La crise que nous traversons n'est pas seulement celle d'un modèle économique - le capitalisme financier néolibéral. Elle est celle d'un système qui désorganise l'ensemble de nos formes d'existence, de nos pratiques et de nos représentations. La "postmodernité", époque marquée par ce que Lyotard appelait la fin des "grands récits", nous confronte ainsi à une situation inédite : le remplacement des anciens dispositifs de contrôle social de type répressif et prohibitif par une forme nouvelle et paradoxale de domination idéologique : la désymbolisation et la désubjectivation, couloirs de l'individualisme consumériste contemporain.
À l'heure de la multiplication des révoltes sociales en Europe et dans le monde, et au moment où la gauche institutionnelle semble avoir définitivement intégré les "lois" du marché mondialisé, se fait jour la nécessité de produire une critique intégrale et renouvelée de la logique néolibérale, en marge de l'expertise subventionnée des économistes d’État et des exhortations de la classe dirigeante à l' "adaptation aux réalités du monde actuel". Pour qu'enfin se réapproprient ceux qui luttent et résistent authentiquement à l'hégémonie capitaliste les instruments intellectuels de sa critique, à savoir les membres du peuple et le parti des gens ordinaires.
Le cycle de conférences est organisé par Charles Robin, et se tient Université Paul Valéry Montpellier III.
Frédéric Lordon dénonce une Europe qui se construit sans les européens, dans le déni absolu de toute expression des souverainetés populaires. Or une union politique authentique présuppose de faire l’Europe autrement que par l’économie !
L’urgence économique et sociale commande alors de réexaminer de près l’option des monnaies nationales et de réaffirmer que défaire la monnaie européenne, de toute façon aussi mortifère que non-viable, n’exclut nullement de continuer à œuvrer pour l’approfondissement résolu de tous les autres liens entre les peuples européens...
Une réflexion salutaire qui bouscule un nombre non-négligeable de tabous au sein du camp de la "gauche critique".
L’effondrement des sociétés complexes comme la nôtre est-il inéluctable ? En étudiant l'histoire, il apparaît en tout cas que la désintégration politique est une caractéristique constante des sociétés humaines.
Mais quelles sont les causes qui ont présidé à la disparition des civilisations qui nous ont précédé ? Y-a-t-il des points communs entre ces exemples historiques d’effondrement et les problèmes à notre époque ?
C’est à ces questions que les invités de cette émission s'efforcent de répondre, en s'appuyant sur la traduction de l'ouvrage "L'effondrement des sociétés complexes" de Joseph A. Tainter aux éditions Le Retour aux Sources.
Aiguillé par de nombreuses questions précises et variées, Alain de Benoist revient sur son parcours intellectuel et aborde la question des religions, de la tradition, mais aussi de l’économie et de l’évolution des sociétés occidentales modernes.
Un moment délicieux et passionnant en compagnie d'un homme ayant voué sa vie au combat intellectuel.
La crise dure, parce que le capitalisme mondial a repris sa course folle en détruisant les systèmes sociaux, en pompant toutes les ressources de la nature et en renvoyant à plus tard des mesures pour freiner le réchauffement climatique.
Les politiques d'austérité aiguisent toutes les contradictions et l'Union européenne se révèle incapable de penser l'avenir.
Pourtant, des pistes existent pour amorcer une transition vers un mode de développement équilibré, en termes de répartition des richesses, d'emploi, de transports et d'énergie.
Cela suppose de maîtriser collectivement et démocratiquement les investissements d'avenir, notamment ceux qui concernent l'éducation, la recherche et les infrastructures, sans les abandonner au marché.
Questions abordées dans la première partie :
1 – Alain de Benoist : penseur de gauche ou de droite ?
2 – Qu’est-ce que la Nouvelle Droite ?
3 – Les médias et l’étiquette de droite
4 – Une évolution intellectuelle de la droite vers la gauche ?
5 – L’intellectuel engagé face au militant de parti
6 – Quête de vérité et recherche d’efficacité
7 – L’élite et le peuple
8 – Gramsci et la méthode du combat culturel
9 – Une droite allergique aux intellectuels
10 – L’Europe fédéraliste des peuples : contre l’Union européenne et contre les nationalismes
11 – Quelle alternative à la technocratie européiste ?
12 – Un exemple de résistance à l’européisme : la Suisse
13 – La géopolitique des blocs pour un monde multipolaire.
Dans la seconde partie :
1 – Le péril américain
2 – Peut-on parler d’une islamisation de l’Europe ?
3 – Le progrès, la mondialisation et le sens de l’histoire
4 – Quel avenir pour la globalisation ?
5 – L’écologie : à la fois conservatrice et révolutionnaire
6 – La décroissance : une chasse gardée de l’extrême gauche ?
7 – Considérations sur quelques esprits libres d’hier et d’aujourd’hui
8 – Quel mode de vie pour un penseur dissident ?
9 – S’instruire et écrire : une question d’organisation et de discipline.