Le "Man Devil code" : baise ton prochain. Avec Dany-Robert Dufour à la Librairie Tropiques.


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03.12.2019

Le travail de Dany-Robert Dufour résulte d'une sidération. Celle qui l'a saisi lorsqu'il est tombé sur un écrit aujourd'hui oublié, Recherches sur l'origine de la vertu morale de Bernard de Mandeville. C'est en 1714, à l'aube de la première révolution industrielle, que Mandeville, philosophe et médecin, a publié ce libelle sulfureux, en complément de sa fameuse Fable des abeilles. Cet écrit est le logiciel caché du capitalisme car ses idées ont infusé toute la pensée économique libérale moderne, d'Adam Smith à Friedrich Hayek.
Fini l'amour du prochain ! Il faut confier le destin du monde aux "pires d'entre les hommes" (les pervers), ceux qui veulent toujours plus, quels que soient les moyens à employer. Eux seuls sauront faire en sorte que la richesse s'accroisse et ruisselle ensuite sur le reste des hommes. Et c'est là le véritable plan de Dieu dont il résultera un quasi-paradis sur terre.
Pour ce faire, Mandeville a élaboré un art de gouverner - flatter les uns, stigmatiser les autres - qui se révélera bien plus retors et plus efficace que celui de Machiavel, parce que fondé sur l'instauration d'un nouveau régime, la libération des pulsions. On comprend pourquoi Mandeville fut de son vivant surnommé Man Devil (l'homme du Diable) et pourquoi son paradis ressemble à l'enfer.
Trois siècles plus tard, il s'avère qu'aucune autre idée n'a autant transformé le monde. Nous sommes globalement plus riches. A ceci près que le ruissellement aurait tendance à couler à l'envers : les 196 d'individus les plus riches possèdent désormais autant que les 99 % restants. Mais on commence à comprendre le coût de ce pacte faustien : la destruction du monde. Peut-on encore obvier à ce devenir ?

Introduction au Communisme. Avec Francis Cousin pour le Collectif Guerre de Classe.


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12.2019

"Le communisme, abolition positive de l'appropriation privative (elle-même aliénation humaine de soi) et par conséquent appropriation réelle de l'essence humaine par l'homme et pour l'homme ; donc retour total de l'homme pour soi en tant qu'homme social, c'est-à-dire humain, retour conscient et qui s'est opéré en conservant toute la richesse du développement antérieur. Ce communisme en tant que naturalisme achevé = humanisme, en tant qu'huma­nis­me achevé = naturalisme ; il est la vraie solution de l'antagonisme entre l'homme et la nature, entre l'homme et l'homme, la vraie solution de la lutte entre existence et essence, entre objectivation et affirmation de soi, entre liberté et nécessité, entre individu et genre. Il est l'énigme résolue de l'histoire et il se connaît comme cette solution.
Le mouvement entier de l'histoire est donc, d'une part, l'acte de procréation réel de ce communisme – l'acte de naissance de l'existence de son expérience  – et, d’autre part, il est pour sa conscience pensante, le mouvement compris et connu de son devenir." Karl Marx, Manuscrits de 1844
Retour, en compagnie de Francis Cousin et à partir de Karl Marx, sur les origines, l'actualité et le devenir du communisme, ce "mouvement réel qui abolit l'état actuel des choses".

Le travail au XXIe siècle. Avec Alain Supiot à l'Institut d'Etudes Avancées de Nantes.


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10.12.2019

Il y a cent ans, l'Organisation Internationale du Travail se donnait pour mission de soutenir les efforts des pays voulant améliorer le sort des travailleurs et d'éviter que ces efforts ne les désavantagent vis-à-vis des pays qui s'en abstiennent. En 1944, la déclaration de Philadelphie préconisait que "tous les programmes d'action et mesures d'ordre économique et financier" soient de nature "à favoriser et non à entraver […] le droit [de tous les êtres humains] de poursuivre leur progrès matériel et leur développement spirituel dans la liberté et la dignité, dans la sécurité économique et avec des chances égales". Si ces missions n'ont rien perdu de leur valeur ni de leur actualité, les conditions dans lesquelles elles s'exercent ont profondément changé.
C’est ce qu'abordere Alain Supiot en éclairant d'abord les défis communs à l'ensemble de la planète (écologie, révolution informatique et normes juridiques) en les analysant ensuite au prisme de la diversité des expériences et des cultures, celles des vieux pays industriels comme celles des pays émergents.

De la philosophie à l'anthropologie. Avec Philippe Descola pour Citéphilo à Lille.


