Vincent Brousseau, ancien haut fonctionnaire à la BCE (Banque Centrale Européenne), normalien, docteur en économie et mathématiques, s'interroge sur l'état de l'union monétaire européenne et envisage la possibilité d'un départ furtif de l'Allemagne de la zone Euro.
A. De la BCE à la critique de l'Euro
– BCE les raisons d’une démission
– Le référendum de 2005
– De Trichet à Draghi, les facilités monétaires en question
– Qu’est-ce que le mécanisme de Target ?
– Dettes et créances entre pays de la zone Euro, le cœur du problème
– Les arrières-pensées allemandes
– Une faiblesse cachée voulue par les Allemands
B. Une sortie furtive, comment et pourquoi ?
– Personne en France ne connaît ce risque, médias et politiques muets sur la question
– L’Allemagne paiera ?
– Banquiers centraux, universitaires, conseillers de la CDU, beaucoup de monde pour refuser les créances des "pays du club méd"
– Weber, Stark, Weidmann, Schlesinger, anciens de la Bundesbank, tous en désaccord avec la politique de la BCE
– Weidmann, président de la Banque centrale allemande invente le concept de sortie furtive repris par les universitaires (ZIN spécialiste de Target)
– 3 scenarios : 1 possible refus des créances du sud, 2 restitution tous les ans par des titres, 3 échéancier en or
– Collatéralisation : mise en gage d'un actif en contrepartie des Targets
– Variations consécutives des cours de l'Euro allemand ou de l'Euro italien ou espagnol
– La monnaie unique n’est plus unique, c'est la fin de l'union monétaire
C. Apocalypse ou scenario paisible ?
– Les échanges intra européens perturbés ? Réponse : non
– Les cas d’une sortie brutale : l'Italie ?
– Dramatisation politico médiatique
– La souveraineté ne se partage pas !
– Et si la Catalogne voulait se doter d'une monnaie ?
– Sortie de l'Euro et sortie de l'UE
– La Grèce en question : révélations inédites de Vincent Brousseau
– Quel sort pour la BCE ?
– Problème des paiements extérieurs de la zone Euro, la dédolarisation n'est pas pour demain
– Retour sur le Brexit, comment Theresa May sabote le vote populaire
– No deal en question : laisser croire que les Anglais ne l'ont pas voulu
Émission "Politique & Eco", animée par Olivier Pichon et Pierre Bergerault.
Jusqu'à quand les peuples européens supporteront-ils le carcant monétaire de l'Euro ?
À l’inverse des pseudo-experts patentés (universitaires, atterrés, atterrants, hétérodoxes, intellectuels médiatiques, journalistes, ministres, politiciens, piliers de bistro, animateurs de diner en ville, etc.) Vincent Brousseau est à la fois un scientifique compétent, un technicien hautement qualifié, nanti de quelques années de pratique dans les instituations en charge de l'économie réelle, et un spécialiste aguerri des questions qu'il aborde dans cette conférence et qu'il éclaire donc de son expérience vécue "de l'intérieur" de la Banque Centrale Européenne.
Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne, vient d'annoncer le report jusqu'à fin 2019 au moins de toute hausse de ses taux directeurs. Pourquoi une telle décision ?
L'analyste politique et prospectiviste Michel Drac, après un rappel du fonctionnement de cette institution centrale de l'Union européenne, nous explique les raisons du maintient de la BCE de ses taux à zéro.
Le 17 novembre 2018 restera une date historique dans l'histoire française récente. Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, la société française a basculé dans une situation de crise inédite. En accélérant l'emprise du cadre de gouvernance lié à la mondialisation et à l'Union européenne, Emmanuel Macron a fait émerger un climat de conflictualité sociale qu'on pensait disparu.
Par sa politique, son comportement et un ensemble de raisons que nous connaissons tous, il a donné naissance au mouvement des Gilets jaunes, dont la colère populaire qui l'anime le fait encore perdurer chaque week-end et semble le rendre invincible.
Qui de plus approprié pour analyser la crise sociale actuelle, penser son avenir et celui du quinquennat d'Emmanuel Macron, que les deux penseurs à l'origine du concept de la "fracture sociale" ? Marcel Gauchet et Emmanuel Todd, deux grands sismographes des mutations du monde contemporain, nous permettent de prendre du recul afin d'analyser avec finesse les enjeux de la période actuelle.
