De la pop à la gnose. Avec Pacôme Thiellement à l'Ecole Superieure d'Art Pays Basque.


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09.03.2017

A partir de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles et de l’œuvre de Philip K. Dick jusqu’aux séries télévisées Buffy, Lost ou Person of Interest, on a repéré l’apparition de thèmes "gnostiques" dans la culture populaire : l’anamnèse (souvenir de notre "nature spirituelle") ; la révélation de l’irréalité du monde (monde-cadavre ou cosmos de carton-pâte) ; l’omniprésence sur cette Terre d’un faux dieu, Démiurge mauvais ; la relation à retrouver avec une divinité intérieure ; le rejet de tous les pouvoirs, spirituels comme temporels ; la nécessité également de "lâcher prise", d’être un étranger sur cette Terre, un exilé ou un "passant"… Au point qu’on a pu se dire que la "gnose" était le secret de la "pop".
Mais peut-être que ce qui fut appelé "gnose" ou "gnosticisme" en opposition aux religions majoritaires n’a cessé et ne cesse de venir frapper à la porte de l’art et de la poésie comme les voies authentiques de notre réalisation ? De même, peut-être que la "pop" est le véritable sens de l’art – le "populaire" étant le nom moderne du "carnavalesque" soit la réappropriation des puissances de vie que les hommes de pouvoir tentent sempiternellement de nous confisquer pour mieux nous asservir.
Pacôme Thiellement, essayiste et vidéaste, nous entraîne dans une réflexion passionnant, marqué qu'il est par la contre-culture, l’occultisme et les séries télé...

Les iconoclastes, de Cromwell à Daech. Avec Robert Steuckers pour E&R à Lille.


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21.01.2017

Au XVIe siècle, les réformés, qui renouaient avec l'Ancien Testament, considérèrent le culte de Marie, les statues et autres représentations religieuses comme idolâtres. Ils se mirent à saccager ces ouvrages : c'est ce que l'on appelle l'iconoclasme protestant.
Les premiers actes iconoclastes se produisirent dans l’espace germanique à Zurich (1523), Strasbourg (1524), Copenhague (1530), Genève (1535), et Augsbourg (1537). La grande crise iconoclaste française eut lieu lors de la première guerre de religion en 1562. Dans les villes prises par les protestants, les édifices religieux furent systématiquement saccagés. En 1566, ce furent la Flandre et les Pays-Bas en général qui connurent une grande flambée iconoclaste. Le mouvement, d’inspiration populaire, commença à Steenvoorde et se répandit dans les alentours.
Cette obsession de destruction de l’héritage passé au profit d'une "table rase" n’est pas sans rappeler la destruction récente de la cité antique de Palmyre par l’Etat Islamique...

1975, année érotique. Avec Ovidie sur France Inter.


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11.05.2017

Exhibition, Change pas de main, Les Tripoteuses, Le sexe qui parle, A bout de sexe... : en 1975, les affiches de films aux titres plus ou moins allusifs fleurissent dans les rues de France. Le cinéma érotique, porno, blue, rose, X, hard, selon la terminologie employée, connaît un âge d’or sans précédent et sans suivant. Les salles n’ont jamais été aussi remplies, les acteurs s’amusent, les réalisateurs aussi, les producteurs se frottent les mains, et les bien-pensants restent discrets. Sept ans après les appels de Mai 1968 à une "jouissance sans entrave", la libération des mœurs semble bel et bien en cours.
Ce dévergondage du cinéma, c’est un homme politique, de droite, qui l’a encouragé : Valéry Giscard d’Estaing, le plus jeune président de la République jamais élu jusqu'alors. L’érotisme, puis la pornographie, sortent de la clandestinité, dans une société pourtant marquée par le conservatisme moral des années De Gaulle puis Pompidou. Après quelques mois d’une liberté quasi sans freins, le vent rose qui souffle sur la France retombe à la fin de l’année 1975, bridé par les contradictions d’une société divisée.
Puritanisme et esprit libertaire, érotisme et pornographie, art et industrie, libération du corps et féminisme : les tâtonnements sont légions en 1975, surtout en ce qui concerne la question du sexe et de ses représentations.
Retour sur une année osée, dégoûtante pour certains, enchantée pour d’autres, entre revendications, transgression, hédonisme et société de consommation. Une immersion nostalgique et licencieuse...

Emission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.

Walter Benjamin. Avec Régis Debray sur France Culture.


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22.03.2016

Le philosophe et médiologue Régis Debray a récemment signé le livret de l'opéra Benjamin, dernière nuit transposant la mort du philosophe et traducteur allemand en drame lyrique.
Mis en scène par Peter Fulljames et en musique par Michel Tabachnik, le livret inédit de Régis Debray revient sur le suicide du philosophe allemand Walter Benjamin (1892-1940), capturé à la frontière espagnole alors qu'il s’apprêtait à s'exiler aux Etats-Unis pour fuir l'Europe nazie. Cette oeuvre souligne le caractère fondamentalement contemporain et paradoxal de cet intellectuel qui fut un des premiers à théoriser la culture de masse.
"Partagé entre Marx et la Kabbale", entre technologie et théologie, Walter Benjamin devient sous la plume de Régis Debray un homme exemplaire de nos propres contradictions.

