La Chine n'est pas celle que vous croyez ni celle qu'on nous présente le plus souvent sans contrastes, soit dans l'admiration de son exceptionnelle réussite économique, soit dans l'indignation de son régime politique et de ses excès.
La Chine est certes redevenue une grande puissance et ses performances économiques sont hors normes. Mais la Chine a deux faces, selon sa théorie du yin et du yang, l'envers et l'endroit.
Les enjeux sont colossaux et la tâche loin d'être achevée :une population gigantesque encore pour partie sous-développée, des systèmes d'éducation et de santé désuets, une transition politique incertaine, sans compter la bulle immobilière et l'emprise tenace de la corruption.
C'est à ce travail prométhéen que seront confrontés les dirigeants chinois qui seront cooptés lors du XVIIIe Congrès en octobre 2012.
Loin de la menace qu'on agite sous nos yeux, la Chine est d'abord un défi : pour elle-même et les problèmes qu'elle doit absolument surmonter pour se perpétuer, pour l'Occident qui doit apprendre à partager son leadership, pour le monde entier qui doit intégrer la Chine et la sortir définitivement de son isolement millénaire.
C'est dans le cadre du projet culturel d’éducation populaire "Des mots contre les maux" que l’association Remue-méninges et la Médiathèque de Tarentaize accueillent l'économiste et objecteur de croissance Serge Latouche, qui vient développer les thématiques contenues dans son ouvrage "L’âge des Limites".
L'on a donc droit à un plaidoyer pour la mesure et le retour aux limites, pour faire face à un système économique dont le but n'est autre que l'accumulation infinie.
Pierre Jovanovic accorde cet entretien suite à la parution de l'ouvrage du professeur Antal Fekete "Le retour au standard or", publié aux éditions Le jardin des livres.
Nous est offert quelques éclairages sur la pensée d'Antal Fekete, spécialiste mondial de l'or et de l'histoire monétaire.
Pierre Jovanovic nous explique enfin comment le décrochage du dollar et de l'or en 1971 nous a condamné à la logique de la dette pour sauver le dollar.
Ses tenants ont beau la magnifier comme un des signes du progrès, l'euthanasie n'est que le produit d'une économie et d'une politique particulières.
C'est parce que l'Europe de la récession est devenue un océan de chômage que le gouvernement de la France, financièrement acculée, choisit en effet "la piqûre pour tous".
Il nous faut réaliser que le mal de celui qui veut mourir vient de plus loin que la maladie qu'il affronte. Car s'il a pris la vie en haine et s'il veut mourir, c'est pour cesser de ne plus pouvoir croire.
La légalisation de l'euthanasie, loin d'être l'extase de la République, n'est donc que la fuite en avant d'une société qui ne voulant pas voir les détresses qu'elle crée, préfère éliminer tous ceux qui viennent les lui rappeler.
La libido est la socialisation de l’énergie produite par la pulsion sexuelle, mais telle que, comme désir, cette pulsion est transformée en objet sublimable : objet d’amour ou d’attention passionnée à l’autre.
Le capitalisme au XXe siècle, a fait de la libido sa principale énergie. Pour être très schématique, on peut dire que l’énergie au XIXe siècle est celle de la force de travail (Marx), tandis qu’au XXe siècle, elle devient celle du consommateur. Ce n’est pas le pétrole qui fait marcher le capitalisme, mais la libido. L’énergie libidinale doit être canalisée sur les objets de la consommation afin d’absorber les excédents de la production industrielle. Il s’agit bien de capter la libido, c’est-à-dire de façonner des désirs selon les besoins de la rentabilité des investissements.
L’exploitation managériale illimitée de la libido est ce qui détruit le désir et l’humain en nous. De même que l’exploitation du charbon et du pétrole nous force aujourd’hui à trouver des énergies renouvelables, de même, il faut trouver une énergie renouvelable de la libido. Or la libido est articulée sur des techniques, des "fétiches", et plus généralement sur des prothèses.
A l’horizon d’un tel constat se pose évidemment la question de la grande difficulté de ne pas régresser, lorsque l’on procède à la critique de l’économie libidinale capitaliste, de toute évidence indispensable, par rapport aux acquis critiques de la pensée freudienne et de la psychanalyse – et en particulier comme pouvoir de critiquer le fonctionnement toujours tendanciellement régressif (et répressif) du surmoi.
Il va sans dire que de telles questions affectent la pensée du XXème siècle dans son ensemble, et notamment celle qui s’est élaborée en France, après la deuxième guerre mondiale, dans un rapport essentiel aux œuvres de Freud et de Lacan.
La société contemporaine apparaît dominée par ce que Marx a appelé le "fétichisme de la marchandise".
Mais on y observe aussi une montée du narcissisme au sens de Freud.
La négation de la réalité extérieur et la montée en puissance de la société marchande sont les deux volets de l'analyse sociologique et psychologique que propose Anselm Jappe pour comprendre notre monde contemporain.
La grande crise que nous traversons n’aurait-elle pas dû réveiller le fantôme de Marx ? Comment expliquer cette absence du maître du socialisme scientifique, au moment où le capitalisme apparaît plongé dans une crise qui pourrait s’avérer être la grande crise terminale tant attendue ?
Norman Palma propose une lecture de Marx qui souligne les silences du philosophe sur l’une des questions centrales de notre temps : la monnaie.
Fils de la pensée de son temps, Marx était marqué par les derniers économistes classiques et leur théorie de la monnaie comme par un voile. Hégélien, il était en rupture avec Athènes et la pensée d'Aristote. De ces deux filiations naquit une cécité, sur les questions monétaires, aujourd’hui criante.
Norman Palma nous propose une nouvelle lecture de Marx, pour en sauver son oeuvre critique.