Fondateur de l'école laïque et de l'empire colonial, Jules Ferry est bien plus que tout cela : intellectuel au grand courage physique, républicain engagé dans une lutte féroce avec un autre républicain, Georges Clemenceau véritable partisan de l'industrie et du libre-échange devenu adepte du protectionnisme paysan. Sa vie est un roman.
Il faut la découvrir en respectant la chronologie, comme nous le rappelle Eric Fromant, en présentant l'enchaînement des faits, de sa naissance en 1832 à 1893, date de sa mort.
Émission du "Libre Journal de la crise", animée par Laurent Artur du Plessis.
L'historien Daniel Lefeuvre nous propose de revenir de façon nuancée et critique sur la colonisation et la guerre d'Algérie, pans tragiques de notre passé colonial.
Mais c'est surtout des enjeux de mémoire dont il est question. Car après la décolonisation, une nouvelle génération d'anticolonialistes s'est levée, qui mène combat pour dénoncer le péché capital que nous devons tous expier : notre passé colonial, à nous français.
Mais le passé est-il aussi simple pour se résumer à un affronterment entre des gentils et des méchants ? Et peut-on en finir avec la repentance se faire le chantre de la colonisation ?
Un entretien mené par Richard Fremder, qui risque de heurter les partisans de la commémoration nostalgique comme les tenants d'une repentante mal entendue.
Alors que le processus de paix avec Israël semble bloqué, que le gouvernement israélien a adopté une loi controversée sur "l'Etat-nation", que les Etats-Unis multiplient les mesures contre les Palestiniens (transfert de leur ambassade à Jérusalem et coupure des vivres à l'agence de l'ONU pour les réfugiés Palestiniens), où en est la question palestinienne dans ce brouillard politico-diplomatique ?
Henry Laurens, titulaire de la chaire "Histoire contemporaine du monde arabe" au Collège de France, revient sur cette question en balayant un siècle d'histoire pour traiter de façon thématique les différentes composantes de la question de Palestine, montrant ainsi son exceptionnelle complexité et son inscription dans une histoire de longue durée.
Une conférence organisée par l'Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain.
Le racisme, pour être bien compris, appelle une théorisation matérialiste comme fait social structurel, au-delà de l'antiracisme essentialiste du PIR et de l'antiracisme idéaliste, moral et réformiste des anti-racialisateurs (républicains de gauche et libéraux).
Le racisme peut alors être défini comme comme division inégalitaire, matérielle et idéologique de l’humanité en "races", construction sociales réellement agissantes.
Il est important également de présenter les écueils potentiels d'une telle approche : le réductionnisme idéaliste, qui absolutise "la race" comme un champ séparé du réel et comme principalement un fait de discours ; le réductionnisme économique, qui au contraire déduit "les races" des catégories du capital ; le fonctionnalisme, qui déduit les processus de racialisation par leur fonction dans la lutte des classes, oubliant complètement l'autonomie relative du racisme comme idéologie ; et enfin l'objectivisme intégral, faisant des groupes racisés des objets passifs du racisme, alors qu'il s’agit plutôt d'acteurs d’un rapport de pouvoir antagonique, éventuellement susceptibles de s'abolir en tant que "race" en abolissant le système raciste lui-même.
Émission "Sortir du capitalisme".
De 1830 à l'indépendance qui conclut plus de sept ans d'une guerre traumatisante, quel a été la réalité du peuplement européen et français en Algérie ? Comment les autorités françaises ont-elle gérées la problématique de la coexistence de populations différentes sur un même sol ?
L'historien Daniel Lefeuvre, après avoir passé une vie à défricher des archives souvent inexplorées, nous renseigne sur la dynamique démographique en Algérie pendant la colonisation. Les idées reçues sur cette période s'en trouvant, pour la plupart, balyées...
Daniel Lefeuvre, historien spécialiste de la colonisation en général et de l'Algérie coloniale en particulier, a mené une carrière marquante. Un certain nombre de proches et amis lui rendent ici homme en revenant sur son parcours et son oeuvre, pour souligner la rigueur de ses travaux et le courage dont il a fait preuve tout au long de sa vie.
Émission du "Libre Journal", animée par Roger Saboureau.
Professeur au Collège de France et titulaire de la chaire d'histoire contemporaine du monde arabe, Henry Laurens nous propose une mise à jour de notre approche du Moyen-Orient contemporain dont il nous présente les évolutions politiques.
Lui-même espace géopolitique, le Moyen-Orient a toujours constitué un champ de rivalités des grandes puissances. En effet, les implications européennes ont été nombreuses et constantes dans cette région depuis la découverte de la route maritime permettant d'atteindre les Indes Orientales.
Son analyse doit nous amener à renouveler notre approche d'une région du monde se trouvant au centre des enjeux liés aux relations internationales et stratégiques.
Une intervention qui s'inscrit dans le cycle de conférences "Perspectives Stratégiques".
Alors que le Parlement français vient d'approuver la prolongation de l'état d'urgence à la suite des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, il est important de ce demander d'où il procède.
Sur le plan légal, la la loi votée le 3 avril 1955, préparée sous le gouvernement de Pierre Mendès France et votée sous le gouvernement suivant dirigé par Edgar Faure, a été mise en vigueur trois fois durant la guerre d'Algérie : 1955, 1958 au moment de la crise de la IVe République et en 1961 durant le putsch des généraux.
Dès le départ, il y a une ambiguïté dans les termes de cette loi : l'état d'urgence est choisi plutôt que l'état de siège, afin de taire l'existence de la guerre d'Algérie mais aussi de nier le statut de combattants aux nationalistes algériens.
Cette ambiguïté demeure aujourd'hui et doit être réinterprétée avec les enjeux du moment.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.