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15.11.2019

Comment s'opèrent les choix d'une carrière, et finalement ceux d'une vie entière consacrée à l'anthropologie ? Il y a certes au départ, chez Philippe Descola, et ainsi qu'il a pu l'évoquer lui-même, une part de contexte familial et social, mais aussi de tempérament personnel : un père spécialiste de l'Amérique du Sud, de longues marches en montagne avec son grand-père, un goût pour la beauté du monde, un certain penchant pour la solitude, la passion des voyages...
Mais au-delà, quelles sont les rencontres amicales et intellectuelles qui ont été décisives, les lectures qui ont été marquantes, les maîtres qui ont compté ? Quel chemin parcourt-on quand on choisit la philosophie à l'ENS, quand on part en Amazonie, puis quand on enseigne au Collège de France ?

Un échange animé par Pierre Lemonnier et Bruno Karsenti.

Christopher Lasch et la critique du progrès. Avec Renaud Beauchard pour la Revue Esprit.


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01.09.2019

Dans son essai Christopher Lasch. Un populisme vertueux, le professeur Renaud Beauchard propose une synthèse de la pensée du sociologue et historien américain. Celui que l'on présente parfois comme "le plus grand critique social" des États-Unis contemporains a cherché dans toute son œuvre à "comprendre l'étrange paradoxe de notre temps qui veut qu'en dépit de l'évidence des désastres écologiques, humains et moraux causés par le capitalisme mondialisé, il nous est [..] plus facile d'imaginer la fin du monde que celle du capitalisme."
Christopher Lasch est le reflet des tensions qui ont traversé le XXe siècle aux États-Unis, principalement depuis 1945. Fils de militants radicaux et partisans d'un "socialisme authentiquement démocratique", il étudie la théologie à Harvard et se lance dans un inventaire du "rationalisme optimiste" de ses parents. C'est à partir des années 1970 qu'il commence l'écriture de ses ouvrages majeurs. Après une enquête de grande ampleur sur la famille, il débute un cycle de trois essais sur la personnalité narcissique, emblématique du capitalisme contemporain : La culture du narcissisme (1979), Le seul et vrai paradis (1991) et La révolte des élites (1994).
Pour Renaud Beauchard, l'œuvre de Lasch a un aspect antimoderne par sa critique de l'individualisme consumériste contemporain, mais elle est porteuse en même temps d'une défense du projet émancipateur des Lumières. Il s'inscrit dans une tradition alternative au libéralisme, celle de l'humanisme civique : "Dans un monde qui devient de plus en plus inintelligible, Lasch fait un constat désespéré de l'état du caractère démocratique de l'individu, qu'il attribue à une faillite intellectuelle du libéralisme."

Gilets Jaunes : contre tous les flics du Capital ! Avec Francis Cousin pour le Collectif Guerre de Classe.


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11.2019

C'est dans un dialogue avec deux Gilets Jaunes Constituants et un membre du Collectif Guerre de Classe que Francis Cousin dresse l'état de la situation du mouvement social et discute des pièges réformistes, qu'ils soient à la droite ou à la gauche du Capital.
Contre tous les flics de l'ordre marchand, vive l’insurrection sociale !

L'ère du profit : la faillite de l'esprit. Avec Jean-Paul Sauzet pour l'Université Réelle à Montpellier.


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09.11.2019

Toute culture est une tentative de juguler la violence. Prônant une liberté sans limites, faisant de l'égoïsme une vertu sociale et de la propriété privée un droit naturel inaliénable, le capitalisme libère une passion qui ne tolère pas d'obstacle et étend son emprise sur toutes choses : l'appât du gain.
Dans un tel cadre, le respect pour autrui se double d'une exploitation du voisin. La radicalité de cette passion engendre une sacralisation de la violence et du terrorisme.
L'avenir de l'humanité passe par une nouvelle révolution qui imposera des limites à l'accumulation de richesses.

La Fabrique du Consentement. Avec Dany-Robert Dufour pour Rencontres et Débats Autrement.


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08.11.2019

En 2001, le magazine Life classait Edward Bernays (1895-1995), spécialiste du marketing et de la publicité, parmi les cent personnalités américaines les plus influentes du XXe siècle. Comment expliquer la réussite de cet homme discret devenu centenaire ?
D'origine autrichienne émigré aux États-unis, ce neveu de Sigmund Freud a su tirer profit de la découverte de l'inconscient et ses pulsions par son oncle en l'appliquant au marketing. Inventeur et auteur de Propaganda, passionnant décryptage des méthodes de la "fabrique du consentement", il a su souffler aux oreilles des politiques et industriels comment manipuler les masses en démocratie.