Saint-Simon, penseur et prophète du nouveau monde industriel. Avec Pierre Musso, Juliette Grange et Philippe Régnier sur France Culture.


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30.11.2012

Huit ans. Il leur aura fallu huit ans pour réaliser leur rêve. Ils se sont mis à quatre pour mettre sur pied une édition des œuvres complètes de Henri Saint-Simon (1760-1825).
Cette entreprise éditoriale hors du commun arrive à point nommé. Car Saint-Simon est le premier grand penseur français du "changement social" et de la société industrielle. C’est un mutant qui voulait en finir avec la politique classique et mener à son terme la Révolution française. L’auteur du Catéchisme des industriels (1823-1824) est donc l’homme de la situation. Il peut nous aider après la tempête néolibérale à conserver et améliorer nos chaînes de valeur qui font appel à un capital humain d’ouvriers qualifiés, de techniciens et d’ingénieurs compétents il peut nous aider à recouvrer une confiance envers l’avenir.
C’est parce qu’il ne venait pas à bout de la crise politique, morale, et sociale qu’il traversait, que Saint-Simon a envisagé pour son époque – et aussi inventé – comment il était possible de régénérer la société, sans la détruire. L’œuvre de Saint-Simon est hors normes, c’est une œuvre de carrefour, que l’on confond souvent avec celle de son ancêtre, le mémorialiste, que l’on amalgame à ses disciples fidèles ou infidèles – les saint-simoniens de Ménilmontant ou des beaux quartiers.
Ceci est une profonde erreur. Car Saint-Simon est un pionnier, un vrai précurseur. En se prononçant pour un capitalisme industriel équitable, ainsi qu’une propriété sociale respectueuse du travail, il rétablit la compétence de tous, il décharge la société des consommateurs non producteurs, il réactive l’esprit du socialisme.

Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Philippe Petit.

Octave Mirbeau, le gentleman-vitrioleur. Avec Alain Georges Leduc au Cercle Universitaire d'Études Marxistes.


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21.09.2017

Octave Mirbeau (1848-1917) fut, de son vivant, un homme adulé et redouté. Ecrivain, auteur dramatique, polémiste, militant libertaire, etc., Sartre disait de lui dans Les Mains sales : "Il est irrécupérable".
C'est l'auteur du Journal d'une femme de chambre, Les Affaires sont les affaires, etc. Il fut au côté de Zola lors de l'affaire Dreyfus, d'Oscar Wilde quand il fut persécuté pour son homosexualité, etc. Son style, sa plume... étaient brillantissimes.
Signe des temps en cette époque où le signe est roi, il éclot de nouveau de mille roses. Alain (Georges) Leduc, de la société Octave Mirbeau, nous fait revivre l'histoire de ce gentleman vitrioleur. Époustouflant !

Fritz Lang. Avec Alfred Eibel sur Web7Radio pour Les mots à la bouche.


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06.07.2017

Alfred Eibel a fréquenté Fritz Lang durant de nombreuses années, vu et revu la plupart de ses films.
Gardant son enthousiasme intact pour se grand réalisateur, il nous fait part de ses réflexions et met en lumière les rapports souterrains entre la vie de Fritz Lang et les personnages de ses films.
Il entend bien nous montrer que cet homme n'a pas cédé un pouce en rapport avec ce qu'il voulait exprimer : il s'est souvent accommodé de budgets dérisoirs en en tirant le meilleur parti possible, restant lui-même.
Ce fut à la fois sa force et son anémie.

Radioscopie : Maurice Genevoix répond aux questions de Jacques Chancel sur France Inter.


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21.02.1969

L'écrivain Maurice Genevoix, en compagnie de Jacques Chancel, revient sur sa trajectoire personnelle, depuis son enfant jusqu'à son élection à l'Académie française en passant par ses souvenirs d'ancien combattant de la première guerre mondiale.
Il évoque également son goût pour la nature et son amour pour les animaux alors que son ouvrage Tendre bestiaire vient d'être publié.
Enfin, c'est de son attachement à la langue française, des romanciers qu'il admire, de ses filles et de son rôle de père dont il parle.

Raymond Aron (1905-1983). Avec Mathieu Bock-Côté au Collège des Bernardins.


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19.04.2017

Sociologue et philosophe de la politique, grand témoin du XXe siècle français, Raymond Aron est connu pour avoir fait partie des rares intellectuels à s’opposer frontalement au communisme.
Son ouvrage L’opium des intellectuels a marqué l’époque, ainsi que ses éditoriaux réguliers au Figaro pendant trente ans.
Retour sur la trajectoire et l'oeuvre d'un auteur célébré mais rarement lu avec Matthieu Bock-Côté, sociologue et philosophe québécois.

