L'oeuvre de Paul Yonnet, sociologue, essayiste et écrivain, se situe au confluent de trois convictions :
1) L’analyse de l’expérience personnelle est le premier pas vers la connaissance de l’homme, des sociétés qu’il forme et de leur histoire. Certitude très tôt acquise, d’abord par la lecture fondamentale, à quinze ans, du "Voyage au bout de la nuit" de Céline, puis, déplacée dans le champ de la sociologie, lors de ses premières études des phénomènes du loisir. Ainsi a-t-il découvert, en étudiant "la France du tiercé", dont il était naturellement proche, à quel point les acteurs de base du phénomène possédaient une connaissance spontanée savante, et à quel point, à l’inverse, une sociologie de l’extériorité, traitant le social avec désinvolture, véhiculait de contresens et de préjugés. D’où le recours à la méthode de la "participation observante" - séparée des phases ultérieures de l’objectivation.
2) Passionné de démographie, d’histoire (de toutes les histoires), de droit, de psychologie, de philosophie, de littérature, d’anthropologie, mais aussi par les apports des sciences à l’explication des phénomènes sociaux, Paul Yonnet ne conçoit pas que la recherche ni l’élucidation puissent avoir lieu à l’intérieur d’une "discipline" seule, artificiellement recluse derrière les remparts qu’elle a (ou aurait) construits. Ardente obligation de l’interdisciplinarité.
3) La vérité gît dans les livres. Mais il est plusieurs chemins pour y accéder, et notamment la voie littéraire. Il s’ensuit quelques conséquences : il n’est de pensée qu’écrite ; la sociologie, comme la philosophie ou l’ethnologie, est aussi un style et un art littéraire (Raymond Aron, Claude Lefort, Claude Lévi-Strauss) ; l’analyse des oeuvres de la littérature est un temps essentiel de la recherche ; nous pouvons entrer directement dans le cercle magique pour y côtoyer les écrivains (c’est Le Testament de Céline).
Dominique Pagani nous fournit les principes d'une anthropologie de "l'être social" : de quoi informer notre jugement sur l'état actuel de nullité de la classe politique face aux aspirations populaires, et les moyens d'y faire face.
À l'usage de tous ceux et toutes celles que quarante années de société du spectacle, de délabrement de la philosophie politique et de la théorie critique ont plongé dans une profonde déréliction.
Et pour en sortir enfin, il nous emmène avec de Nerval sur la tombe de Rousseau, par les chemins détournés du scholè, du loisir studieux et délicieux, à la re-découverte des fondements théoriques, historiques, littéraires, artistiques et idéologiques, d'une pratique révolutionnaire.
Notre modernité occidentale s'est construit une vision du monde qui évacue un concept qui est consubstentiel au monde grec ou au christianisme : le mal.
Pire : nos temps funestes se sont même donnés pour mission de l'éradiquer !
Olivier Rey fait ici l'inventaire du leg que cette modernité nous a laissé.
Série de 5 émissions tout au long desquelles René Girard revient sur les principaux aspects des théories qu'il a développées.
Littérature et rivalités liées au désir mimétique, violence sociale contenue dans le sacrifice du bouc émissaire, révélations du christianisme : autant de thèmes passionnants clairement exposés.
Les entretiens sont menés par Raphaël Enthoven.
De livres en livres, Rémi Brague éclaire le "fait religieux", malheureusement détesté par certains ou ignoré -voire caricaturé- par d'autres.
Pourquoi ? Comment se comprendre, soi-même ainsi que nos sociétés, sans comprendre la composante religieuse – ô combien constitutive de notre humanité ?
Ses réflexions l'amènent à interroger en profondeur la l’évolution du rapport que l'homme entretient avec la loi. En effet, après un monde s'ordonnant par rapport au cosmos (l'antiquité) ou d'après la révélation divine (les trois monothéismes), l’époque moderne tente de se doter d’une loi sans foi, dans une sorte d'auto-fondation. Mais ce projet est-il viable ?
Emission menée par Damien Le Guay.
Un entretien centré sur les problèmatiques "banlieusardes".
Est d'abord abordé l’influence délétère de la (sous-)culture americaine en France, particulièrement présente chez certains jeunes de banlieues.
Alain Soral évoque ensuite le problème de la dépolitisation du peuple de Franceé, et la récupération électoraliste du vote immigré par le Parti Socialiste au moyen des luttes "antiracistes".
Enfin, le sociologue s'exprime sur les problèmes de sexualité et de désir dans les banlieues, et de la question musulmane en France.