Grand historien et observateur attentif des relations internationales, Jacques Bainville eut une aura qui dépassa largement sa famille politique d'origine, l'Action française. L'historien et journaliste Christophe Dickès nous permet de revenir sur la trajectoire et l'oeuvre de celui qui,
sachant que la politique est toujours l'œuvre des hommes et que l'expérience de ceux-ci et des grandes permanences de l'histoire permet de déduire le futur, écrivit un livre prophétique en 1919 en annonçant tous les événements majeurs l'entre-deux-guerres, jusqu'à la nouvelle guerre européenne.
- 0'00'36 : milieu d'origine de Jacques Bainville
- 0'02'33 : conversion de jacques Bainville au royalisme
- 0'05'05 : rencontre entre Jacques Bainville et Charles Maurras
- 0'07'16 : Jacques Bainville et la politique étrangère
- 0'10'27 : l'Institut d'Action française
- 0'12'41 : trois écoles historiques : romantique, positiviste et marxiste
- 0'15'19 : l'Histoire était-elle une "science exacte" pour Bainville ?
- 0'19'15 : les lois des "conséquences", de "dépendance" et de l' "oubli"
- 0'23'57 : l' Histoire de France de Bainville
- 0'26'27 : en quoi l'oeuvre "France" est-elle fragile ?
- 0'28'07 : la réhabilitation de l'idée monarchique
- 0'31'02 : la Révolution française
- 0'34'59 : Bainville et le principe des nationalités
- 0'39'57 : la question anglaise
- 0'44'46 : le Traité de Versailles
- 0'50'04 : le "droit-de-l'hommisme"
- 0'54'39 : Les Dictateurs
- 0'57'59 : êtes-vous bainvillien?
- 1'03'32 : Bainville et l'enseignement de l'Histoire
L'écrivain et passionné de navigation Simon Leys a rassemblé dans une anthologie, parue chez Robert Laffont dans la collection "Bouquins" en 2018, des textes allant de François Rabelais à Pierre Loti et évoquant la mer : La mer dans la littérature française.
Connu pour ses écrits et essais politiques sur la Chine, Simon Leys était lui aussi un écrivain de la mer. Il écrivit notamment Les Naufragés du Batavia - anatomie d'un massacre dans lequel il retrace l'histoire de ce bateau de la Compagnie hollandaise des Indes orientales originellement parti pour Java avec 330 personnes à son bord, et le terrible crime collectif orchestré par Jeronimus Cornelisz après le naufrage. Dans Prosper, un autre récit qui tourne autour de la mer, Patrick Ryckmans (son véritable nom) raconte son expérience à bord d'un thonier Breton, avant son départ pour la Chine.
Dans son anthologie, Simon Leys montre que la littérature française recèle d'auteurs qui peuvent égaler un Conrad ou un Melville : on y croise ainsi des poètes, comme Baudelaire, des auteurs célèbres comme Chateaubriand, Michelet, Victor Hugo et Jules Verne, ou moins connus à l'instar de René Duguay-Trouin, un corsaire aventurier...
Émission "La Compagnie des auteurs", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.
Cette émission en deux partie commence par tracer le portrait d'un homme politique majeure de la IIIe République, esprit original et visionnaire, tombé dans l'oubli. Maxime Tandonnet revient sur le parcours politique d'André Tardieu qui dirigea plusieurs gouvernements entre novembre 1929 et mai 1932 et qui, incapable de mener à bien les réformes qu'il estimait nécessaires pour la France face aux périls d'alors, rédigea l'essai Le souverain captif, plus que jamais d'actualité.
La deuxième partie est consacrée au mouvement d'Action française de l'entre-deux-guerres qui eu la particularité de s'opposer radicalement à la fois au "germanisme" et au national-socialisme. Cette vision maurrassienne du nazisme est ce que nous propose de découvrir Michel Grunewald, nourrie des leçons de Fichte prodiguées à la "nation allemande" à l'heure de la domination napoléonienne.
Émission du "Libre Journal des débats", animée par Charles de Meyer.
Philosophe russe installé à Paris, Léon Chestov cherche à déconstruire le rationalisme des Lumières et défend la part spirituelle de l'existence à travers une oeuvre riche et originale.
