Notre époque se caractérise comme prise de contrôle de la production symbolique par la technologie industrielle, où l’esthétique est devenue l’arme et le théâtre de la guerre économique. Il en résulte une misère où le conditionnement se substitue à l’expérience esthétique.
"Cette misère est une honte" rajoute Stiegler. Le processus pour échapper au contrôle du sensible et au conditionnement des esprits - l’an-esthésie qui conduit à la misère symbolique - serait de rendre sa place à "l’expérience esthétique", voie d’émergence de la singularité sensible, indispensable à la constitution de l’être social.
C’est en analysant le circuit de cette expérience et les niveaux de la sensibilité, tout en prenant en considération le "tournant machinique de la sensibilité", que Bernard Stiegler s’essaie à repenser l’esthétique, et ébauche les concepts d’organologie générale et de généalogie du sensible.
Pour une "nouvelle pensée de l’industrie à partir de l’expérience sensible", qui formerait une ultramodernité artistique et culturelle. Et pour l’établissement d’une société dans laquelle production symbolique et vie de l’esprit viendraient au coeur de la vie industrielle.
Des goûts et des couleurs, on peut discuter à l’infini, et tout le monde reconnaît la force de la subjectivité dans ces domaines. Mais saviez-vous que les couleurs ont une histoire culturelle, politique et psychique ? Imaginiez-vous qu’il existe des couleurs qui nous font chaud au cœur et d autres qui nous font peur et ce, par delà les latitudes et les origines religieuses ?
Laure Adler, dans son émission "Hors-champs", tente de faire la cartographie amoureuse des couleurs grâce à un historien amoureux des ours, des emblèmes héraldiques et de … certaines couleurs : Michel Pastoureau.
Comme toujours avec des archives et des chansons, balade dans l’histoire de la peinture, des mentalités et de nous-mêmes...
Après Peut-on ne pas croire ? et Que faut-il faire de la religion ?, Jacques Bouveresse nous présente son livre qui est le dernier volet d'une trilogie sur la philosophie de la religion.
Pour Bouveresse, ce qui est en jeu, ce n'est pas le jugement à porter sur les dogmes, les croyances, etc., mais le regard à porter sur la foi elle-même comme attitude face à la vie.
Les idées de Wittgenstein sont éclairées par leur mise en relation avec les récits et les réflexions de Keller -le plus grand romancier de langue allemande de la seconde moitié du XIXe siècle-, et par la confrontation avec Tolstoï, Nietzsche, Ibsen, et quelques autres.
Le philosophe Dominique Pagani écrit actuellement une "Histoire de la musique" après avoir dirigé le Centre de Formation et de Promotion Musicale de Niamey au Niger.
En effet, la philosophie entretient un rapport ancien avec la musique. Platon, Aristote, Hegel, ont tous évoqué le "mouvement intérieur", la voix ou encore l'harmonie. Rousseau fut un musicien réputé qui influença le jeune Mozart. Et Schopenhauer ou Nietzsche ne conçoivent pas la vie sans musique...
Encore une brillante leçon d'un pédagogue hors pair.
Comme le rappelle l’islamologue René Marchand, "les grandes civilisations ne sont pas des régions sur une planète, mais des planètes différentes". Car pour Dominique Venner, "elles sont faites de valeurs spirituelles qui structurent les comportements et nourrissent les représentations".
En consacrant son deuxième colloque (et le premier sous son nom) à "l’univers esthétique des Européens", l’Institut Iliade entend affirmer la singularité et la richesse de notre patrimoine commun. Pour y puiser la source et les ressources d’une affirmation sereine, mais déterminée, de notre identité européenne, aujourd’hui menacée par des civilisations autres.
Comment notre société comprend-elle et ritualise-t-elle la mort aujourd'hui ?
Dans un grand nombre de sociétés traditionnelles, cet événement était vu comme une étape essentielle et socialement acceptée, à laquelle chacun devait se préparer.
Charles Melman, en utilisant les outils de la psychanalyse, s'attaque à cette grande question de la mort et essaie de comprendre la façon dont nos sociétés modernes s'y accommodent.
Quelles que soient ses critères ou les variations dans la manière de le concevoir, il y a en occident un "impérialisme" du Beau auquel la création, l’oeuvre ou la réception se soumettent.
On peut faire l’archéologie de cet impérialisme pour en dégager les partis pris théoriques et travailler l’écart avec la pensée chinoise qui, elle, n’a pas isolé ou abstrait le Beau.
D’autres possibles s’ouvrent alors, donnant un accès différent à l’art, particulièrement par la médiation de l’art contemporain.