Hannah Arendt, penseur de la modernité, irrigue par son oeuvre tant la philosophie que la politique. La culture, aujourd'hui diffusée, distribuée et démocratisée, n'a pourtant jamais été en plus grand péril.
Par une analyse des concepts de tradition, d'autorité, d'éducation et de liberté, Hannah Arendt dresse un portrait sans concessions de notre monde contemporain où la crise de la culture pose la question de la construction de notre devenir. Quelle place pour l'Art dans cette société de masse ? Comment donner un sens à l'aventure humaine sans culture pour nous orienter ?
Jean-François Mattéi exprime cette pensée complexe en un langage simple et éclairant. Il met en lumière les paradoxes de la modernité et avec lui nous nous trouvons sur la brèche, ce présent entre le passé et l'avenir, où il est possible de bâtir sciemment la suite de notre Histoire.
Olivier Roy est depuis des décennies un infatigable arpenteur des routes les plus lointaines du monde musulman, à commencer par celles de l'Afghanistan qu'il a parcourues en pleine guerre entre les soviétiques et les moujahiddins !
Mieux que personne donc, il sait que "l'islam" est une abstraction : il y a des millions de routes et de chemins en terre d'islam, et au long de ces routes autant de musulmans à chaque fois singuliers, pris dans une situation et une époque singulière.
Et c'est en sa compagnie que nous essayons d'aller à notre tour au-delà de l'essentialisme abstrait et de ses préjugés théoriques.
Émission "Cultures d'islam", animée par Abdennour Bidar.
Plus de soixante ans après sa disparition, le régime de Vichy demeure pour l'historien un sujet difficile. Thème régulier de controverses où la passion remplace la pondération et où la condamnation précède trop souvent le jugement, il se présente à nous entouré de tabous aboutissant presque à interdire l'examen sérieux, impartial et réfléchi de tout un pan capital de notre histoire contemporaine.
C'est à cet examen objectif que procèdent Dominique Venner et Philippe d'Hugues, alors qu'un numéro spécial de la Nouvelle Revue d'Histoire a été consacré à cette période tragique et cruciale de l'histoire de France.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
Les livres changent le monde. En douteriez-vous ? C'est en compagnie de l'écrivain philospohe Régis Debray et du haut fonctionnaire Didier Leschi qu'au travers de cette série d'émissions nous allons comprendre pourquoi, mais surtout comment.
Cette série sur l'histoire des idées, l'histoire du monde, l'Histoire donc tout simplement dessine le paysage (subjectif) de la trentaine de livres qui ont bouleversé, depuis 1900, la marche des choses et transformé les représentations à l'échelle internationale.
Introduite par une émission sur l'histoire de la diffusion des textes, l'étude se termine sur une tentative de dessiner l'avenir. Il y a des livres qui font tomber des murs.
Aucune nation n'échappe à ses mythes fondateurs. Les récits des origines fortifient la construction nationale. Ils font partie de notre identité et de notre imaginaire, souvent à mi-chemin entre la réalité et la fiction.
La Chanson de Roland est aujourd'hui un classique de la littérature française. Qui n'a pas entendu, lors de sa scolarité, l'histoire du neveu de Charlemagne, de l'arrière-garde traîtreusement attaquée par les Sarrasins, du son du cor de Roland ? Au milieu du XIXe siècle, pourtant, personne encore ne connaît ce texte. Il faut attendre la défaite de Sedan, en 1870, pour qu'advienne sa consécration : le médiéviste Gaston Paris donne alors dans Paris assiégé par les troupes allemandes, une conférence sur "la Chanson de Roland et la nationalité française". C'est à l'inquiétude qui règne autour de la définition du concept de "nation" que Roland doit ce succès tardif.
Face à l'histoire des princes et des États qui prévalait jusqu'alors, comment écrire l'histoire des peuples ? Parmi les nombreux textes fondateurs des identités nationales européennes, combien de faux, combien d'interprétations erronées, combien d'écarts à la vérité historiques ? Finalement, les mythes nationaux ne seraient-ils qu'un tissu de mensonges ?
Émission "Le Cours de l'histoire", animée par Xavier Mauduit.
Théoricien littéraire fasciné par les sciences sociales, né en Avignon en 1923, René Girard est l'un des grands penseurs de la deuxième moitié du XXe siècle. Il a fondé sa pensée sur les écritures saintes, autant lues que les grands classiques de la littérature (Proust, Stendhal ou Dostoïevski).
Il est spécialement connu pour son concept de "désir mimétique" qu'il définit ainsi : "c'est toujours en imitant le désir de mes semblables que j'introduis la rivalité dans les relations humaines et donc la violence". Pour lui, la Bible est une immense entreprise pour sortir l'homme de la violence.
Cette émission nous invite à découvrir la pensée de cet archiviste-paléographe de formation qui était installé depuis 1947 aux Etats-Unis.
Quelles sont les origines historiques de la culture de l'annulation (cancel culture) qui vise la déconstruction de tous les héritages ? Comment le cinéma est-il affecté par cette évolution récente ?
C'est en compagnie du philosophe Alain de Benoist que nous essayons de comprendre les dernières métamorphoses du politiquement correct dans le milieu artistique en général et cinématographique en particulier, phénomènes qui entravent les libertés artistique et d'expression.
Un entretien mené par Sacha Poitras et Patrick Turco.