François Brune nous explique comment les médias sont passés de l'information, qui s'adresse à la réflexion, à la communication évènementielle qui relève de la consommation (de signes symboliques).
Il décrit ensuite les mécanismes de la publicité, notamment le culte de la nouveauté, et son rôle dans la marchandisation du monde.
D'un produit, la publicité n'évoque pas les aspects amont -les impacts environnementaux et sociaux de sa production- et aval -le traitement des déchets qui sont liés-. Elle donne une vision tronquée de celui-ci.
Pour se diriger vers la société de frugalité que les limites de la planète vont finir par nous imposer, il s'agit donc de trouver son identité non par le truchement d'objets interchangeables auxquels donne accès le pouvoir d'achat, mais par le développement de l'être et des relations avec l'autre.
Le monde médiatique est ainsi fait désormais qu’aucun pan de l’actualité ne semble devoir échapper à l’analyse autorisée d’un spécialiste, quelle que soit la question abordée. Là où le bât commence à blesser, c’est lorsque les mêmes experts tournent en boucle, trustant les mêmes colonnes de journaux, les mêmes ondes de radio et les mêmes plateaux télé. Et cela devient franchement embarrassant lorsqu’il s’avère que les dits spécialistes, pourtant pris en flagrant délit d’erreurs de jugement, reviennent comme si de rien n’était distiller leurs prophéties. Cette question est particulièrement sensible en ces moments de crise, dans les domaines de l’économie et de la finance et nous amène à poser la question des conflits d’intérêts auxquels sont confrontés certains économistes parmi les plus en vue.
Mais il y a va aussi de la responsabilité des journalistes, pas toujours très curieux sur ce sujet, ni très imaginatifs lorsqu’il s’agit de faire entendre de nouvelles voix. Que ce soit en termes d’individus, mais aussi en termes d’idées : ceux qui remettent en cause l’économie de marché seraient ainsi largement minorés.
Dans ces conditions, à quoi servent les journalistes économiques ?
Emission "Du Grain à moudre".
Les Etats-Unis, dans les années 20 et avec 6% de la population mondiale, produisaient plus de 50 % du PIB de la planète et en consommaient encore davantage grâce au crédit facile.
Hélas, on sait comment ont fini "les rugissantes années 20" : crise de surproduction agricole, krach boursier américain, faillites bancaires en chaîne, ruine des épargnants, chômage de masse, fermeture des frontières, montée des mouvements autoritaires dans presque toute l'Europe. Et finalement, la pire des guerres qu'ait connues le monde.
Comme dans les années 1920, notre monde actuel connaît un certain nombre de situations paradoxales : La masse monétaire en circulation à travers le monde progresse à une vitesse bien supérieure à la croissance mondiale et les Etats-Unis sont en quasi-plein emploi - pourtant l'inflation, qui devrait logiquement s'ensuivre, demeure étrangement absente. Les Américains -ménages et Etat fédéral confondus- sont endettés dans des proportions gigantesques, mais le dollar reste fiable ; Chinois et producteurs d'hydrocarbures de pétrole et de gaz continuent à éponger ces déficits prodigieux, puisqu'ils ne savent pas quoi faire d'autre de leurs gigantesques profits.
Pour rester en Europe, autre paradoxe : la monnaie unique était censée rapprocher les politiques budgétaires et fiscales des Etats-membres. Mais il se passe exactement le contraire : la situation des pays en forte croissance, comme l'Espagne ou l'Irlande appellerait des politiques monétaires restrictives - pour éviter la surchauffe ; celle des pays en stagnation, comme l'Italie, ou à la croissance molle, comme la France, exigerait au contraire un relâchement des taux de la BCE....
A combien de mois, combien de semaines, sommes-nous de l'éclatement de la vraie crise boursière des années 2000 ? Quelles en seront les conséquences financières, économiques, politiques, morales ? Quelles leçons pouvons-nous tirer du précédent des années 30 ?
Emission "Du Grain à moudre".
Remarque : cette émission, enregistrée quelques mois avant le début de la crise dite des "subprimes", est intéressante dans la mesure où elle permet de distinguer différentes positions épistémologiques dans le domaine de l'économique, qui n'ont pas toutes le même degré de correlation à la réalité...
Comment se manifeste la recherche de consensus sur le plan politique ?
S’insérant dans une vision du monde, dans un ensemble global, le désir de consensus révèle une profonde métamorphose dans notre manière de comprendre et d’habiter le monde qui mène à une dépolitisation de nos sociétés.
En effet, la recherche du consensus ne met plus en jeu des valeurs mais des procédures qui visent à répondre à des problèmes concrets de façon pragmatique en négociant des intérêts.
La gouvernance contemporaine devient donc un autoritarisme soft qui rend caduque le débat traditionnel d'une démocratie vivante.
Chaos climatique potentiellement irréversible, dégradation chimique du milieu naturel, atteintes à la biodiversité, la préoccupation écologique a été clairement et publiquement affirmée depuis les années 60-70. Pourtant, les mesures politiques qui permettraient de prévenir cette crise écologique pour nos sociétés restent hors de portée, pourquoi ?
Selon Hervé kempf, l’analyse seule de la situation écologique est insuffisante pour identifier les mécanismes de blocages fondés dans nos sociétés par les rapports de pouvoir (politiques et économiques) et organisés selon les cercles caractéristiques d’une oligarchie dont il décrit certains comportements.
Le constat d’une crise de la représentation fait largement consensus. Mais en quoi consiste réellement cette crise ? Quelles sont ses raisons profondes ?
La réponse à ces questions est évidemment le préalable à toute recherche d’un approfondissement ou d’un dépassement de nos systèmes représentatifs actuels, il est nécessaire de s’en souvenir.