Après deux ans de questions-réponses en vidéo sur ERTV, l'émission Soral répond revient sous un nouveau format sur ERFM, la radio en ligne et en continu d'Égalité & Réconciliation.
Le principe : les auditeurs qui le souhaitent posent leurs questions sur le répondeur du polémiste qui choisit ensuite les meilleures et y répond.
L'industrie serait-elle la liaison médiatrice qui assemble les opposés dans la nouvelle civilisation industrielle ? Ou une nouvelle orientation remplacerait-elle la dialectique, comprise comme logique formelle, par une nouvelle raison fondée sur les arts mécaniques ? Maxime Ouellet, dans un premier temps, s'appuie sur ces deux hypothèses pour analyser l'émergence de l'intelligence artificielle au XXe siècle. Cette nouvelle ère de résulte d'une triple révolution : managériale, cybernétique et néolibérale, qui est au fondement de l'actuel passage d'un capitalisme d'organisation vers un capitalisme tantôt nommé cybernétique ou de plateforme. Au plan sociologique, ces transformations donnent lieu à une nouvelle forme algorithmique de régulation de la pratique sociale reposant sur l'automatisation de la connaissance.
Au moyen de la méthode dialectique de déduction sociale des catégories de la pratique, les nouvelles théories postmodernes, comme celles des acteurs-réseaux ou du nouveau matérialisme, consistent en l'expression théorique acritique de cette nouvelle forme de régulation sociale. Les implications épistémologiques, politiques et économiques de la régulation algorithmique sont alors présentées à travers l'exemple de la stratégie québécoise de développement de l'intelligence artificielle axée sur les partenariats entres les universités et les acteurs dominants du capitalisme de plateforme.
Dans un second temps, c'est à partir, notamment, de Michel Freitag, Cornelius Castoriadis et Eric Sadin, qu'Eric Martin s'intéresse à la prolifération des discours "éthiques" et des "éthiciens" en intelligence artificielle, dans l'université et dans l'espace public, qui prétendent baliser le développement technoscientifique au moyen de principes devant prémunir contre ses dérives. Or, cette éthique apparaît plutôt comme un sous-produit de la mise en place d'un mode de reproduction opérationnel-décisionnel. Le développement technoscientifique autonomisé produit "en face" de lui (Freitag) un ensemble de droits ou principes transcendantaux ou formels, notamment à partir de théories issues de la philosophie politique libérale, avec la prétention que ces balises pourront encadrer une puissance fondée sur l'illimitation qui viendra au contraire les dissoudre, quand ce n'est pas déjà fait. Ici, l’éthique libérale et formelle apparaîtra comme la forme contemporaine de la "misère de la philosophie" (Marx).
Est plutôt proposé de lier les considérations éthiques à une démarche politique globale visant à la réinstitution des conditions pédagogiques et politiques permettant d'aller à contre-courant du mouvement de robotisation du jugement et de dissolution de l'espace public politique permettant l'auto-institution de la société plutôt que la domination systémique. Cette démarche doit elle même s'appuyer sur une conversion cognitive reconnaissant notre dépendance envers certaines conditions ontologiques qui, bien qu'étant le résultat d'un développement marqué par la contingence, sont essentielles au maintien dans l'existence du monde et appellent une forme d'autolimitation, alors que la rationalité technoscientifique systémique est précisément fondée sur l'émancipation et l'autonomisation de la production et du faire à l'égard de toute reconnaissance de cette dépendance ontologique.
Une conférence organisée par le Collectif Société.
L'écrivain, critique littéraire, scénariste et réalisateur François Bégaudeau publie Notre joie (2021), un essai qui fait suite à Histoire de ta bêtise (2019) et dans lequel il nous raconte sa rencontre avec un "identitaire".
L'occasion de dissiper quelques malentendus entre l'auteur, de gauche radicale, parfois admiré pour de mauvaises raisons par de jeunes identitaires...
Par delà l'actualité, Pierre-Yves Rougeyron et Georges Kuzmanovic nous livrent leurs vues sur la société française, la géopolitique, et les raisons de leur combat.
