A voix nue. Avec Bernard Stiegler sur France Culture.


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2020

Philosophe dont l'esprit s'est construit en dehors du parcours académique entre le PCF, le jazz, la littérature et la prison, Bernard Stiegler a produit une pensée qui nous éclaire et nous alerte.
Ses expériences de vie, ses épreuves et ses études lui font approcher la philosophie de façon tout à fait originale. S'inspirant de Joseph Schumpeter et Marx, ou encore Alfred Lotka et Rudolf Clausius, il analyse les mécanismes de ce qu'il nomme le pharmakon : la technique comme remède et comme poison, l'entropie et la destruction créatrice.
C'est dans le cadre d'expérimentations conrètes avec plusieurs institutions que Bernard Stiegler tente de restaurer la société de manière locale et collaborative. Plus que jamais, son désir est de prendre soin, de panser la société, notre environnement.

Une série d'émission conduite par Céline Loozen.

A-t-on oublié Paul Valéry ? Avec Benoît Peeters sur France Culture.


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24.01.2022

Malgré quelques vers toujours inscrits dans la mémoire collective, ou l'image de sa tombe au cimetière marin de Sète, la figure de Paul Valéry semble se tenir au bord de l'oubli. La faute, peut-être, à une œuvre et à une biographie rétives aux opérations visant à les résumer.
Au cours de sa vie, Ambroise Paul Toussaint Jules Valéry s'est beaucoup employé à brouiller les pistes de sa biographie, refusant d'une main les démarches qui se vouaient explicitement à la retracer, tandis que de l'autre il nourrissait son œuvre d'authentiques détails de son existence. De la même façon, sa prédilection pour le fragment et l'aspect quasi-préparatoire, intermédiaire, de certains de ses textes rendent son travail difficile à envisager comme un ensemble unifié.
Tâcher de comprendre l'écrivain, qui fut aussi bien philosophe que poète, cela consiste donc à se conformer à la part éparse des chemins empruntés par Paul Valéry. Et peut-être saisir les contours de la grande entreprise dont son œuvre, aussi consistante soit-elle, ne fit que tracer le projet.

Émission "Sans oser le demander", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.

Révolutionnaire et dandy, la vie trépidante de Miguel Almereyda. Avec Anne Steiner à la Bibliothèque Associative de Malakoff.


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29.10.2021

Premier sur la liste des "principaux révolutionnaires de Paris" dressée en 1911 par les services de la Sûreté, Miguel Almereyda, né Eugène Bonaventure Vigo, a connu la prison dès ses 16 ans. Anarchiste puis blanquiste, on le retrouve au cœur de toutes les mobilisations politiques de la "Belle Époque". Maniant la titraille comme de la dynamite, il fait de La Guerre sociale le journal subversif le plus lu de son temps. À la tête de la Jeune Garde, il boute les Camelots du roi, milice de l'Action française, hors du Quartier latin où ils semaient la terreur. Puis, après bien des désillusions, il se convertit au réformisme et crée en 1913 Le Bonnet rouge, favorable au rapprochement entre socialistes et radicaux. Abandonné par ses anciens amis qui ne lui pardonnent ni son évolution politique, ni son élégance flamboyante, il n'échappe pas à la haine de ses vieux ennemis, les nationalistes antisémites de l'Action française. Arrêté le 6 août 1917, il meurt huit jours après à la prison de Fresnes dans des conditions mystérieuses. Il a 34 ans et laisse orphelin un fils de 12 ans, le futur cinéaste Jean Vigo.
Anne Steiner nous fait le récit, vivant et enlevé, de cette extraordinaire trajectoire. Un récit qui nous fait pénétrer dans des univers aussi infâmes que les prisons pour enfants ou aussi exaltants que ceux de la presse militante alors vigoureusement réprimée, et nous plonge dans les affrontements entre anarchistes, socialistes et syndicalistes révolutionnaires dont la Grande guerre sera le chant du cygne.

Facettes de Maurice Barrès. Avec Olivier Dard pour l'Académie Royale de Belgique.


