L'ère contemporaine est celle d'un paradoxe : tandis que triomphe l'esthétique, jusque dans les objets les plus quotidiens et les plus triviaux, le monde de l'art se détourne des œuvres pour proposer des démarches, des installations, des performances.
Appuyant sa démonstration sur une connaissance approfondie de l'art contemporain, Yves Michaud scrute dans nos modes de vie les effets d'une esthétisation de l'existence, dont il voit la trace dans la mode, le culte du corps ou le tourisme.
L'art se réfugie désormais dans une expérience qui n'est plus celle d'objets entourés d'une aura, mais d'une aura qui ne se rattache à rien ou quasiment rien. Cette aura, cette auréole, ce parfum, ce gaz, comme on voudra l'appeler, dit à travers la mode l'identité de l'époque.
L’art, nous savons tous ce que c’est, et nous avons l'impression qu'il a toujours existé tel que nous l?entendons. Pourtant, c'est loin d'être le cas.
Cette série d'interventions nous permet de parcourir l'histoire du concept d'art, dans une volonté de assumée de vulgarisation portant sur l'art et les théories esthétiques. Elle a pour but d'interroger nos idées reçues et nos lieux communs sur le sujet, car ils sont nombreux...
Admiré par Proust, Malraux, Gide ou encore Apollinaire, l'oeuvre de Charles Maurras est généralement réduite à sa part antisémite. Pourtant, il existe un kaléidoscope Maurras, "des polémiques les plus ignobles aux méditations les plus élevées" (J. L. Barré).
Toujours commentée, très rarement lue, a récemment été -en partie- rééditée dans la collection Bouquins (Robert Laffont). Directeur du projet, Martin Motte nous présente un Maurras peu connu : celui qui, amoureux de l'universalisme grec, développa un esthétisme fait de classicisme dont les racines se forment au pied de l'Acropole.
On découvre ainsi un personnage aux multiples facettes : poète métaphysique, philosophe de la relation amoureuse ou encore régionaliste porteur de la nation...
Une émission animée par Christophe Dickès.
Alexandre Landre, commissaire-priseur et secrétaire-fondateur du Club du Mercredi, nous propose de nous interroger sur la fracture esthétique qui parcourt la "dissidence" : au-delà des idées abstraites et du maniement des concepts, sommes-nous capable d'incarner notre vision du monde pour que nos messages politiques soient d'abord ressentis avant d'être compris sur le plan intelletuel ?
Parce que nous revendiquons un certain héritage culturel et que nous entendons pourfendre le mensonge et la laideur, nous nous devons de réfléchir à cette dimension souvent oubliée du combat politique.
Commissaire-priseur et spécialiste du marché de l'art, Alexandre Landre retrace ici l'histoire du concept d'art au travers des siècles pour proposer ensuite quelques perspectives quant à son évolution future.
De l'oeuvre sans artiste à l'artiste sans oeuvre, c'est une thématique qui nous permet de jeter un autre regard sur l'évolution culturelle et cultuelle de notre civilisation.
Qui se souvient de la critique sans appel d'Hermann Broch qui définissait l'attitude kitsch comme celle de : "celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre" ? Après avoir été ostracisé et remisé au rang de non-art, tout au long de la modernité artistique, le kitsch, à la fin du XXe siècle, se voit attribuer pour sa subversion des anciens critères une reconnaissance inédite par l'industrie culturelle et le marché de l'art contemporain.
Un tel renversement des critères serait-il une question à circonscrire aux seuls domaines de l'art et de l’esthétique ? Que le kitsch suscite émotion et plaisir esthétique n'est pas chose nouvelle. Mais que le monde de l'art encense ce qu'il qualifiait de non-art autrefois témoigne d'une volonté d'éradiquer tout critère de hiérarchie des valeurs.
Si la bonne réception du kitsch peut s'examiner à l'aune d'un contexte de profonde mutation culturelle et anthropologique, Valérie Arrault l'envisage également comme un symptôme d'une vision du monde indifférente aux règles épousant en cela la logique culturelle du postmodernisme et celle du système économique néolibéral triomphant.
Le dandysme : une notion beaucoup plus profonde et articulée, tant sur le plan philosophique que littéraire, que ce qu’il y paraît à première vue. C’est cette thématique que Daniel Salvatore Schiffer va nous aider à mieux cerner tout au long de ces deux cours-conférences.
Ces leçons, aux confins de la philosophie, de l’art et de la littérature, se basent sur la réflexion, à travers quelques-uns de leurs concepts-clés, de deux des penseurs majeurs du XIXe siècle, Friedrich Nietzsche et Sören Kierkegaard, pour analyser, dans un deuxième temps, la manière dont deux des plus grands écrivains de ce même siècle, Charles Baudelaire et Oscar Wilde, ont appliqué, au sein de leur œuvre poético-littéraire, ces notions philosophiques.
La figure du "philosophe-artiste", tout d’abord. Elle jalonne l’œuvre de Nietzsche. De lui connaît-on surtout la critique des valeurs judéo-chrétiennes : ce qu’il appelle la "transmutation des valeurs". Avec, comme corollaire, l’avènement de ce qu’il qualifie le "surhomme". C’est ce type de "surhomme" qui se révèle être la préfiguration du "philosophe-artiste" : être à l’intelligence, comme à la sensibilité, évoluant constamment, en une sorte de synthèse existentielle, aux limites, justement, de la philosophie et de l’art.
L’esthétique de Kierkegaard, ensuite. Elle constitue le premier des trois stades, au sein de sa "dialectique qualitative", du développement humain : les stades esthétique, éthique et religieux. Il est fait également allusion du thème de la séduction, pivot existentiel et conceptuel de son "stade esthétique".
Ainsi examinenons-nous, ensuite, la manière dont deux des plus grands écrivains du XIXe siècle - Charles Baudelaire, en France, et Oscar Wilde, en Angleterre -, chantres du dandysme, ont appliqué, consciemment ou non, ces importants concepts nietzschéen et kierkegaardien au sein de ces deux chefs-d’œuvre de la littérature universelle que sont Le Peintre de la vie moderne de Baudelaire, et Le Portrait de Dorian Gray de Wilde. Car c’est dans ces deux œuvres, principalement, que l’on voit apparaître le plus clairement la figure du "dandy", dont le philosophe-artiste nietzschéen ainsi que le "séducteur" kierkegaardien sont les archétypes philosophiques.
Richard Millet, l'un des derniers grands écrivains français, nous parle de sa passion pour le cinéma en tant qu'art.
Car en France, là où presque plus rien n'est possible, où tout se délite, où le climat social est devenu délétère, il ne nous reste plus que l'histoire des différentes disciplines artistiques pour admirer, et pour nous consoler...
Une émission menée par Olivier François, après une introduction de Romaric Sangars.