Grand historien et observateur attentif des relations internationales, Jacques Bainville eut une aura qui dépassa largement sa famille politique d'origine, l'Action française. L'historien et journaliste Christophe Dickès nous permet de revenir sur la trajectoire et l'oeuvre de celui qui,
sachant que la politique est toujours l'œuvre des hommes et que l'expérience de ceux-ci et des grandes permanences de l'histoire permet de déduire le futur, écrivit un livre prophétique en 1919 en annonçant tous les événements majeurs l'entre-deux-guerres, jusqu'à la nouvelle guerre européenne.
- 0'00'36 : milieu d'origine de Jacques Bainville
- 0'02'33 : conversion de jacques Bainville au royalisme
- 0'05'05 : rencontre entre Jacques Bainville et Charles Maurras
- 0'07'16 : Jacques Bainville et la politique étrangère
- 0'10'27 : l'Institut d'Action française
- 0'12'41 : trois écoles historiques : romantique, positiviste et marxiste
- 0'15'19 : l'Histoire était-elle une "science exacte" pour Bainville ?
- 0'19'15 : les lois des "conséquences", de "dépendance" et de l' "oubli"
- 0'23'57 : l' Histoire de France de Bainville
- 0'26'27 : en quoi l'oeuvre "France" est-elle fragile ?
- 0'28'07 : la réhabilitation de l'idée monarchique
- 0'31'02 : la Révolution française
- 0'34'59 : Bainville et le principe des nationalités
- 0'39'57 : la question anglaise
- 0'44'46 : le Traité de Versailles
- 0'50'04 : le "droit-de-l'hommisme"
- 0'54'39 : Les Dictateurs
- 0'57'59 : êtes-vous bainvillien?
- 1'03'32 : Bainville et l'enseignement de l'Histoire
Cette émission en deux partie commence par tracer le portrait d'un homme politique majeure de la IIIe République, esprit original et visionnaire, tombé dans l'oubli. Maxime Tandonnet revient sur le parcours politique d'André Tardieu qui dirigea plusieurs gouvernements entre novembre 1929 et mai 1932 et qui, incapable de mener à bien les réformes qu'il estimait nécessaires pour la France face aux périls d'alors, rédigea l'essai Le souverain captif, plus que jamais d'actualité.
La deuxième partie est consacrée au mouvement d'Action française de l'entre-deux-guerres qui eu la particularité de s'opposer radicalement à la fois au "germanisme" et au national-socialisme. Cette vision maurrassienne du nazisme est ce que nous propose de découvrir Michel Grunewald, nourrie des leçons de Fichte prodiguées à la "nation allemande" à l'heure de la domination napoléonienne.
Émission du "Libre Journal des débats", animée par Charles de Meyer.
Admiré par Proust, Malraux, Gide ou encore Apollinaire, l'oeuvre de Charles Maurras est généralement réduite à sa part antisémite. Pourtant, il existe un kaléidoscope Maurras, "des polémiques les plus ignobles aux méditations les plus élevées" (J. L. Barré).
Toujours commentée, très rarement lue, a récemment été -en partie- rééditée dans la collection Bouquins (Robert Laffont). Directeur du projet, Martin Motte nous présente un Maurras peu connu : celui qui, amoureux de l'universalisme grec, développa un esthétisme fait de classicisme dont les racines se forment au pied de l'Acropole.
On découvre ainsi un personnage aux multiples facettes : poète métaphysique, philosophe de la relation amoureuse ou encore régionaliste porteur de la nation...
Une émission animée par Christophe Dickès.
Axel Tisserand nous présente le coeur de l'oeuvre de Charles Maurras : sa philosophie de l'homme et de la cité. Il aborde les problèmes contemporains en montrant comment l'anthropologie politique de Maurras, nourrie des principes aristotélo-thomistes, peut permettre de discerner les impasses de notre temps (transhumanisme, gender, relation de l'homme et de la femme), et de les surmonter.
Charles Maurras - le "scribe consciencieux" et le "guetteur mélancolique" a mis au point cette vision de l'être fini (et donc ouvert à la transcendance) et sait bien que le mépris de la finitude mène, à terme, à l'autodestruction au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Une vision qui doit permettre aux jeunes esprits, amoureux de la vérité et avides de servir le bien commun, égarés dans ce monde, d'avoir une nourriture à leur faim.
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.
Longtemps caricaturées comme l'expression d'une réaction aveugle condamnée par l'Histoire, les idées de la Contre-Révolution n'ont jamais vraiment disparu et retrouvent même aujourd'hui une incontestable actualité.
Royaliste de l'Action Française, l'homme d'immense culture qu'est Pierre de Meuse revient pour nous, en détails, sur ce courant Contre-Révolutionnaire.
- 0'00'27 : première définition de la "contre-révolution" en tant que doctrine
- 0'02'32 : la contre-révolution se confond-t-elle avec la réaction et le conservatisme.
