L'ombre d'octobre. Avec Christian Laval et Pierre Dardot pour Citéphilo à Lille.


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23.11.2018

Le mythe bolchevik est épuisé. Seuls de sinistres régimes et quelques sectes, accrochés aux emblèmes, rituels et formules desséchées, continuent aujourd'hui d'en faire une référence identitaire. A quoi bon alors en parler encore ?
Le refoulement de cette histoire risquerait de nous aveugler sur la persistance de pratiques directement héritées du bolchevisme : verticalisme ouvert ou occulte au profit d'un leader, culte de l'Etat-nation, obsession de la prise du pouvoir par l'insurrection, refus de la démocratie et de l'autonomie des formes d'auto-organisation, autant d'éléments qui forment ce qu'il faut appeler "l'ombre d'Octobre".
La prise du pouvoir par les bolcheviks a été une catastrophe pour le mouvement ouvrier et pour l'histoire même de l'émancipation. Elle doit être mieux comprise dans sa logique profonde. Du Parti souverain à l'Etat national, il y a en effet continuité : le bolchevisme a été la culmination fanatique et délirante de la doctrine occidentale de la souveraineté de l'Etat.
Tournant le dos à ce communisme d'Etat, une politique du commun s'invente aujourd'hui qui renoue avec d'autres expériences révolutionnaires et met en oeuvre le principe démocratique de l'autogouvernement.

L'universalisme à l'âge identitaire. Avec Laurent Bouvet aux Utopiales du Grand Orient de France.


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11.05.2019

Dénonçant depuis longtemps déjà les dérives des activistes identitaires qui, sous couvert d'antiracisme, s'en prennent à notre "vivre ensemble" et à nos valeurs républicaines, Laurent Bouvet nous invite à réfléchir à ce qui nous est commun au-delà de nos appartenances religieuses et, plus largement, culturelles.
Car un citoyen ne se réduit pas à la somme de ses différentes composantes identitaires et la question de l'identité n'épuise de loin pas le débat politique.
L'humanisme universalite saura-t-il répondre au défi du racialisme identitaire ?

Commun, essai sur la révolution au XXIe siècle. Avec Pierre Dardot pour Citéphilo à Lille.


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14.11.2014

Après la critique de fond que La nouvelle raison du monde avait proposée du néo-libéralisme et le réexamen sans complaisance de la puissance critique –mais aussi des points aveugles– de l'œuvre de Marx, Pierre Dardot, accompagné par Christian Laval, interroge désormais la possibilité d'une théorie révolutionnaire en phase avec les luttes pratiques et les nouvelles formes démocratiques qui se développent en ce XXIème siècle.
Toutes lui paraissent s'articuler autour d'un même principe, celui du commun, terme central de toute alternative politique : nouant lutte anticapitaliste et nouvelle écologie politique, il s'oppose aux formes d'appropriation privée comme à toute forme de propriété étatique et il articule les luttes concrètes aux recherches sur le gouvernement collectif des ressources naturelles ou informationnelles.

Les classes dirigeantes françaises : notes de lecture, par Michel Drac.


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2017

Michel Drac, analyste politique et prospectiviste bien connu, s'emploie ici à mettre à jour les divers réseaux de pouvoir français.
Personnalités médiatiques, partis politiques, structures semi-clandestines : l'étude de plusieurs ouvrages consacrés à ces objets d'étude et rendus sous forme de notes de lecture nous aide à comprendre la manière dont le pouvoir français est structuré.

Numérique et modes d'existence. Avec Mark Hunyadi pour PointCulture à Bruxelles.


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09.12.2016

Mark Hunyadi a conceptualisé la tyrannie des "modes de vie" qui décrivent toutes les forces façonnant nos manières de vivre sans que l'on en ait conscience et sans que nous puissions avoir une prise réelle sur les choix en amont de ces modes de vie. Il est très difficile de les mettre en question, ce qui pose un réel problème de démocratie.
Le contexte numérique d'une part accentue la viralité de ces choix de vie non questionnés, d'autre part offre des outils pour imaginer des parades intéressantes.
Il est donc intéressant de réfléchir à cette difficulté majeure et à mettre des mots et des concepts sur la forme fuyante de ce qui détermine nos modèles culturels, notamment à travers la technologie.

