.
Marc Rousset, au travers de la présentation de son dernier livre, essaie de comprendre la crise du continent paneuropéen dans le choc des civilisations.
Cet industriel de haut rang (il a occupé pendant 20 ans des fonctions de Directeur Général dans des groupes multinationaux) pose un diagnostic sans concession et propose des remèdes à la crise généralisée de notre espace européen.
Le redressement passera par l'axe Paris-Berlin-Moscou ou ne sera pas !
Il existe aujourd'hui un problème typiquement moderne qui affecte les français dits “de souche” ainsi que les français immigrés : il s'agit de la question de l'identité.
Quel sens peut avoir aujourd’hui cette notion “d’identité” ? Comment doit-elle être posée ? De quelles façons peut-elle être reconnue ? Pourquoi n’avons-nous plus la capacité de transmettre ? Comment penser la présence d'une forte population musulmane sur les terres françaises ?
Ce sont quelques unes des questions auxquelles Alain de Benoist essaie de répondre.
Alors que le projet de constitution d'un Kosovo indépendant et souverain vient d'être signé avec les bénédictions de l'Union européenne, assistons-nous à la fin définitive de la présence serbe dans cette province ?
L'écrivain, traducteur et éditeur Slobodan Despot nous révèle le rôle géopolitique des guerres balkaniques récentes (disclocation de la Yougoslavie) dans le jeu impérialiste américain.
En fin d'émission, l'actualité éditoriale de Xénia -maison d'édition de Slobodan Despot- est abordée. C'est le prétexte à plusieurs digressions, principalement sur le système politique suisse et la sortie du manifeste politique de Theodore "Unabomber" Kaczynski !