Il est lié à tous les grands penseurs de son temps et joue un rôle important dans l'entre-deux guerres.
Martin Steffens, professeur agrégé de philosophie, revient sur la trajectoire et l'oeuvre de cet auteur si étranger à la pensée occidentale.
Une conférence de l'Observatoire de la modernité.
Professeur honoraire à l'Université de Chicago, Marshall Sahlins est notamment l'auteur de Age de pierre, âge d'abondance (1976), Au coeur des sociétés primitives. Raison utilitaire et raison culturelle (1980) et de Critique de la sociobiologie. Aspects anthropologiques (1980).
Spécialiste des sociétés polynésiennes et de l'économie primitive, ses ouvrages cernent surtout les peuples du Pacifique, notamment les îles Fidji et Hawaii. Plus récemment, Sahlins s'est consacré à montrer comment les sociétés primitives confrontées à la modernité occidentale ne se contentent pas de la subir, mais évoluent pour s'y adapter.
Depuis quarante ans, il aura donc pris part à tous les débats majeurs qui ont animé le monde de l'anthropologie.
Retour, en sa compagnie, sur son parcours et son oeuvre, toutes deux riches d'enseignements.
Une émission présentée par Francesca Isidori.
Louis-Ferdinand Céline demeure un hapax dans notre littérature et notre culture nationale. Plus de cinquante ans après sa mort, il hante et divise toujours les esprits. Il est ce créateur antisémite, cet artiste collaborationniste, qui a révolutionné la langue avec Voyage au bout de la nuit et mis sa plume au service de l'abjection dans Bagatelles pour un massacre. Céline emporte, dégoûte, fascine et scandalise.
En 2011, il est retiré de la liste des célébrations nationales. En 2017, le projet de publication de ses pamphlets chez Gallimard est suspendu. Entre le génie et le salaud, l'homme et son œuvre, où sont les frontières ?
Cette grande traversée propose d’aller jusqu'au fond de la nuit, là où comme Céline l'écrit "tout est trouble, équivoque, avant de verser dans le noir".
Une série documentaire produite par Christine Lecerf et réalisée par Franck Lilin.
En 1994 disparaissait Guy Debord, l'un des derniers grands intellectuels français, figure mythique des mouvements d'avant-garde de la seconde moitié du XXe siècle. Ecrivain, cinéaste, penseur révolutionnaire, autodésigné "ennemi de son siècle", il a été le chef de file de l'Internationale lettriste (1953-1957) puis de l'Internationale situationniste (1957-1972), et, à partir de son oeuvre majeure, La Société du spectacle (1967), l'infatigable pourfendeur de la société de consommation.
Mais Debord était également, selon ses mots et comme le révèlent ses archives, "un déclassé conspirateur, un aventurier ne respectant rien parce que n'ayant rien à perdre", un "enfant gâté, qui a toujours cru que le monde était fait pour lui faire plaisir et n'a jamais été capable de ressentir les choses au-delà de cet infantilisme affectif", un "Capricorne patient comme le grisou qui s'accumule dans les galeries de mines de la société".
C'est qu'il était bien placé pour connaître l'homme qui se cachait derrière le mythe qu'il s'était forgé, et cette part d'ombre que l'impressionnant travail d'investigation de Jean-Marie Apostolidès met enfin au jour. Une biographie intime et sans concession où l'on découvre un homme qui construit sa vie comme une oeuvre d’art, en se rêvant tour à tour bandit, chef de bande, agitateur, général d'armée, empereur et philosophe.
Émission "La vie est un roman", animée par Yves Tenret.
À l'occasion de la sortie du livre Une vie en lettres, correspondance (1903-1950) (Agone, 2014) rassemblant 268 lettres de George Orwell et 35 de son entourage, pour la plupart inédites en français, deux émissions sont consacrées à cet écrivain emblématique.
La première d'entre elles est consacrée à sa vie tandis que la seconde est dédiée à sa pensée politique, en compagnie de Bernard Hœpffner, le traducteur du recueil, et de Jean-Jacques Rosat, maître de conférences en philosophie au Collège de France et directeur de la collection Banc d'essais qui présente cette "véritable autobiographie épistolaire".
Émission "Les amis d'Orwell".