Modes de vie et écologie : les limites du libéralisme politique. Avec Mark Hunyadi à l'Université catholique de Louvain.


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01.12.2015

Dans cet exposé, le philosophe Mark Hunyadi nous parle de la tyrannie des modes de vie et du paradoxe moral qu'ils engendrent. Mais ce paradoxe : quel est-il ?
La prolifération des comités d’éthique en tout genre laisse impensée l'imposition de fait d'une série d'options (tehcnologiques et marchande) qui conditionnent nos modes de vie. La pluralité des "styles de vie" se développe sur la toile de fond de "modes de vie" qui s'imposent de facto.
Le modèle du libéralisme politique montre, à cet égard ses limites : notre éthique ne sert plus à critiquer le système ni les modes de vie, mais à les accompagner dans leur marche triomphale.

Une conférence organisée par le "Groupe de Réflexion Interdisciplinaire sur la Crise Ecologique".

Développement durable : réflexion critique et philosophique sur le statut des sciences sociales. Avec Pierre Caye à l'Institut d'études lévinassiennes.


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11.05.2017

Le Développement Durable est dans toutes les bouches. Il apparaît comme la solution à tous nos maux, le mode de production capable de résoudre tous les problèmes écologiques tout en assurant la croissance. Pourtant, dès que l’on essaie de définir cette notion, les choses deviennent plus floues.
Les uns jugent que parler de développement durable est une tautologie : tout développement se développe nécessairement dans le temps ; d’autres y voient une contradiction en tant que le développement serait nécessairement vouée à prendre fin en raison des limites des ressources naturelles.
Quoi qu’il en soit, cette expression a le mérite de souligner que l’écologie n’est pas seulement une affaire de préservation de la nature et de sa biodiversité, mais concerne l’ensemble de nos pratiques et en particulier de nos pratiques productives, autrement dit que l’écologie est une question globale qui passe par la nécessaire dialectique de la nature et de la technique, et non par leur séparation dualiste.

Histoire de l'agriculture capitaliste en France. Avec Armel Campagne et William sur Radio Libertaire.


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2018

L'agriculture capitaliste en France a été en bonne partie, historiquement, une agriculture "paysanne" familiale.
La majorité des agriculteurs français ont certes été des victimes du processus d'intégration de l'agriculture au capitalisme des années 1880 à nos jours, mais cela n'empêche pas leur rôle de base électorale et de défenseurs de la bourgeoisie française (en 1848, en 1871 et en 1914), leur accompagnement parfois enthousiaste de l'intégration de l'agriculture française au capitalisme (au cours des années 1950-1960) et l'exploitation de leurs femmes et de leurs enfants.
Si une minorité d'agriculteurs s'est opposée à l'intégration toujours supérieure de l'agriculture française au capitalisme, de la révolte des vignerons de 1907 aux Paysans-travailleurs et leurs héritiers de la Confédération paysanne, elle n’est pas allée jusqu'au bout de la critique de l'agriculture capitaliste, c'est-à-dire de son caractère capitaliste même. Pour toutes ces raisons, on ne peut en rester à une critique de l'agro-business industriel, chimique, transgénique, néolibéral et de ses ravages, et faire une histoire de l’agriculture française comme l'éternelle résistance des paysans au capitalisme et à sa modernisation destructrice : il fallait donc faire une histoire complète (économique, sociale, politique) de l'agriculture capitaliste en France depuis son émergence au 18e siècle, sans idéalisation de l'agriculture "paysanne" familiale, et invitant ses fractions critiques à aller jusqu'au bout de leur critique "anti-capitaliste" : jusqu'à une remise en cause du capitalisme lui-même.

Émission "Sortir du capitalisme".