Laurent Alexandre est partout. Pour quiconque suit de près le débat sur l'avenir de l'intelligence artificielle ou le transhumanisme, le médecin et futurologue semble avoir monopolisé la parole pour imposer ses vues technophiles et optimistes. Ses formules chocs, provocatrices et péremptoires, irritent les voix expertes sur ces sujets, d'ordinaire plus prudentes voire critiques.
Ce débat est l'occasion de le confronter à l'ingénieur Philippe Bihouix, spécialiste des ressources minières et de la question énergétique, qui lui porte la contradiction sur la faisabilité matérielle des projets prométhéens qu'il promeut.
Un échange franc et passionnant qui, au-delà des querelles de chiffres, oppose deux hommes aux visions du monde irréconciliables.
Devenue l'un des thèmes centraux de la vie politique, l'écologie rassemble autant sur le constat qu'elle divise sur les solutions. Au cœur de la question, la croissance économique : peut-on croître à l'infini dans un monde fini ? Une croissance réellement verte est-elle possible, ou bien faut-il envisager une forme de décroissance ?
Jacques Sapir, économiste, et Serge Latouche, pionnier de la décroissance, débattent de ces questions cruciales pour notre avenir commun.
Émission "Russeurope Express", animée par Clément Ollivier.
Alors que les forces politiques du capital se recomposent après les dernières élections européennes, Francis Cousin nous aide à déceler les lignes de force et de fracture du point de vue de la lutte des classes.
Car au-delà des idéologies à la mode, des mensonges spectaculaires du faux omniprésent, c'est bien le prolétariat en lutte contre la dictature démocratique de la marchandise qui constitue l'acteur historique en devenir vers la communauté de l'être.
Dans L'Âge productiviste (La Découverte, 2019), le philosophe Serge Audier explore la façon dont les alertes écologiques ont été ignorées ou bloquées à l'échelle mondiale. Son enquête permet de (re)découvrir les alternatives non advenues, mais toujours en réserve, au modèle qui détruit actuellement le système-Terre.
Émission "Les mercredis de Mediapart", animée par Fabien Escalona et Jade Lindgaard.
Face aux signaux alarmants de la crise globale - croissance en berne, tensions sur l'énergie et les matières premières, effondrement de la biodiversité, dégradation et destruction des sols, changement climatique et pollution généralisée - que pouvons-nous faire ? Les solutions technologiques et écocitoyennes persuadées de pouvoir "réparer" ou "sauver la planète" sont-elle autre chose que des utopies ? Quelles sont les pistes envisageables pour une véritable transition écologique ? Quel système économique et industriel est soutenable dans une planète finie ?
Philippe Bihouix, ingénieur et écrivain et Christophe Ramaux, économiste, membre des Économistes Atterrés, débattent de ces questions cruciales pour notre futur qui manque cruellement d'avenir...
Émission "Interdit d'interdire", animée par Frédéric Taddeï.
Pendant des siècles, les chantres du progrès par la technique et la science appliquée ont promis à l'humanité le bonheur pour demain, ou au plus tard après-demain. L'emballement numérique, la perspective de technologies "révolutionnaires" ou "disruptives", les limites sans cesse repoussées, les annonces tonitruantes de milliardaires high-tech ont redonné un nouveau souffle aux promesses d'un monde technologique meilleur, d'abondance et de bonheur pour tous, de l'immortalité à la conquête spatiale, en passant par les énergies "propres" et la capacité à "réparer" une planète bien fatiguée.
Non content de tailler en pièces ce "technosolutionnisme" béat, du passé comme du présent, ignorant les contraintes du monde physique et de ses ressources limitées, Philippe Bihouix questionne aussi les espoirs de changement par de nouveaux modèles économiques plus "circulaires" ou le pouvoir des petits gestes et des "consomm'acteurs", face aux forces en présence et à l'inertie du système.
Une fois balayées les promesses mystificatrices ou simplement naïves, rien n'empêche de rêver, mais les pieds sur terre : nous pouvons mettre en œuvre, dès maintenant et à toutes les échelles, une foule de mesures salutaires. Et si, finalement, le bonheur était bien pour demain ?
Nous avons maintenant la quasi-certitude qu'un effondrement civilisationnel menaçant la survie même de l'humanité va se produire dans le courant du siècle. Comment y faire face, philosophiquement et politiquement, dans le respect de la démocratie et en évitant la perspective funeste mais –hélas– plausible d'un éco-fascisme ?
Alors que la "pédagogie des catastrophes" n'apporte pas les résultats escomptés, il nous faut trouver une autre stratégie pour que les êtres humains puissent enfin affronter la (dure) réalité et resserrer leurs rangs. Nous devont désormais partir du principe que l'effondrement est inévitable : faut-il alors l'attendre ou l'anticiper pour construire ensemble un avenir désirable ?
Responsable du comité biterrois du Mouvement National de Lutte pour l'Environnement (MNLE), Robert Clavijo est un écologiste de terrain. Spécialisé dans l'écologie urbaine, il vient nous parler des origines de la crise écologique mondiale que nous traversons, nouvelle ère géologique désignée par le terme d'anthropocène.
Saurons-nous réagir à temps ?