État d'urgence et dictature révolutionnaire. Avec Slavoj Zizek au séminaire "Marx au XXIème siècle".


(0)
1310 Vues
0 commentaire
27.10.2007

Une peur hante (ce qui reste de) la gauche actuelle : la peur de s’affronter directement au pouvoir d’État.
Ceux qui insistent encore sur la nécessité de combattre le pouvoir d’État, et à plus forte raison de l’objectif de le conquérir, sont immédiatement accusés d’être restés accrochés à l’ "ancien paradigme" : la tâche, de nos jours, consisterait à résister au pouvoir d’État en se retirant de son rayon d’action, en se soustrayant à celui-ci et en créant des espaces nouveaux qui échappent à son contrôle. Le dogme de la gauche universitaire actuelle est résumé de la façon la plus claire par le titre du livre d’entretiens de Toni Negri, "Goodbye Mister Socialism".
L’idée est que le temps de la vieille gauche, dans ses deux versions, réformiste et révolutionnaire, qui visent toutes deux la conquête du pouvoir d’État et la protection des intérêts corporatistes de la classe ouvrière, que cette époque donc est terminée. Aujourd’hui, la forme dominante de l’exploitation serait l’exploitation de la connaissance, du travail immatériel, etc. Il y aurait donc un développement culturel "postmoderne" en cours que la vieille gauche se refuserait de prendre en compte. Pour se rénover elle-même, la gauche doit donc… lire Deleuze et la théorie de l’hégémonie, etc.
Et si toutefois cette façon de définir le problème faisait elle-même partie du problème ?

Progrès technique et répression sociale. Avec Herbert Marcuse au Club 44 à La Chaux-de-Fond.


(0)
2164 Vues
0 commentaire
10.05.1962

Le philosophe et sociologue Herbert Marcuse s'intéresse ici aux tendances lourdes des sociétés contemporaines que sont principalement caractérisée par leur technicisme : il cherche ainsi à établir les liens entre la technique, l’homme et la nature.
Pour Herbert Marcuse, la société contemporaine se soumet aux règles de la libéralisation économique et d’une administration de plus en plus totalitaire. Cependant son avenir dépend surtout du devenir de l'appareil technologique.
Deux tendances contraires sont alors analysées : l’abolition ou la perpétuation du travail pénible. En effet, la défense contre tout ennemi extérieur, l’accélération du progrès technique, une productivité toujours plus grande et une augmentation du niveau de vie mènent, par souci de contrôle de l’individu, à la répression sociale par un travail pénible. Herbert Marcuse poursuit sa démonstration philosophique en discutant la théorie freudienne de la civilisation.
Aurons-nous la capacité de modifier la structure de la société afin de reconstruire un monde qui se rapproche de la rationalité et de la liberté ?

Kafka et le socialisme libertaire. Avec Michael Löwy sur Radio Libertaire.


(0)
2861 Vues
0 commentaire
21.06.2009

Destinée singulière que celle de l’oeuvre de Kafka : oeuvre classique, archi commentée, et recommentée ; emblème de ceux, pour qui, toute utopie devait fatalement mener à  son retournement tyrannique. C’est ainsi que Le Procès ou La Colonie pénitentiaire ont pu être réduits à une description du totalitarisme, et, plus largement, comme autant de coups de sonde portés au coeur du Mal absolu dont le 20e siècle aurait été le déploiement.
Mais l'invité Michael Löwy, ne fait pas "la part belle" à  ces interprétations théologiques. Pour s’y opposer, il emprunte les chemins difficiles de la biographie, qui l’amènent à  découvrir un Kafka sur lequel le socialisme libertaire aurait exercé une puissante attraction.
L’épisode anarchiste dans la vie de Kafka nous donne alors la clé d’une inspiration libertaire qui traverse l’oeuvre dans son ensemble. Sensibilité critique dont la principale arme est l’ironie, aussi bien que l’humour noir défini par Breton comme "révolte supérieure de l’esprit".
Se fondant sur témoignages et échanges épistolaires, Löwy déroule ainsi le fil rouge et noir de la sensibilité libertaire de Kafka : l’anarchisme compris non comme la doctrine d’une certaine attitude envers la classe ouvrière, mais comme défiance continuelle envers le pouvoir institué de l’Etat, fut-il constitutionnel.
Ainsi, loin de mettre en scène des personnages aux prises avec le cauchemar de l’Etat total, l’oeuvre de Kafka décrit plutôt l’enfer, banal, et quotidien de la bureaucratisation croissante du monde.

