Serge Audier tente un essai d'interprétation du positionnement politique de Raymond Aron, en se basant moins sur ses textes théoriques que sur ses prises de position sur les sujets d'actualité.
Dans un la deuxième partie de la conférence, Serge Audier montre que l'étude par Raymond Aron de la critique du gauchisme envers le capitalisme d'alors (1969) lui feront écrire qu'un renouvellement possible du libéralisme y est envisageable en son sein, au travers des attaques anti-hiérachique et auto-gestionnaire notamment.
Une vision quelque peu différente et plus nuancée que celle du Raymond Aron "anti-68" qui nous est traditionnellement présentée.
Si nous voulons répondre aux défis du XXIe siècle, il faut revenir en démocratie : cela suppose de reconnaître l’oligarchie pour ce qu’elle est, un régime qui vise à maintenir les privilèges des riches au mépris des urgences sociales et écologiques. Car la crise écologique et la mondialisation rebattent les cartes de notre culture politique : l’Occident doit apprendre à partager le monde avec les autres habitants de la planète. Il n’y parviendra qu’en sortant du régime oligarchique pour réinventer une démocratie vivante. Si nous échouons à aller vers la Cité mondiale, guidés par le souci de l’équilibre écologique, les oligarques nous entraîneront dans la violence et l’autoritarisme.
Depuis la fin du bloc soviétique environ, a émergé un débat sur la place des nations et de la forme Nation dans l’avenir de l’Europe.
Loin de l’identification des nations aux nationalismes et à leurs expressions paroxystiques faciste et nazi qui les ont longtemps disqualifiées, l’objet d’étude Nation a été réinvesti depuis lors par les membres des sphères intellectuelles, lançant souvent, notamment en France et au Royaume-Uni, des débats critiques sur la forme actuelle de la construction européenne.
Ainsi a donc été mis à jour un ensemble d’interrogations sur la place des nations dans l’avenir de l’Europe ou encore sur le caractère historiquement nécessaire ou circonstanciel des nations, notamment pour la démocratie.
Pour reprendre une interrogation d’Étienne Balibar : "ici en Europe, la question de savoir si certaines nations, voire la forme Nation comme telle, traversent une phase de refondation, de régénerescence ou sont irréversiblement entrées dans un processus de dépérissement, de transition vers une société postnationale s’est faite de plus en plus insistante".
Toutes ces questions posées sur le terrain de l’avenir de l’Europe doivent alors aussi être mises en regard des rêves déjà anciens de voir émerger un Etat fédéral unissant le continent européen, mais aussi des interrogations sur le caractère viable et souhaitable de conceptions cosmopolitiques ou postnationales de l’unification de l’Europe.
Pierre Hadot est celui qui a réintroduit dans la philosophie contemporaine l’enseignement de la philosophie antique, de la philosophie comme "manière de vivre", comme pratique plutôt que comme discours, renouvelant par là notre rapport de la philosophie à la vie.
Il est également celui qui a suivi la reprise de cet enseignement, de la philosophie antique à la philosophie contemporaine en passant par la philosophie moderne, orientation dans l’existence et dans la culture.