Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et auteur du récent La Cause du peuple, Patrick Buisson continuer à rêver d'un populisme conservateur à la française.
Alors que François Hollande poursuit l'entreprise d'avilissement de la fonction présidentielle, l'opposition de droite réussira-t-elle a s'organiser pour mener la bataille ?
Contrairement à d’autres pays occidentaux où il est une force pérenne, le conservatisme est, en France, un ovni politique difficilement identifiable. Constatant la tenace division des partis politiques classés à droite, certains en font l’instrument de leur rapprochement.
Mais, que recouvre-t-il vraiment et quel est son positionnement ? Et alors que nous pouvons constater chaquer jour une offre politique en décalage avec les aspirations profondes du pays, le conservatisme pourrait-il fédérer une droite française cherchant une identité distincte de la gauche ?
Le conservateur, en France, est à l'image de l'enfer : c'est l'autre et plus encore l'autre impossible qui suscite l'incrédulité, provoque la dérision et soulève le coeur. Autant son contraire, le progressiste, est auréolé de toutes les vertus, autant lui-même est suspecté de tous les vices.
Pourquoi cette réduction obligée du conservatisme à un méli-mélo de réaction politique, d'ordre moral, de libéralisme économique ? Pourquoi cette ignorance délibérée du fait que le conservatisme a structuré la vie politique et intellectuelle pendant au moins deux siècles de l'univers anglophone, outre-Manche et outre-Atlantique ? Pourquoi la tradition conservatrice est-elle inexistante chez nous ? Quelle vision du monde recouvre-t-elle ? Cette vision n'aurait-elle pas désormais un avenir dans notre pays ?
Autant de questions auxquelles tennte de répondre Laetitia Strauch-Bonart. Réviser notre façon d'unir raison et émotion, renforcer notre méfiance envers les systèmes politiques et notre confiance envers les liens humains, réapprendre la différence entre le temps qu'il faut à construire et l'instant qui suffit à détruire : cette analyse chamboule notre manière de penser.
Émission "Midi Magazine", animée par Philippe Arondel.
Le politologue Thierry Choffat nous présente une conférence sur l'histoire de la Droite et des droites en France, depuis Napoléon Bonaparte jusqu'à nos jours.
Il revient en détails sur les différents courants et les événements marqueurs de cette famille de pensée qui, depuis la Révolution française, a toujours eu du mal à s'assumer pour ce qu'elle était.
L'intervention du géopolitologue Clément Nguyen vise à donner une définition plus claire du néoconservatisme, en remontant aux origines de ce courant de pensée politique américain apparu à la fin du XXe siècle en réaction au relativisme culturel de la Nouvelle gauche des années 1960.
Essentiellement actifs sur des questions de politique extérieure, les "néocons" portent la conviction que le modèle américain de démocratie libérale est moralement supérieur à tout autre type de régime. Ils vont dès lors chercher à orienter les forces de projections américaines dans le sens de leur internationalisme mâtiné de messianisme démocratique.
Depuis le classique de René Rémond, les droites n'avaient pas trouvé leur historien. C'est désormais chose faite grâce à la récente synthèse de Gilles Richard qu'il présente ici.
Couvrant plus de deux siècles d'histoire politique et n'hésitant pas à aborder les enjeux contemporains, l'ouvrage évoque bien entendu les partis et leurs métamorphoses, tout en scrutant les cultures politiques et en pointant les grandes mutations.
Depuis 1815, en effet, les temps ont bien changé ! Ce qui faisait clivage au XIXe siècle entre droites et gauches (la République démocratique et laïque) a ainsi laissé place au XXe siècle à un autre clivage : la République qui avait triomphé dans les années 1870-1880 devait-elle être "libérale" comme le souhaitait Jules Ferry, ou bien "sociale" comme le proclama Jean Jaurès ?
En ce début de XXIe siècle, tout semble à nouveau remis en cause : tandis que les gauches sont menacées de disparition, les droites sont aujourd'hui hégémoniques. Mais le pluriel s'impose plus que jamais. De fait, les oppositions ne manquent pas, entre tenants du libéralisme et droite nationaliste, ou entre "les mondialistes" et "les patriotes", comme Marine Le Pen aime à le répéter.
Cette mutation fondamentale surprend ; mais Gilles Richard offre des clés pour comprendre ce qui constitue un enjeu déterminant pour la France d'aujourd'hui et de demain.
Agrégé de philosophie, Jean-Claude Michéa est assurément l’un des penseurs les plus radicaux et les plus originaux de la scène intellectuelle française contemporaine. Catalogué dans le même mouvement socialiste, conservateur, populiste, adulé par un courant de pensée proche de la droite catholique, Jean-Claude Michéa, lui, se revendique de la pensée de l’écrivain et essayiste Georges Orwell, l’homme de "la décence ordinaire", et fustige une gauche acquise depuis bien longtemps, assure-t-il, au libéralisme et à la religion du progrès et de la croissance, même si elle s’en défend.
Dans son dernier ouvrage Notre ennemi, le capital, il considère que, pour avancer dans la dénonciation du capitalisme et rassembler la grande majorité des classes populaires, il faut commencer par remettre en question le système de clivages opposant l'idée de progrès à celle de conservatisme, clivages paralysants qui permettent à la gauche européenne de dissimuler sa réconciliation avec ce même capitalisme.
Une rencontre animée par Olivier Postel-Vinay.
De la fragilisation des grands repères historiques qu'entraine l'adoption de l'idéologie multiculturaliste est né, dans une grande partie de la population, le sentiment d'être culturellement dépossédé. Car l'homme sans histoire, sans culture et sans civilisation n'est pas libre : il est nu et condamné au désespoir.
Cette situation va-t-elle pousser les peuples à la révolte ? Accepterons-nous encore longtemps cette fausse harmonie sociale également appelée "vivre-ensemble" par la propagande officielle ?