Claude Lefort à voix nue, sur France Culture.


(1)
2833 Vues
1 commentaire
11.1992

Autrefois collaborateur des Temps Modernes, co-fondateur avec Cornélius Castoriadis de la revue "Socialisme ou Barbarie" et avec Pierre Clastres de la revue "Libre", Claude Lefort a fortement contribué à la réévaluation en France de la philosophie politique.
Cet entretien, après un retour sur son engagement politique personnel, lui permet de revenir sur les thèmes qui ont jalloné son oeuvre :
 - le problème de la définition théorique de la démocratie et les régimes totalitaires
 - Machiavel, la République et le projet politique 
 - la pensée de Merleau-Ponty, en particulier sa réflexion sur la perception
Un échange profond et captivant, mené par Antoine Spire.

Totalitarisme et démocratie. Avec Claude Lefort à Citéphilo.


(0)
1449 Vues
0 commentaire
16.11.2007

Claude Lefort retrace le cheminement intellectuel qui l’a amené à décrire le totalitarisme soviétique non simplement comme un régime à parti unique ou comme un capitalisme d’Etat, mais comme une forme inédite de société.
Il explique ainsi ce qui l’a opposé aux interprétations d’Hannah Arendt et à celles de Cornelius Castoriadis.

La bureaucratisation du monde à l'ère néolibérale. Avec Béatrice Hibou à France Culture.


(0)
1895 Vues
0 commentaire
06.10.2012

Béatrice Hibou mène une réflexion sur les interventions directes de l'Administration dans l'économie, avec le constat qu'il existe un envahissement des pratiques bureaucratiques dans l'ensemble de la société, et pas uniquement dans l'administration étatique, mais aussi dans notre vie quotidienne (Audit, Reporting, flexibilité, contrôle etc..).
Quelle réflexion avoir sur cet état de fait, comment l'expliquer et de quelle façon peut-on gérer ce phénomène ?
Emission "La suite dans les idées".

Staline : la bureaucratie dans un seul pays ? Avec Jean-Jacques Marie à la Librairie Tropiques.


(0)
1460 Vues
0 commentaire
23.03.2013

À l'occasion de la (60ème) commémoration du rappel de Staline au paradis des petits pères des peuples, Jean-Jacques Marie repose la question du "socialisme dans un seul pays".
Face à l'occident sombrant dans la "grande crise" de 1929, les successeurs de Lenine sauront sortir leur pays de l'age féodal, mais pas de sa pénurie !
Une description érudite et raisonnée de la période stalinienne de l'URSS, de ses apparatchicks et des contradictions qui déboucheront, aujourd'hui, sur leur mutation en oligarchie mafieuse, marquant la fin de l'Union Soviétique, et de la pénurie... pour certains.

Questions à la Révolution russe. Avec Jean-Jacques Marie à la Bibliothèque municipale de Lyon.


(0)
1344 Vues
0 commentaire
07.02.2008

"Camarades, la révolution des ouvriers et des paysans, dont les bolcheviks n'ont cessé de montrer la nécessité, est réalisée. Que signifie cette révolution ouvrière et paysanne ? Avant tout que nous aurons un gouvernement des soviets, notre pouvoir à tous, sans la moindre participation de la bourgeoisie. Les masses opprimées créeront elles-mêmes le pouvoir. Le vieil appareil d'état sera radicalement détruit et il sera créé un nouvel appareil de direction, dans la personne des organisations de soviets. Une nouvelle étape s'ouvre dans l'histoire de la Russie, et cette troisième révolution doit en fin de compte mener à la victoire du socialisme." Lénine, 25 octobre 1917, devant le IIe congrès des Soviets.
Cette Révolution de 1917 a-t-elle correspondu à une nécessité historique ou s'agit-il ni plus ni moins d'un coup d'état, une sorte d'accident de l'histoire ? Les suites de la révolution (stalinisme…) étaient-elles inscrites dans le processus révolutionnaire de 1917 ? Y a-t-il une sorte de filiation entre la Révolution française et la Révolution russe ? Y a-t-il un mythe d'Octobre ? Quel véritable impact a eu cette révolution sur l'Occident ? Depuis, la chute du "mur", peut-on parler de la fin des révolutions ?