Sociologie du gamer. Avec Adrien Sajous à L’Heure la plus sombre pour E&R.


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09.01.2017

Pour ce 61e numéro de "L'Heure la plus sombre", Vincent et Xavier reçoivent Adrien Sajous, auteur de Sociologie du gamer, et Marc, militant E&R et ancien gamer.

0'00'00 : Introduction
0'01'00 : Qui est Adrien Sajous ?
0'03'00 : Le jeu vidéo et le rapport social
0'08'00 : Le capitalisme produit le virtuel
0'12'00 : Les FPS, c’est quoi ?
0'14'00 : La liberté dans les jeux vidéos
0'19'00 : Le virtuel comme drogue ?
0'26'00 : Le fétichisme de la marchandise
0'28'30 : Les jeux sont-ils un art ?
0'31'40 : Une critique de notre monde
0'34'00 : La mobilité du point de vue
0'39'40 : La fonction politique du jeu vidéo
0'43'00 : De la violence dans les jeux vidéos
0'47'07 : Le e-sport, un sport ?
0'49'50 : Comment sortir du gaming ?
0'56'15 : E&R, la lecture, des issues possibles au jeu

Hegel, le politique et l'esthétique : Dominique Pagani répond aux questions de Loïc Chaigneau.


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07.06.2017

Dans sa préface à la Phénoménologie de l’esprit, Hegel signale qu' "À la facilité avec laquelle l’esprit se satisfait, on peut mesurer l’étendue de sa perte." Il vise ainsi le poématisme absolu de Schelling, troquant la richesse du poème contre la palette d’un peintre limitée à deux couleurs : "le rouge pour la scène historique et le vert pour les paysages selon la demande". Réduisant encore cette binarité, notre temps ("Chaque philosophie ne fait que résumer son temps dans la pensée"), censure le rouge au profit du seul vert ; la couleur, très "völkisch", des "Forêts teutonnes" qui dominent Fribourg ; un vert désencombré de l’histoire : celui de l'écologie politique, qui "en a marre du gaullo-communisme" (D. Cohn-Bendit), ou du Medef qui dit vouloir "en finir avec le C.N.R." (D. Kessler).
En entreprenant cette discussion sur Hegel, Dominique Pagani s’est efforcé, par pur souci esthétique, d'y restituer une légère touche de rose ; celle qui nous embaume "dans la croix de la souffrance présente" : on l’aura compris nous sommes ici en représentation, au théâtre. Partant, le problème de la connaissance, n’y paraît qu’à la lumière qui achève toute dramatique ; à commencer par celle que notre Ulysse de l’esprit nomme "la religion esthétique" : la Reconnaissance.

Hannah Arendt. Avec Bérénice Levet au Collège des Bernardins.


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08.10.2015

Philosophe, disciple de Husserl et de Heidegger, Hannah Arendt est d’abord connue en France pour Les Origines du totalitarisme, ouvrage majeur où elle remonte le fil de l’histoire de la modernité européenne et s’enquiert des éléments qui ont "cristallisé" pour aboutir au nazisme et au stalinisme. Elle s’impose désormais comme un penseur capital de la condition humaine.
Rebelle à tout étiquetage idéologique, elle sait penser ensemble l’aspiration au nouveau et le besoin de stabilité et de continuité historique.

Au régal du management. Avec Baptiste Rappin chez Aude de Kerros sur Radio Courtoisie.


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18.05.2017

Quel pan de notre vie, aujourd'hui, ne se trouve pas aux prises avec le management ? Qui pourrait bien se targuer d'échapper à cette lame de fond qui bouleverse en profondeur les structures mentales de nos sociétés avancées ?
Force est pourtant de constater le flou conceptuel qui entoure le management : son arrivée dans le langage courant a en effet pour corollaire d'en masquer le sens, y compris aux premiers intéressés, les managers et les managés. De ce point de vue, il s'avère expédient de reprendre la réflexion à la racine : le management est un projet technoscientifique, dont les soubassements sont théologiques mais la portée anthropologique et politique.
Que se passe-t-il alors quand le management pénètre des sphères qui lui étaient initialement étrangères ? Qu'arrive-t-il aux institutions quand l'optimisation du fonctionnement devient leur raison d'être ? Quels rapports le management entretient-il au Vrai (et à l'Université), au Bien (et à l'État) et au Beau (et à l'Art) ? Tels sont les enjeux du travail de Baptiste Rappin qui, par le détour de la philosophie, n'hésite pas à hisser la réflexion sur le management à son véritable niveau : celui de la civilisation et de l'identité européennes en butte au nihilisme de la Technique.