Tous deux souverainistes de longues dates, leur positionnement politique n'entrave pas le dialogue. Une initiative qui favorise le débat et la compréhension mutuelle entre les souverainistes de tous bords.
- 0'00'00 : Présentation
- 0'06'50 : Fractures Françaises
- 0'44'50 : La France et le Monde
- 1'14'38 : Pourquoi Combattre ?
- 1'40'55 : Si la France était un livre
Du Colloque Lippmann à la création de la Société du Mont Pèlerin, le concept de néolibéralisme est loin d'avoir connu un parcours unifié et homogène. Les penseurs qui en furent à l'origine ont interrogé la place à donner à l'Etat dans la régulation de l'économie, source de nombreux désaccords.
Compétitif, entrepreneur ou contrôlé ? La théorie néolibérale produit également un certain type d'individu. Celui-ci peut-il échapper aux logiques de cette nouvelle rationalité ?
Enfin, les grandes vagues de dérégulation des années 1980 et 1990 ont nourri, en Europe, l'idée d'un désengagement de l'Etat. Dans ce contexte, le modèle français d'Etat-providence, fruit d'une histoire et d'une tradition politique particulières, est-il menacé ?
Autant de questions auxquelles plusieurs spécialistes reconnus de la question tentent d'apporter des réponses convainquantes.
Émission "Entendez-vous l'éco ?", animée par Tiphaine de Rocquigny.
Il importe certes que notre développement soit durable et respecte les générations futures. Encore faut-il que les hommes soient en mesure de construire la durée à travers leurs modes mêmes de production !
Depuis 50 ans, l'écologie est à l’ordre du jour des politiques publiques. Pour quels résultats ? Chacun aspire désormais, aussi bien à droite qu'à gauche, à "changer de modèle". Mais les meilleures intentions suffisent-elles ? Or, pour la première fois depuis Marx, un auteur -Pierre Caye- nous propose une approche globale du système productif et décrit les outils nécessaires à sa transformation.
Sous le couvert du temps, les principaux facteurs de production, le capital, le travail, la technique s'en trouvent profondément transformés : pour durer, le capital devient le patrimoine, le travail se consacre à la maintenance, en même temps que la technique nous sert d'enveloppe protectrice. L'économie accède désormais à sa dimension morale et politique la plus haute et la plus digne, loin des idéologies dominantes de l’innovation, de la disruption et de la destruction créatrice.
Une conférence introduite par Sébastien Marot.
Depuis la fin du XXe siècle, des signaux d'alarme écologique ne cessent de clignoter : réchauffement climatique, destruction exponentielle de la biodiversité, déforestations accélérées, "plastification" des océans... Pourtant, les défenseurs de la cause écologique peinent à convaincre l'ensemble de la société ainsi que les décideurs économiques et politiques de la nécessité d'un changement urgent de modèle.
À gauche comme à droite, les réticences aux décisions radicales sont nombreuses, même et surtout quand c'est le contraire qui est proclamé. Dire que tout change pour que rien ne change semble une position partagée par beaucoup. Pourquoi en est-il ainsi ?
Tenter d'y répondre, c'est commencer par refuser les slogans simplistes et accepter la patiente anamnèse qui consiste à remonter aux sources des idéaux productivistes, aux idées de ses partisans et de ses détracteurs, afin d'essayer de penser une cité écologique.
Une conférence introduite par Léon Wisznia.
Le management scientifique relève de l'utopie en ce qu'il est sans site, sans topos, car il est plus porté par une dynamique temporelle, celle de la synchronisation générale des activités humaines, que désireux de s'enraciner dans un lieu singulier. On peut également soutenir une thèse semblable en ce qui concerne le rapport social qu'instaure le capitalisme au sein duquel l'impératif abstrait de valorisation ne prend sens qu'avec les quanta de temps de travail social dépensés lors d'une activité productive.
C'est donc sous l'angle de la temporalité que peuvent être conjointement saisies les deux grandes révolutions modernes que sont le capitalisme et le management.
Une intervention dans le cadre des "leçons de la Sphère", dispensées par Carlos Pereira.