Depuis la fin du XXe siècle, le capitalisme financier triomphant a vidé les États de leur substance, les empêchant de remplir leur fonction de protection de leurs populations. Dans l'espace laissé vide, une violence anarchique et capillaire s'est engouffrée. N'étant plus canalisée par le monopole étatique, elle se traduit par un continuum de guerres internes se déroulant au sein même des sociétés. Ce n'est plus l’État, mais l'individu qui est dorénavant l'acteur de la guerre.
Bernard Wicht nous emmène ainsi sur les traces de l'autodéfense et de son articulation lorsque le citoyen n'est plus un soldat, mais un simple contribuable ― autrement dit, un "homme nu" coincé entre les dérives de l'État-policier et le pouvoir arbitraire des nouveaux barbares (narco-gangs, groupes armés, terroristes). Il s'efforce ainsi de mettre en évidence les ressorts de cette autodéfense dont dépend aujourd'hui notre destin.
Émission du "Libre Journal de la crise", animée par Laurent Artur du Plessis.
La planification dite indicative revient sur le devant de la scène. C'est le résultat de l'épidémie de la Covid-19, mais elle s'impose aussi avec la nécessité d'une transition énergétique qui va modifier en profondeur nos économies. On constate qu'il n'est plus temps de s'en remettre au marché pour affronter les diverses incertitudes, qu'elles soient pandémiques ou climatiques.
Jacques Sapir en retrace donc l'origine, dans le fracas et les souffrances de la 1ère Guerre Mondiale. Il en suit le développement en France, mais aussi en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Il en retrace l'épanouissement dans des pays aussi différents que l'Inde, le Japon, ou la France de l'après-guerre.
La planification fut un outil de développement mais aussi de souveraineté. Jacques Sapir en rappelle les incontestables succès, mais aussi les crises qui conduisirent, dans les années 1990, à son abandon.
Il s'interroge enfin sur ce qui, de nos jours, la rend à nouveau nécessaire et possible, tout comme sur sa délicate articulation avec l'Union européenne.
Alors qu'il vient de publier La montée de l'insignifiance, Cornélius Castoriadis prend le temps de détailler les masques utilisés par la société capitaliste pour perpétuer sa domination.
Un travail de démystification et de confrontation au marxisme qui permet également de mesurer les principaux points de convergence -et de divergence- entre l'anarchisme et le projet de démocratie radicale tel que Castoriadis le porte.
Intellectuel de sensibilité écologiste, ancien homme politique et chef d'entreprise, Laurent Ozon nous propose une mise en perspective de l'actualité politique, économique ou techno-scientifique.
Car la déferlante d'informations journalière mérite d'être analysée avec recul et sans passion, afin qu'elle prenne sens et oriente l'action.
Si l'on veut enrayer la catastrophe écologique en cours, il va falloir, nous dit-on, changer de fond en comble nos relations à la nature, aux milieux de vie ou encore aux vivants non-humains. Mais qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Dans quels projets de société cette nécessaire transformation peut-elle s'inscrire ? Et quels sont les leviers d'action pour la faire advenir ?
En puisant son inspiration dans les données anthropologiques, les luttes territoriales et les combats autochtones, l'effort conjoint de Philippe Descola et Alessandro Pignocchi esquisse la perspective d'une société hybride qui verrait s'articuler des structures étatiques et des territoires autonomes dans un foisonnement hétérogène de modes d'organisation sociale, de manières d'habiter et de cohabiter.
La politique fiscale se définit par l'ensemble des décisions prises par l'État en matière de fiscalité. Il s'agit ensuite d'optimiser la gestion des recettes fiscales et de mettre en place un système équitable. La politique fiscale joue également un rôle important dans de nombreux domaines, comme le développement des activités économiques et la sphère juridique.
Jean Péraclès nous introduit aux rouages d'une discipline dont on parle peu, pourtant essentielle au bon fonctionnement de l'état et à la cohésion nationale.
Dans notre histoire, la nation a longtemps constitué un facteur décisif d'émancipation face aux empires et au pouvoir de l'Église universelle, avant d'être désignée comme coupable de toutes les guerres modernes. Cette dialectique simpliste est aujourd'hui battue en brèche, tandis que les nations européennes se trouvent plongées dans l'impasse d'un monde post-politique qui a prétendu faire triompher la paix et les Droits de l'homme grâce au dépassement de la nation. S'exprime désormais le besoin de penser à nouveaux frais la question de la souveraineté et de la cohérence des communautés politiques, spécialement quand les enjeux liés à l'immigration et au multiculturalisme mettent en évidence la nécessité de retrouver une substance commune.
Bernard Bourdin présente la nation comme une ressource d'avenir pour répondre à ces défis et défend la thèse que son renouvellement comme cadre politique émancipateur, dans une approche confédérale et non fédéraliste de l'Union européenne, peut fournir les clés qui permettront aux nations européennes de traverser les bouleversements du monde pour rester dans l'Histoire.
Les périodes de transformation, d'effondrement et de crises du niveau de celles que nous vivons sont exceptionnelles. Nous n'assistons pas seulement à une crise économique ou sociale mais à une rupture civilisationelle, anthropologique, démographique, d'une rapidité et d'une portée inouïe.
Pour comprendre notre époque et anticiper un avenir qui verra revenir des stress archaïques pour les territoires, les ressources et la reproduction, il faut faire l'équivalent d'une anamnèse, un recour à la mémoire. Pour rester vivant, comprendre notre monde et ce qui nous le rend invivable ou anxiogène, dangereux ou absurde, la nature et l'histoire sont des outils utiles.
Laurent Ozon cherche à éclairer notre époque à partir de l'histoire et des sciences du vivant de façon profonde et amusante, surprenante et très concrète.
À l'heure des foules hypnotisées et malades, et du retour des totalitarisme stimulés par la technologie et la génétique, il s'agit de se donner les moyens d'un regard réaliste et éveillé, sans y perdre son sens de l'humour et nos capacités d'émerveillement.
Rester vivant et pour cela comprendre la façon dont le monde vivant gère ses crises, ses stress vitaux, comprendre un peu mieux les sociétés humaines parfois si désespérantes et les forces qui détruisent le monde.
Il est temps de rendre possibles les coopérations sous stress maximal qui permettront de voir un nouveau jour se lever.