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16.03.2023

On connaît le célèbre titre d'Henry de Montherlant, Barrès s'éloigne publié chez Grasset en 1927 quatre ans après le décès du célèbre écrivain. Pourtant, un siècle après sa mort, l'auteur du Culte du moi et des Déracinés n'est pourtant pas oublié ayant vu certaines de ses œuvres rééditées et différents travaux universitaires lui être consacrés. L'ambition d'Olivier Dard est ici, en s'appuyant sur les écrits de Barrès (1862-1923) comme sur les études publiées récemment à son sujet, de dresser un portait de ce dernier qui met l'accent sur trois de ses principales facettes.
Il s'agirt d'abord d'évoquer l'écrivain lorrain et l'acteur politique que fut Barrès en soulignant notamment la précocité de son succès littéraire, son implication dans les crises nationalistes de la IIIe République (boulangisme, affaire Dreyfus) ou encore son engagement en faveur de la Revanche marqué par son cycle romanesque des Bastions de l'Est et son rôle au cœur du premier conflit mondial où il publie Les diverses familles spirituelles de la France. Un deuxième volet vise à montrer à quel point Barrès, loin d'être un auteur limité à la France, connut de son vivant un fort rayonnement à l'étranger, et d'abord en Europe.
Dans ce tour du continent qui nous conduit de la péninsule ibérique à l'Europe centrale mais aussi, au-delà des mers à ce qu'on appelait alors le Canada français, une place particulière est faite à la Belgique tant Barrès a pu y influencer des écrivains et des nationalistes francophones, à commencer par Pierre Nothomb.
En troisième lieu, il s'agit de s'attacher à la postérité de Barrès sur un siècle pour brosser un rapide panorama de l'influence qu'il a pu laisser après sa mort, en France bien sûr, mais aussi à l'étranger. Ou pour le dire autrement se demander que signifient la personne et l'œuvre de Barrès en 2023.

Autobiographie philosophique. Avec Pierre Magnard sur Radio Courtoisie.


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2014

Entré en khâgne pour y devenir traducteur de Virgile et d'Homère, Pierre Magnard reçut de Jean Beaufret l'interpellation de Heidegger, qui fit vaciller ses certitudes et une certaine manière d'être chrétien. Ce vacillement le conduisit vers Pascal, dont l'angoisse colore la foi d'une manière inoubliable, lequel Pascal le conduisit à Montaigne, ami de toute une vie. Deux figures en miroir entre lesquelles il lui parut urgent de ne jamais choisir, et auxquelles il consacra beaucoup de son industrie, comme à ces philosophes de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance que Char eût dit des Matinaux.
Un humanisme faisant l'épreuve du néant en l'homme et du silence de Dieu était possible, dont Maître Eckhart et Nicolas de Cues montrent le chemin ; un christianisme aussi, fondé non sur l'usage d'une raison dogmatique mais d'une raison joueuse, laquelle, tout en sachant que c'est le coeur qui lui donne ses principes, se déploiera en toute liberté.
Nous voici donc conté le chemin d'un philosophe, professeur émérite en Sorbonne, jusqu'à la couleur du matin profond...

Émission "Le monde de la philosophie", animée par Philippe Nemo.

Ruwen Ogien (1947-2017), une vie contre le paternalisme. Avec Patricia Allio, Monique Canto-Sperber, Maryline Gillois, Jacky Katu, Sandra Laugier, Albert Ogien et Corine Pelluchon sur France Culture.


