Comment faut-il structurer une organisation pour en faire une force politique agissante ?
Quels sont les relations entre les sections locales et la section nationale ? Comment former les militants et les cadres que l'organisation a besoin pour évoluer ?
Quels activités de communication doit-on entreprendre, et par quels moyens?
Luc Ferry débute cette série avec le mythe d'Ulysse dont l’histoire est abordée comme matrice de toute l’histoire de la philosophie. Nous sommes aujourd'hui entré dans un nouveau principe de sens, celui de l’amour, c’est-à-dire l’histoire de la naissance de la famille moderne et du mariage d’amour. Ces questions sont explorées aux moyens de la littérature et des tavaux réalisés sur l’histoire de la famille, de la passion amoureuse et de la vie privée. Le XXème siècle est celui où le mariage d’amour et la famille moderne va s’épanouir. Cet événement majeur n’est évidemment pas sans lien avec l’immense mouvement de « déconstruction » des autorités et des valeurs traditionnelles qui va caractériser ce siècle. Cette déconstruction des traditions commence en fait dès le milieu du XIXème siècle, avec l’invention d’un idéal de vie nouveau, la vie de Bohème, et prépare les utopies du XXème siècle (art moderne, Mai 68). Se profile alors l’émergence d’un monde de ruptures et d’innovations permanentes : celui de la mondialisation libérale. Enfin, sont abordées les conséquences de la révolution de l’amour sur la vie publique et collective, soit le passage d’un premier humanisme du droit et de la raison à un second humanisme qui repose sur deux questions nouvelles : la question de l’humanitaire et celle des générations futures.
Olivier Rey part d'un constat simple, voir naïf, le retournement des enfants dans les poussettes : les enfants ne regardent plus leurs parents mais vers l'avant. Cette inversion, apparue dans les années 70, éclaire une transformation radicale de nos sociétés qui, portée par la démocratie et la science, favorise un sujet libéré du passé, de la tradition, apte à affronter l'avenir: un sujet auto-construit.
Une liberté absolue qui risque fort, souligne Olivier Rey, de laisser l'homme face aux déterminismes aveugles et aux fantasmes régressifs que les civilisations avaient tenté d'apprivoiser.
Finalement ce sont toutes les orientations actuelles de la biologie, des doctrines éducatives que l'auteur analyse avec pertinence en pointant comment l'utopie de l'auto-fondation a pénétré notre monde.
Le capitalisme, au XXè siècle, et en vue d’absorber les excédents de la production industrielle, a fait de la libido sa principale énergie en la canalisant sur les objets de la consommation. Or, aujourd’hui, cette captation de la libido a fini par la détruire. Ce fait majeur constitue une immense menace pour la civilisation industrielle et a fortiori pour l'individuation des adolescents.
C'est le problème de la transmission par l'intermédiaire du milieu technique qui est donc ici posée.
La libido est la socialisation de l’énergie produite par la pulsion sexuelle, mais telle que, comme désir, cette pulsion est transformée en objet sublimable : objet d’amour ou d’attention passionnée à l’autre.
Le capitalisme au XXe siècle, a fait de la libido sa principale énergie. Pour être très schématique, on peut dire que l’énergie au XIXe siècle est celle de la force de travail (Marx), tandis qu’au XXe siècle, elle devient celle du consommateur. Ce n’est pas le pétrole qui fait marcher le capitalisme, mais la libido. L’énergie libidinale doit être canalisée sur les objets de la consommation afin d’absorber les excédents de la production industrielle. Il s’agit bien de capter la libido, c’est-à-dire de façonner des désirs selon les besoins de la rentabilité des investissements.
L’exploitation managériale illimitée de la libido est ce qui détruit le désir et l’humain en nous. De même que l’exploitation du charbon et du pétrole nous force aujourd’hui à trouver des énergies renouvelables, de même, il faut trouver une énergie renouvelable de la libido. Or la libido est articulée sur des techniques, des "fétiches", et plus généralement sur des prothèses.
A l’horizon d’un tel constat se pose évidemment la question de la grande difficulté de ne pas régresser, lorsque l’on procède à la critique de l’économie libidinale capitaliste, de toute évidence indispensable, par rapport aux acquis critiques de la pensée freudienne et de la psychanalyse – et en particulier comme pouvoir de critiquer le fonctionnement toujours tendanciellement régressif (et répressif) du surmoi.
Il va sans dire que de telles questions affectent la pensée du XXème siècle dans son ensemble, et notamment celle qui s’est élaborée en France, après la deuxième guerre mondiale, dans un rapport essentiel aux œuvres de Freud et de Lacan.
Poser le problème du numérique dans l'enseignement supérieur aujourd'hui, c'est d'abord poser celui de l'organologie de la sphère académique dont le numérique est la dernière période. Bernard Stiegler définit le savoir académique, les conditions de sa production et de sa transmission et propose, pour que la France et l'Europe se saisissent réellement de ces enjeux, une démarche méthodique qui repose sur une nouvelle organologie académique numérique. Cette dernière s'appuie en premier lieu sur une politique massive de recherche sur le numérique, dans toutes les disciplines.