L'homme de Neanderthal est un mal-aimé.
Les savants du XIXe siècle, qui découvrirent ses restes, doutaient qu'il pût être notre ancêtre. Ceux du XXIe siècle s'interrogent encore sur les causes de sa mystérieuse disparition ou sur l'absence d'œuvres d'art qui en ferait des hominidés de second rang...
Leur mode de vie, en relation étroite avec la nature, était pourtant élaboré : grands chasseurs, ils fabriquaient les outils à la perfection, maîtrisaient le feu, enterraient leurs morts.
Autant de gestes qui attestent d'une humanité qui ne fait aucun doute pour les scientifiques aujourd'hui. C'est cette aventure que relate avec talent Marylène Patou-Mathis dans ce cycle de 4 conférences.
Lorsqu'en 1877, l'anthropologue Lewis Morgan publia sa Société archaïque, Marx et Engels s'enthousiasmèrent pour ce qui représentait à leurs yeux le premier cadre théorique permettant de comprendre les sociétés primitives et, par extension, la préhistoire des sociétés de classes. Dans son célèbre ouvrage L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État, rédigé sept ans plus tard, Engels en prolongeait les principales conclusions. Il établissait ainsi sur l'évolution de la famille et l'origine de l'oppression des femmes ce qui allait devenir la référence marxiste. Or, en plus d'un siècle, découvertes ethnologiques et archéologiques se sont accumulées, les fragments épars dont on disposait alors laissant place à une vaste fresque. Malheureusement les tentatives d'actualiser la contribution d'Engels sur la base de ces nouveaux matériaux ont été bien rares.
Tel est l'objectif poursuivi par Christophe Darmangeat au travers d'un examen didactique des relations très diverses que les hommes - et les femmes - ont nouées depuis les temps les plus anciens. Tout en relevant sans complaisance les nombreuses conceptions dépassées de l'Origine de la famille, la méthode matérialiste et critique proposée par Marx et Engels pourrait bien rester la meilleure clé pour pénétrer le lointain passé des sociétés humaines et mettre à jour la racine de l'inégalité des sexes, inégalité qui perdure au coeur de nos civilisations modernes.
Qu'en est-il de notre condition d'homme moderne ? Pourquoi, alors que notre société occidentale croule sous la profusion des biens matériels, la sensation de vide intérieur et les maladies psychiques semblent si répandues ?
Georges Bernanos nous apporte peut-être un élément de réponse lorsqu'il disait qu' "on ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure"...
Émission du "Libre Journal des Enjeux Actuels", animée par Arnaud Guyot-Jeannin.
Il y a environ dix millénaires, l'histoire de l'humanité connut une véritable révolution, qui marqua le passage du paléolithique au néolithique : dans différentes régions du monde, de petits groupes de chasseurs-cueilleurs entreprirent de domestiquer certains animaux - chien, mouton, chèvre, porc, boeuf, buffle, lama... - et certaines plantes - blé, orge, lentille, mil, riz, maïs, courge, pomme de terre... Le contrôle des ressources alimentaires leur permit de se sédentariser et d'accroître considérablement leur population, éliminant progressivement les sociétés de chasseurs-cueilleurs.
Cette expansion démographique continue déboucha sur la création des premières villes, des premiers États et, finalement, de l'écriture et de l'histoire.
Jean-Michel Dufays, tout en retraçant les grandes lignes de cette période charnière de l'épopée humaine, nous explique comment structurer notre pensée face à cet objet d'étude historique.
Francis Cousin, animateur d'un cabinet de philo-analyse, nous présente ses travaux portant principalement sur l'étude de l’œuvre de Karl Marx dans une perspective radicale et révolutionnaire, à l'opposé de la majorité de ceux qui s'en réclament encore.
Il insiste particulièrement sur les vues que Marx revendiquaient sur l'état et l'argent, formes nécecessaires à la perpétuation de la société marchande, à l'opposé des communautés de l'êtres où le fétichisme de la marchandise n'avait pas encore fait son oeuvre.
Un auteur méconnu et une vision iconoclaste des écrits de Karl Marx à découvrir !
Anthropologue, Alain Testart cherche à retracer et comprendre les dynamiques qui ont présidé à l'évolution des sociétés préhistoriques, depuis -40'000 av JC jusqu'à l’entrée de l’humanité dans l’Histoire, avec l'apparition de l'Etat, il y a 6000 ans.
Sa démarche originale nous oblige à porter un nouveau regard sur les changements qui ont travaillé les sociétés préhistoriques.
Emission "Le Salon noir", animée par Vincent Charpentier.
Pour une compréhension radicale de la crise du capital et pour l’abolition révolutionnaire de l’économie et de la politique, Francis Cousin rappelle le philosophe Karl Marx à la rescousse !
C'est à une lecture radicale de cet auteur - et donc anti-marxiste - que nous sommes conviés, dans une démarche réellement révolutionnaire.
Un éclairage bienvenue que nous invite à combattre de front les aliénations que sont la marchandise, le salariat, l'état et l'argent, produits du développement capitaliste.
Jean-Paul Demoule nous donne une introduction à l'un des événements les plus important de l'histoire de l'humanité : la "révolution néolithique".
Cette période aura vu naître l'agriculture, la sédentarisation et la spécialisation du travail, mais aussi l'avènement de formes de domination institutionnelles qui précèdent l'Etat.
Un moment important à connaître.