René Girard, philosophe et historien des religions, nous présente ses réflexions sur le rôle et les origines de la violence, en particulier la façon dont les sociétés humaines tentent de la limiter.
Il revient également sur sa théorie du désir mimétique qui semble trouver une confirmation récente par la découverte scientifique des neurones miroirs.
Enfin, il explique en quoi les religions sont le moyen que ce sont donnés les hommes pour contenir la violence, et revient sur l'originalité du christianisme comme révélation du mécanisme sacrificiel.
La tradition héroïque européenne, principalement représentée par l'héritage de la Grèce antique, s'oppose-t-elle aux enseignements contenus dans l'Ancien Testament, le livre saint du peuple juif ?
Laurent Guyénot, qui s'intéresse depuis longtemps à l'histoire et l'anthropologie religieuse, nous montre en quoi la Torah et la vision étroitement tribale qu'elle renferme n'est pas compatible avec le message universel porté par la civilisation occidentale.
Notre cupidité, notre soif de massacre paraît sans fin. La puanteur de l’argent infecte nos vies.
Mais quand nous produisons un sonnet de Shakespeare, composons une messe en Si mineur, ou bataillons, au fil des siècles, aux prises avec la conjecture de Goldbach ou le problème des trois corps, nous nous transcendons.
Alors, en vérité, il n’est point de "plus grand prodige que l’homme".
À l'heure de l'éclatement des références culturelles, des ruptures entre les générations, nous reste-t-il la capacité de transmettre ces trésors et, plus que tout, le goût de l'effort nécessaire à leur appropriation ?
"La littérature est un exercice de lenteur et il y a des ennuis largement récompensés à la fin."
L’auteur de Civilisation, Régis Debray, ami de Julien Gracq, rappelle que la solitude, le silence, l’immobilité sont nécessaires à la lecture et à l’écriture. Il constate que l'Europe a passé le témoin à l'Amérique, qui étend son empire de ce côté-ci de l'Atlantique. Son analyse est aussi une réflexion profonde sur la notion de civilisation.
"Vous m'accorderez que la solitude, l'immobilité et le silence, les trois choses nécessaires à la lecture comme à l'écriture, n'ont plus le vent en poupe. Dans un monde numérique, aux connexions ultra rapides, où l'attention se disperse, plonger dans Guerre et Paix vous expose à l'envoi chez un psychiatre. La lecture devient une dissidence, un vice, avec un côté asocial ou antisocial. Cela fait chic, si l'on veut, mais pas choc. Cela fait surtout ringard. Il y a, dans le souci littéraire, une rupture de contrat, une subversion en douce. Rompre avec les on-dit, les bienséances et les partis pris. Rompre avec tout ce qui fait qu'on a la Légion d'honneur. C'est encore plus vrai aujourd'hui."
A partir de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles et de l’œuvre de Philip K. Dick jusqu’aux séries télévisées Buffy, Lost ou Person of Interest, on a repéré l’apparition de thèmes "gnostiques" dans la culture populaire : l’anamnèse (souvenir de notre "nature spirituelle") ; la révélation de l’irréalité du monde (monde-cadavre ou cosmos de carton-pâte) ; l’omniprésence sur cette Terre d’un faux dieu, Démiurge mauvais ; la relation à retrouver avec une divinité intérieure ; le rejet de tous les pouvoirs, spirituels comme temporels ; la nécessité également de "lâcher prise", d’être un étranger sur cette Terre, un exilé ou un "passant"… Au point qu’on a pu se dire que la "gnose" était le secret de la "pop".
Mais peut-être que ce qui fut appelé "gnose" ou "gnosticisme" en opposition aux religions majoritaires n’a cessé et ne cesse de venir frapper à la porte de l’art et de la poésie comme les voies authentiques de notre réalisation ? De même, peut-être que la "pop" est le véritable sens de l’art – le "populaire" étant le nom moderne du "carnavalesque" soit la réappropriation des puissances de vie que les hommes de pouvoir tentent sempiternellement de nous confisquer pour mieux nous asservir.
Pacôme Thiellement, essayiste et vidéaste, nous entraîne dans une réflexion passionnante, marqué qu'il est par la contre-culture, l’occultisme et les séries télé...
S'il est un bien commun au peuple français, c'est son identité, cette réalité précieuse et fragile qui permet à l'individu de ressentir une appartenance unique et profonde à une communauté incarnée, de partager le même héritage et le même destin avec ses compatriotes.
Qu'est-ce, aujourd’hui, qu'être français ? Qui peut se réclamer de cette identité nationale ? Comment reconnaître et préserver l’unité identitaire et culturelle de la France, pour laquelle nos aïeux sont tombés en nombre au champ d'honneur et qui est aujourd'hui niée, bafouée, violée ?
Henry de Lesquen nous présente ses réflexions sur ce sujet crucial pour notre présent et pour notre avenir.
La télévision est un sujet sensible par excellence, source de pouvoir et de fantasme, de critiques et d’euphorie, aujourd’hui comme hier.
En soixante ans, la télé est ainsi devenue un objet de notre quotidien, un bien public dans l’audiovisuel du même nom, et sur l’autre rive, un bien privé, une entreprise dont le chiffre d’affaires est lié à la publicité, au nombre d’abonnés, à la part d’audience et aux parts de marchés. A l’arrivée d’un nouveau chef et d’une nouvelle stratégie, tout l’enjeu est de changer le produit, c’est à dire les programmes, sans perdre les consommateurs, c’est-à-dire les téléspectateurs.
Ainsi est faite la loi de la télé privée, celle qui a vu le jour pendant les années 80, sous François Mitterrand et Jacques Chirac, quand le secteur télévisuel fut offert aux investisseurs. Et l’un des principaux tournants dans cette histoire fut la privatisation de TF1, première chaîne du service publique mise en vente un jour de mai 1986 par le gouvernement de Jacques Chirac.
Cette bataille fut longue, médiatique, inattendue et secrète, entre un roi du béton, Francis Bouygues et un géant de l’édition, Jean-Luc Lagardère.
Chacun a promis la lune, l’un d'eux l’a remportée...
Émission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.