On peut regarder l’histoire politique du XXe siècle comme l’histoire du combat de la démocratie contre ses ennemis extérieurs : le fascisme et le communisme.
Ce combat s’est achevé avec la chute du mur de Berlin. D’après certains, il se prolonge contre de nouveaux ennemis – islamisme, terrorisme…
Pour Tzvetan Todorov, ces dangers, certes réels, ne sont pas des candidats crédibles à cette succession. Le principal ennemi de la démocratie, c’est devenu elle-même, ou plutôt certains aspects plus ou moins visibles de son développement, qui en menacent jusqu’à l’existence même.
Blandine Kriegel nous montre, dans "La République et le Prince moderne. Les Français et la naissance des Provinces Unies", que les problèmes politiques ont des racines plus anciennes qu’on ne le croit généralement.
A une vision française singulièrement orientée sur l'épisode de la révolution française, Blandine Kriegel substitue une vision plus large en réintroduisant l'émergence de la question Républicaine au sein de l'histoire européene.
En étudiant le passage des "républiques de cité" aux "républiques d’etat" dans les Provinces-Unies (Hollande) au 16ème siècle, c’est aussi l’éventualité d’un nouveau renversement politique actuel que Blandine Kriegel envisage : une "Europe des républiques" pourrait-elle laisser la place à une "Europe républicaine" ?
Les idéologies modernes (libéralisme, communisme, fascisme) possèdent toutes en commun une question fondamentale : comment résoudre le problème de la rareté matérielle des ressources ? La croissance économique en a été la solution.
Alors que notre mode de production commence à buter sur ses barrières écologiques, Alain Caillé propose de réorienter les débats en mettant au fondement de la réflexion la question suivante : comment vivre ensemble, en s'opposant, sans se massacrer ? (Marcel Mauss)
Le but affiché étant de produire un nouveau fonds doctrinal philosophique, le convivialisme, qui permettrait de créer une alternative au mode d'existence actuel.
C'est le résultat du travail collectif en cours qu'Alain Caillé présente.
L'exposé est suivi de débats et d'une session de questions/réponses.
L'événement est organisé par le Forum Civique UCL Créatopia, le centre ETOPIA et le centre culturel d'Ottignies.
Comment évaluer les risques et les opportunités apportés par une science et une technologie jonglant entre miracles et menaces ? Les technosciences sont-elles solubles dans la démocratie ? Existe-t-il une condition humaine que les technosciences viendraient remettre en question ? Et qu'est-ce que la liberté, à l'heure où la science étend sa maîtrise du vivant jusqu'à l'échelle de l'infiniment petit ?
Ce sont ces questions cruciales -malheureusement laissées de côté par la plupart des politiques et des philosophes- qu'abordent Olivier Rey et Etienne Klein, en faisait appel à de grandes figures comme Simone Weil, Ivan Illich et Hannah Arendt.
Cet exposé est destiné à préciser les positions de l'Action Française sur le régime démocratique.
Stéphane Blanchonnet commence par rappeler le fonctionnement de la démocratie antique, en en montrant les limites et les grandes critiques qui lui était déjà addressées (Aristophanes, Platon).
La fin de l'exposé est consacré aux démocraties modernes, qui n'ont que peu à voir avec leur prétendu ancêtre antique.
Une critique impitoyable, fondée sur une conception chrétienne de la personne et une vision particulière de la politique, ordonnée au principe de bien commun.
Le sociologue Jean-Pierre Le Goff se propose de nous éclairer sur ce qu'il reste de l'engagement dans nos sociétés, et sur quels fondements cet engagement peut s'appuyer dans un monde aux références complexes, mondialisées où la tentation de la fuite en avant bouleverse les repères traditionnels sur lesquels les individus appuyaient leur volonté d'action, de construction ou de révolte.
Réflexe de repli sur soi, dépassement du cadre national d'expression collective, mobilisations post-modernes d'une jeune génération qui a vécu son rapport à la société et à l'avenir dans un monde dit de la fin des idéologies : qu'en est-il véritablement ? Assiste-t-on à la fin programmée de l'engagement démocratique tel que l'ont vécu les constructions européennes ? Peut-on dans cet apparent chaos de l'après-idéologies, trouver des formes inédites et donc peu perceptibles d'engagements ? Les grands partis de la droite comme de la gauche sont-ils préparés à répondre à ces nouveaux enjeux ?
Une intervention dans le cadre du cycle de conférences "L'Engagement : libre contrat ou aliénation volontaire ?"
Comment défendre aujourd’hui la démocratie directe en Suisse, sans immédiatement passer pour un populiste obtus, fourrier des idées et du programme de l’UDC et aveugle aux diverses manipulations subies par un peuple idéalisé ?
À partir de son livre "Défendre la démocratie directe", Antoine Chollet tente l’exercice en rappelant quelques-uns des principes fondateurs de la démocratie : la souveraineté populaire, l’égalité entre citoyens et l’autonomie comme projet. En effet, on ne doit jamais oublier que la démocratie est au moins autant une pensée qu’une pratique.
Sont évoquées également les réalités politiques suisses passées et présentes, les conditions d’exercice de la démocratie, les dangers qui la menacent et les moyens de la pérenniser.
Dans ce débat où ne semblent aujourd’hui s’affronter que les thuriféraires d’un peuple "qui a toujours raison" et les membres d’une élite éclairée et sage, il est important de montrer qui ni les uns ni les autres ne défendent la démocratie pour ce qu’elle est vraiment: un régime certes incertain et risqué, mais pourtant seul capable de préserver la liberté de chacun et de tous.
Une conférence sur l'histoire mal connue du mot et du concept de "démocratie".
Selon Francis Dupuis-Deri, il n'y a aucune continuité entre la démocratie athénienne et nos régimes politiques actuels.
Il affirme également que ce n'est pas Athènes qui a inventé la démocratie, puisque certains Indiens d'Amérique, mais aussi des tribus africaines, avaient un mode d'organisation basé sur la discussion collective.
Enfin, la nature de nos régimes politiques actuels, le gouvernement représentatif, est exposé pour ce qu'il est : une organisation du pouvoir clairement anti-démocratique, et qui se voulait comme telle à son origine.