Une conférence organisée par l'association "Critique de la raison européenne".
Riche de la promesse d'une convergence économique et politique au sein de l'Union européenne, la création de l'euro et son utilisation depuis vingt ans ont entrainé au contraire une divergence et des tensions, notamment entre le nord et le sud du continent. Comment en sommes-nous arrivés là ?
L'économiste Gaël Giraud nous aide à comprendre le sens de la crise profonde des institutions européenne, notamment financières, et nous propose quelques idées d'action pour y faire face.
Une conférence prononcée dans le colloque "Revisiter les solidarités en Europe" organisé par Alain Supiot.
Emmanuel Macron a des milliers de gilets jaunes aux trousses, mais il nous l'assure : il garde le cap ! Et pour cela il a une recette magique, qu'il utilise presque quotidiennement depuis son élection : son "projet européen".
C'est grâce à lui qu'il tente d'avancer, et d'affirmer qu'un espoir existe encore dans le macronisme. C'est aussi au nom de cette "souveraineté européenne" qu'il entretient cette relation si particulière avec l'Allemagne, et qu'il espère coûte que coûte obtenir des concessions de ce pays pour faire avancer ce "rêve européen". Un rêve européen qui est donc profondément lié à sa relation avec Angela Merkel et à l'état de santé du "couple franco-allemand".
Coralie Delaume vient justement de publier Le couple franco-allemand n'existe pas : elle nous explique pourquoi il est illusoire de croire en cette relation et nous parle du poids démesuré de l'Allemagne dans l'Union européenne. Elle reviend également sur la politique européenne d'Emmanuel Macron et aborde la question de l'état actuel d'une Union qui ne manque pas de montrer chaque jour un peu plus les prémisses de son effondrement.
Dans un second temps, Pierre Manent se pencher sur la persistance de la germanolâtrie de nos élites et examine cet OVNI conceptuel qu'est la "souveraineté européenne" dont Emmanuel Macron nous vante les mérites. Avec en creux un enjeu fondamental : si cet ultime carte du macronisme n'est qu'une escroquerie intellectuelle pure et simple, que reste-il à Emmanuel Macron ?
Une conférence organisée par l'association "Critique de la Raison Européenne".
Écrivain et blogueur à succès, Michel Drac nous livre une brillante analyse sur les changements profonds qui sont à l'oeuvre dans la société française.
Il évoque la mutation du paysage politique en cours et à venir, la révolte des Gilets Jaunes qu'il qualifie d'impasse et la peur grandissante des élites.
En France, on se prévaut d'appartenir à un "couple franco-allemand" qui serait la locomotive de l'Europe. On sous-entend ainsi que les deux pays sont à égalité au sein de l'Union européenne et qu'ils la conduisent main dans la main. Pourtant, cela n'a jamais été vrai !
Si l'Europe a d'abord été française, pendant les périodes gaulliste et post-gaulliste, elle est désormais allemande. La réunification, l'erreur historique qu'a représenté l'introduction de l'euro, les élargissements à l'Est après la chute du mur de Berlin, ont signé l'avènement d'une sorte de nouvel "Empire central" piloté depuis Berlin.
La République fédérale l'a-t-elle voulu ? Probablement pas, ou pas de manière si nette. L'Allemagne demeure un "hégémon réticent" et se fait même chaque jour plus "souverainiste". Mais les structures de l'Union européenne telles qu'elles existent entraînent une consolidation paradoxale de son poids chaque fois qu'elle agit dans le sens de l'affirmation ou de la préservation de ses intérêts nationaux. Or c'est ce qu'elle fait de manière systématique désormais, à l'exact inverse de la France, qui s'inscrit davantage dans une perspective post-nationale.
Loin de former un couple avec l'Allemagne, notre pays est aujourd'hui à sa remorque. Une situation qui n'est pas pour déplaire aux élites complaisantes qui le gouvernent, et utilisent l'argument allemand pour faire régner en France un certain ordre.
Alors, quel avenir pour l'Europe, à l'heure où la France européiste d'Emmanuel Macron fait face au retour des nations, en Allemagne comme ailleurs ? Une conférence corrosive – et salutaire – sur l'amitié tourmentée des deux principaux partenaires de l'Union européenne.