Comment peut-on penser le clivage droite-gauche, clivage structurant de la politique française s'il en est ? Laquelle, des approches fontionnaliste, historiciste et essentialiste est la plus appropriée pour comprendre la persistance et les changements de ces deux notions ?
François Bousquet, rédacteur en chef de la revue "Éléments", journaliste, politologue, éditeur et écrivain, aborde ces questions de front.
Alors qu'Emmanuel Macron et son mouvement "En Marche" incarnent le progressisme jusqu'à la caricature, la sortie récente du Dictionnaire du conservatisme arrive à point nommé pour organiser la résistance.
Car le conservatisme, qui évoque des hommes comme des valeurs, des moments historiques comme des institutions, des perspectives futures comme des mythes, est divers mais cohérent : à la fois éternel et actuel, pensée qui structure face au monde de l'éphémère et du relatif, opposant d'indispensables certitudes à la désagrégation moderne.
Une conférence animée par Pascal Eysseric.
Sociologue et philosophe de la politique, grand témoin du XXe siècle français, Raymond Aron est connu pour avoir fait partie des rares intellectuels à s’opposer frontalement au communisme.
Son ouvrage L’opium des intellectuels a marqué l’époque, ainsi que ses éditoriaux réguliers au Figaro pendant trente ans.
Retour sur la trajectoire et l'oeuvre d'un auteur célébré mais rarement lu avec Matthieu Bock-Côté, sociologue et philosophe québécois.
Le maire de Béziers Robert Ménard et le politologue Guillaume Bernard sont conviés à débattre des nouveaux clivages politiques qui traversent la droite.
Car pour Guillaume Bernard, la droite est coupée artificiellement en deux depuis plus de trente ans, entre la droite dite parlementaire et le front national. Cette scission savamment entretenue par le système médiatique a pour conséquence de permettre à la gauche de diriger un pays majoritairement conservateur. Ce phénomène est d’autant plus saugrenu que la gauche sociale et culturelle est en grande perte de vitesse à la différence de la droite qui mène le combat des idées depuis une dizaine d’années.
Robert Ménard, quant à lui, confirme l'analyse et insiste en soutenant que Marine Le Pen est la seule candidate capable d’assumer deux changements radicaux qu’il appelle de ses vœux : un arrêt définitif de l’immigration et rendre à la France sa souveraineté.
La grande porosité entre l’électorat des Républicains et celui du Front National, que tout le monde peut constater, mènera-t-elle à une recomposition des forces politiques à droite ?
Patrick Buisson, auteur du récent La cause du peuple, nous fait bénéficier d'une grande leçon de sciences politiques.
Alors que Macron vient d'être élu à la présidence -avec l'aide appuyée des "médiagogues"-, nous devons nous remettre en question et tenter de comprendre ce que cet élection représente, alors qu'elle a porté au pouvoir un homme "moderne" qui se revendique une absence de passé et d'enracinement.
Les divers populismes (Front National et France Insoumise) ont eux exprimé maladroitement la nostalgie d’une souveraineté perdue, sans réussir à fédérer en dehors de leur camp d'origine.
Mais où se trouve alors le courant conservateur ? A-t-il été incarné par François Fillon ? A quoi est dû sa défaite ? L'occasion est-elle venue de se débarrasser des sirènes libérales au sein de la droite conservatrice ? Saurons-nous parler et répondre aux attentes des classes populaires et privilégiées pour reconconquérir le pouvoir ?
"Il y a quelques jours on fêtait les cinquante ans de la sortie du disque des Beatles Sergeant pepper lonely heart club band. J'ai pris conscience brusquement que j'étais jeune il y a un demi siècle. Et l'anniversaire de Mai 68 qui se prépare me laissera le même goût amer. Je fais partie des anciens combattants d'une guerre heureusement imaginaire. Cette mélancolie doit être partagée par tous les baby boomers. Notre génération en effet se reconnaît à un grand évènement fondateur et à une bande-son aisément identifiable.
En va-t-il de même pour ceux qui ont entre 18 et 30 ans ? Voilà ce que je voudrais demander à mes deux invités. Qu'en est-il de la nouvelle génération ? A-t-elle une identité propre ? Peut-elle se prévaloir d'un fait marquant, d'un moment de cristallisation, d'une ferveur ou d'une panique constitutive ? Ou bien vivons-nous l'âge d'une jeunesse éclatée entre visions du monde antagonistes et références contradictoires ?" Alain Finkielkraut
Alors que les médias alternatifs ont le vent en poupe et que des voix différentes commencent à se faire entendre au sein des médias plus traditionnels, les résultats de la dernière élection présidentielle montrent que le chemin sera encore long pour reconquérir les outils de prescription de l'opinion.
Pour en parler, un débat est organisé entre Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, Eugénie Bastié, journaliste au Figaro et Charlotte d'Ornellas, chroniqueuse à Boulevard Voltaire.
L'occasion de s'interroger sur les procédés à mettre en oeuvre pour reprendre le pouvoir médiatique.
Solange Bied-Charreton est l'une des romancières françaises parmi les plus originales de la nouvelle génération.
Son dernier roman en date, Les Visages pâles (Stock, 2016) dresse un portrait aussi féroce que subtil d’une certaine droite bourgeoise tiraillée par ses contradictions, entre fuite en avant ultralibérale et tentation réactionnaire.
Discussion animée au sujet de la littérature et de la psychologie des droites.