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23.04.2022

L'inceste peut-il être pratiqué en toute innocence entre adultes consentants ? Devrait-on légaliser la vente d'organes, et autoriser la prostitution et le suicide assisté ? Voici le genre de questions qu'aimait poser Ruwen Ogien et auxquelles il répondait "oui" sans hésiter, au grand dam de ses adversaires intellectuels. Touchant aux sciences sociales et défaisant les normes établies, les interrogations de cet irrévérencieux libertaire dépassent ainsi largement le cadre de la seule philosophie. Pour asseoir ses positions morales, nul principe unique et incontestable comme Dieu ou la Nature, mais trois impératifs : rester neutre à l'égard des conceptions du bien personnel, accorder la même valeur aux intérêts de chacun et "ne pas nuire aux autres". La formule est simple mais les conséquences abyssales, et pour beaucoup a priori choquantes : à l'aune de ce prisme, bien des pratiques dites "immorales" se révèlent simplement contraires à des conventions culturelles ou à des règles religieuses.
Le cœur de cette "éthique minimale" se trouve dans la proposition suivante : rejeter le principe d'une symétrie morale entre ce que l'on fait à autrui et ce que l'on se fait à soi-même. En bref, vous pouvez mener la vie que vous voulez tant que vous ne faites pas du tort aux autres. Tout le reste ne constitue qu'un moralisme inutile, cherchant à universaliser des normes relatives. Cette déflation des discours moraux conduit le philosophe à ne plus hiérarchiser et à dire oui à tout : dépénalisation du cannabis, mariage gay, mères porteuses, procréation médicalement assistée pour les couples homosexuels et les femmes âgées, indignités, torts à soi-même, dommages entre adultes consentants, inceste…
Quel rapport cet ex-directeur de recherche au CNRS entretenait-il à l’éthique minimale qu'il prônait ? À quel point son œuvre était-elle liée à sa vie ? D'après ses proches, ses thèses étaient aussi radicales qu'il se montrait charmant, discret et doux en société, loin du monstre moral qu'on aurait pu imaginer. Mais refuser le moralisme, est-ce refuser la prudence, l'esthétisme ou la justice sociale ?
Si l'on ne partage pas les perspectives de ce féru de philosophie analytique, il s'agit d'expliquer pourquoi il aurait tort sans céder à "la panique morale". Cette morale minimale, qui pourrait être l'horizon de nos sociétés démocratiques laïques et pluralistes, suffit-elle au "vivre-ensemble" ? Ne laisse-t-elle pas de côté les plus faibles ? Sans paternalisme d'État prohibant certaines pratiques au nom d'un bien et d'un mal, jusqu'où la permissivité totale de l'individu reste-t-elle inoffensive pour les autres et le bien commun ?
Si l'éthique minimale de Ruwen Ogien voulait s'assurer que chacun puisse vivre comme il l'entend -du moment qu'il s'assure "ne pas nuire à autrui"- elle voulait aussi s'assurer que l'Etat garantisse à chacun la possibilité de réaliser la conception du bien qui a ses préférences, c'est-à-dire que l'Etat veille à une juste répartition des richesses permettant à chacun de donner librement et pleinement son consentement.

Émission "Toute une vie", coordonnée par Anaïs Kien.

Georges Sorel, le révolutionnaire conservateur. Avec Rodolphe Cart pour Ego Non.


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09.2023

Georges Sorel est un des penseurs politiques français les plus curieux, les plus inclassables et, ce faisant, les plus surprenants. Tout à tour conservateur, socialiste, nationaliste ou encore bolchévique, Sorel est tout cela à la fois, et aucune de ces étiquettes ne lui convient néanmoins tout à fait.
Un tel personnage méritait donc qu’on s'intéressât à nouveau à lui afin d'apporter un regard neuf sur son œuvre. C'est justement ce qu'a tenté de faire Rodolphe Cart dans son livre Georges Sorel, le révolutionnaire conservateur, qui examine en détails la vie et la pensée de Sorel ainsi que l'apport de ce dernier au combat politique de notre temps.

Octave Mirbeau : trés à droite ou très à gauche ? Avec Pierre Glaudes sur France Culture.


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17.09.2021

Octave Mirbeau, né en 1849 et mort en 1917, était un écrivain, critique d'art et journaliste au caractère impétueux et à la sensibilité exacerbée. Animé par la rage de rattraper ses erreurs du passé et d'assouvir son sens aigüe de la justice, il défendit sans relâche les opprimés et n'hésita pas à dénoncer, parfois seul et contre tous, l'hypocrisie des institutions politiques et religieuses.
Auteur d'une œuvre monumentale que cachent certains de ses succès tels que le roman Le Journal d'une femme de chambre ou la pièce de théâtre Les affaires sont les affaires, Octave Mirbeau était un écrivain visionnaire qui donna la parole à ceux qui en étaient privés et qui fut reconnu par les auteurs de son temps, tels que Léon Tolstoï ou Guy de Maupassant.
Passée sous silence pendant près d'un demi-siècle, son œuvre est d'une brûlante modernité. Et c'est Pierre Glaudes, professeur de littérature française et spécialiste des romanciers et essayistes du XIXe siècle, qui vient nous y introduire.