Nous sommes aujourd'hui confrontés à la pornographie de multiples manières, que cela soit par la publicité, les contenus sexualisés ou encore la pornographie à proprement parler. Totalement banalisée, la pornographie est même devenue un symbole de la coolitude. Pourtant, sa consommation dégrade les individus, jusqu'à les prédisposer au réflexe sadique.
Romain Roszak, professeur agrégé de philosophie et auteur de La Séduction pornographique, expose les contradictions de ce problème moderne.
Les différentes journées de mobilisation contre la réforme des retraites Macron-Borne ont été massives et ont clairement montré le rejet populaire de la retraite à 64 ans.
Mais alors que le gouvernement continue de faire la sourde oreille et ne veut pas entendre la colère de la rue, alors qu'il continue de faire preuve de démogagie et de mensonge autour d'une réforme qu'il entend bien mener à son terme, Antoine Vatan décortique et analyse les mécanismes économiques et idéologiques du projet Macron-Borne, qui n'est qu'une énième tentative d'augmenter l'exploitation du prolétariat au profit du Capital.
C'est d'arbod des points de vue épistémoloique et méthodologique que Loïc Chaigneau se consacre à l'examen des reproches formulés par Michel Clouscard à l'encontre des sociologues Pierre Bourdieu (et Jean Baudrillard). Clouscard critique Bourdieu en raison du sociologisme de ce dernier, c'est-à-dire de l'importation d'une forme de néo-positivisme dans la compréhension du monde social.
L'approche de Bourdieu, quoique intéressante sur le plan relationnel, c'est-à-dire de la mise en relation d'éléments propres au monde social, pèche par son absence de fonctionnalité pratique et réelle. C'est l'approche anhistorique de la sociologie de Bourdieu qui lui fait en réalité très mal connaître la bourgeoisie qu'il prétend expliquer et critiquer.
Ces dernières années ont mis au centre de l'attention la question de notre rapport à la nature dans un monde néolibéral. Des néoruraux à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la tension entre une nature vue tantôt comme élément réactionnaire, tantôt comme élément révolutionnaire est au cœur de tous les débats.
Le romantisme, mouvement culturel et artistique majeur apparu au XIXe siècle, a posé les bases d'une vision du monde et de la nature toujours très présente. Et alors qu'ils souvent été considérés comme tenants d'un mouvement bourgeois et réactionnaire, les romantiques ont porté les germes d'une critique radicale du capitalisme et d'une pensée proprement écologiste.
Michael Löwy nous invite à redécouvrir les romantiques, leur pensée, leur vision du monde… pour nous aider à penser les grands défis de notre siècle !
Sociologue et marxiste, Alain Bihr a principalement travaillé sur la justice sociale, les inégalités au sens large, l'extrême droite et le capitalisme.
De 2018 à 2019, il publie Le Premier âge du capitalisme en 3 tomes, une œuvre titanesque de près de 3'300 pages, qui détaille l'histoire des origines du capitalisme.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'02'36 : Éléments décisifs chez Marx sur les origines du capitalisme
- 0'32'04 : Tome 1 : L'expansion européenne
- 0'45'08 : Tome 2 : La marche de l'Europe occidentale vers le capitalisme
- 0'59'11 : Tome 3 : Un premier monde capitaliste
- 1'11'20 : Comment lire cet ouvrage monstrueux ?
Les énergies fossiles ont façonné notre civilisation. Leur déclin, inéluctable, pose la question du monde d'après. Devons-nous nous attendre à des crises démographiques, sanitaires, et économiques, climatiques ? Comment limiter les conséquences de cette pénurie ?
Pour répondre à ces questions, Jean-Marc Jancovici, président du Shift Project, échange avec Véra Nikolski, docteur en science politique et auteur du récent Féminicène (Fayard).
1492 a subjugué le monde. On retient de l'aventure de Christophe Colomb sa "découverte" d'un continent providentiel, révélant à la fois les merveilles sans fin de la terre et la capacité inédite des hommes à s'affranchir des frontières et des entraves. Mais l'invention de l'Amérique fut plus qu'un récit : elle consacra un nouveau rapport à la nature et aux hommes qui vit alors capital et race s'unir irrémédiablement.
Sylvie Laurent raconte ainsi la longue histoire de ce qu'on nomme aujourd'hui le "capitalisme racial", créature à deux têtes qui fut décrite et combattue de longue date par des marxistes hétérodoxes anticolonialistes, de Rosa Luxemburg à W. E. B. Du Bois, des Antilles aux terres amérindiennes. À l'aune de leur pensée et des humanités environnementales et alors qu'il est convenu d'opposer luttes de classe et revendications raciales, elle exhume la tradition intellectuelle riche et méconnue du dépassement de ce clivage.
On redécouvre alors que, tant le personnage de Robinson Crusoé que Voltaire, Adam Smith et Tocqueville, ont forgé ce capitalisme historique arrimé à la domination raciale. Les États-Unis, leur horizon, sont également dévoilés : bien loin de la terre disponible à l'infini et des libertés du marché, ils sont en réalité l'empire du capitalisme racial.
Il était temps que Karl Marx et Martin Luther King se retrouvent enfin.
Docteur en Sciences économiques, Maxime Izoulet cherche ici à démontrer que l'invention de la comptabilité en partie double, à la fin du Moyen Age en Italie, est à l'origine des systèmes monétaires actuels.
Apparue comme une invention de marchands, la comptabilité est rapidement devenue une technique de marchands-banquiers, puis de banquiers tout court, avant que les Etats, dès la Renaissance, l'utilisent à leur profit pour mieux gérer leur monnaie, leur dette publique et leurs guerres. Dès lors, une compétition entre Etats aux proportions de plus en plus immenses va peu à peu permettre la maîtrise de cet instrument de puissance économique.
De la Florence des Médicis, en passant par les Républiques de Venise ou de Gênes, des Provinces-Unies en révolte contre l'Empire mondial de l'Espagne à la lutte financière et militaire de deux siècles entre la France et l'Angleterre, jusqu'à l'émergence des Etats-Unis et à la financiarisation actuelle, il retrace l'histoire du capitalisme et de la monnaie à la lumière de cette technique comptable.
Ce voyage historique de huit siècles permet de mieux comprendre la crise actuelle du capitalisme et de la finance, et de fournir des outils de compréhension réalistes pour y faire face.