Ernesto "Ché" Guevara. Avec Régis Debray sur France Inter.


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05.09.2016

De son vivant il était un mythe, l’icône d’une révolution qu’il portait à bout de bras, le symbole de la rébellion. À sa mort, le 9 octobre 1967, le Ché, est devenu une légende. Celle d’un homme profondément humaniste, charismatique, à la pureté idéologique considérée comme sans faille... S'il fallait donner un visage, une représentation humaine de la postérité, ce serait le Ché, dont il est une allégorie à lui tout seul.
Parmi les nombreux souvenirs, il y a ce nom, évidemment, entré depuis dans les livres d’histoires. Mais il y a aussi ce visage, illustré par la célèbre photo en Noir et Blanc d’Alberto Korda, celui d’un homme barbu, souriant, cigare à la bouche, béret étoilé sur la tête qu'on voyait dans toutes les chambres d'ados, il n'y a pas si longtemps.
Homme d’idée et homme d’action. Combattant héroïque, révolutionnaire, voyageur, il avait fait de sa vie un combat et un modèle d’engagement. Il en paiera le prix ! Sa mort à 39 ans dans le maquis bolivien reste encore entourée de nombreuses zones d’ombres et elle a longtemps alimenté les rumeurs les plus folles.
Alors quel est le parcours de cet homme qui voulait changer le destin de la société par la puissance des idées et la force des armes ? Comment un jeune médecin argentin est-il devenu le plus célèbre guérilléro du XXème siècle ? Et enfin comment Ernesto Guevara de la Cerna est-il devenu "Le Ché" ?
Pour parler de Che Guevara, Régis Debray. Philosophe, nouvelliste, romancier, critique, dramaturge, il a eu le privilège de rencontrer Ernesto Guevara, et goûter lui aussi aux geôles boliviennes...

Émission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.

Léon Daudet, bretteur des lettres. Avec Francis Bergeron et Jean Cochet sur Radio Courtoisie.


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14.06.2017

Voici un personnage extraordinairement fascinant, sorti tout droit du XVIIe siècle, un compagnon de Rabelais. Comme Rabelais, il a pratiqué la médecine, comme Rabelais, il écrit avec une richesse de vocabulaire que n'effraient ni la scatologie ni la crudité des scènes et des mots. Jouisseur à l'état pur, au sens jubilataire que ce mot peut revêtir. Léon Daudet est un amoureux de la vie.
Il a été, tour à tour ou simultanément, médecin, romancier, critique, mémorialiste, biographe, pamphlétaire, activiste, exilé, duelliste, député, grand amoureux, procureur, orateur, journaliste, historien, gourmet, adepte des bordels et de l'église, républicain et monarchiste, père de famille, chef de parti, auteur de plus de cent livres. Et il dit quelque part que s'il avait réuni tous ses articles, cela aurait représenté plusieurs centaines de volumes.
Du même coup, sa vie, qui couvre toute la IIIe République (fils d'Alphonse Daudet, il naît peu avant l'effondrement du Second Empire), est un roman à elle seule. Un roman à la Dumas, avec des rebondissements à chaque page, des coups d'épée, de la prison, des procès, des morts tragiques.
Oui, il s'est trompé, gravement, parfois. Oui, il a été injuste, grossier, outrancier, approximatif, répétitif, colérique. Mais en neuf vies (et plus), tout de même ! Il est humainement impossible d'avoir écrit autant, d'avoir vécu autant, sans se tromper jamais, et c'est pourquoi on ne peut que pardonner ses faiblesses à ce diable d'homme.
Léon Daudet, saint laïc, politiquement correct, propre sur lui ? Pouah! Nous le voulons, pour toujours, comme il était réellement. C'est comme cela et pas autrement qu'il est magnifique. 

Émission "Voix au chapitre", animée par Anne Le Pape.

Radioscopie : Henry de Montherlant répond aux questions de Jacques Chancel sur France Inter.


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10.03.1970

Le dramaturge et écrivain romanesque Henry de Montherlant se confie au micro de Jacques Chancel : de ses origines et son enfance dans un milieu de femmes à ses goûts pour Rome et l'Espagne, de sa décision de rester célibataire à ses rapports avec l'Académie française, des relations qu'il entretient avec la mort et la peur ou la manière dont il crée les personnages de ses oeuvres, c'est finalement un jugement sur sa vie et son époque qu'il nous délivre.