- 0'04'33 : contre-révolution et monarchisme
- 0'06'26 : à quand remonte la pensée contre-révolutionnaire ?
- 0'13'03 : contre-révolution et Révolution française
- 0'18'35 : chouannerie et guerres de Vendée
- 0'21'16 : la "contre-révolution ne sera pas une révolution contraire, mais le contraire de la révolution" disait Joseph de Maistre. Que voulait-il dire ?
- 0'27'32 : qui était Louis de Bonald ?
- 0'31'29 : qui était François Dominique de Reynaud de Montlosier ?
- 0'35'00 : qui était l'abbé Barruel ?
- 0'38'22 : qu'est-ce que le "providentialisme" ?
- 0'44'28 : qui était Edmund Burke ?
- 0'50'51 : comment expliquer le fait que Burke a soutenu la Révolution américaine ?
- 0'52'40 : contre-révolution et libéralisme
- 0'55'24 : contre-révolution et socialisme
- 0'58'16 : contre-révolution et capitalisme
- 1'00'30 : l'Eglise catholique face à la Révolution française
- 1'05'18 : Maurras est un auteur contre-révolutionnaire ?
- 1'09'42 : Carl Schmitt, Ernst Jünger et Friedrich Nietzsche sont-ils des auteurs contre-révolutionnaires ?
- 1'14'10 : les régimes de Franco et de Salazar furent-ils contre-révolutionnaires ?
- 1'21'58 : le régime de Vichy fut-il contre-révolutionnaire ?
- 1'25'58 : De Gaulle est-il une figure contre-révolutionnaire ?
- 1'28'41 : le fascisme est-il contre-révolutionnaire ?
- 1'33'37 : d'Annunzio, Evola et Guénon ?
- 1'37'32 : sur le plan des moyens, la contre-révolution ne doit-elle pas être révolutionnaire pour pouvoir renverser l'ordre initié en 1789 ?
Avant d'être un mouvement politique, l'Action française fut une école de pensée dotée d'une étonnante force d'attraction. Née en pleine affaire Dreyfus, elle fut animée par Maurras, Daudet et Bainville. Elle compta dans ses rangs Bernanos, Maulnier et Boutang, eut comme compagnons de route Massis, Maritain ou encore Blondin. Elle attira un temps Blanchot, Roy, Gide et Malraux. Elle fascina Proust et Montherlant ; influença de Gaulle et Mitterrand.
Sans indulgence vis-à-vis des dévoiements de l'antisémitisme ou du ralliement à Vichy d'une partie des intellectuels d'Action française, Olivier Dard et François Huguenin dévoilent ici un pan méconnu de l'histoire des idées et nous proposent de (re)découvrir cette pensée riche et complexe qui marqua profondément le premier XXe siècle.
Françoise Nyssen, la Ministre de la Culture, a-t-elle eu raison ou tort de retirer la référence à Charles Maurras dans le livre des Commémorations de 2018 ? Jean-Noël Jeanneney et Pascal Ory ont rappelé à très juste titre que "commémorer n'est pas célébrer : on commémore la Saint Barthélémy, on ne la célèbre pas". D'un autre côté, comme le dit un autre historien Sébastien Ledoux "si les commémorations officielles des pages sombres de notre histoire ont pu faire sens collectivement, c'est au nom de l'hommage rendu aux victimes."
Une chose est sûre en tous cas : si nous voulons comprendre quelque chose au passé français, l'œuvre et l'action de Maurras ne doivent surtout pas tomber dans l'oubli.
Aussi faut-il saluer la parution dans la belle collection Bouquins de Robert Laffont d'une anthologie de ses textes fondamentaux présentés et établis par Martin Motte ainsi que la réimpression de L'Âge d'or du Maurassisme de Jacques Paugam, préfacée par Michel de Jaeghere.
Reste cette question : comment lire Maurras aujourd'hui ? ou, pour être plus précis : peut-on être, encore maurrassien aujourd'hui, en faisant le tri de sa pensée ?
Charles Maurras. Un nom qui sent le soufre et dont l'évocation suscite des murmures désaprobateurs. Il faut dire que Maurras incarne parfaitement à travers ses écrits et la création de l'Action française (la ligue et le journal) la droite nationaliste, xénophobe et anti-républicaine. Monarchiste, il est aussi le fer de lance de l'antidreyfusisme et de la défense du maréchal Pétain.
Dans cette émission, les intervenants nous révèlent, au-delà de la figure de l'homme et de l'oeuvre, tous les réseaux et les influences qui, en France ou à l'étranger, se rattachent au "maître de Martigues". Ils montrent, de manière définitive, que Maurras est bien ce "contemporain capital" dont le parcours est essentiel pour comprendre le premier XXe siècle.
Émission du "Libre Journal de François-Georges Dreyfus".