"Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient. / Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. − Et je l’ai trouvée amère. − Et je l’ai injuriée." Arthur Rimbaud
Mais pourquoi donc l'homme moderne s'est-il volontairement plongé dans une nuit sans poésie, sans beauté ?
De Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band à Lost, en passant par Elvis Presley et Twin Peaks, Pacôme Thiellement propose quelques hypothèses pour caractériser la culture populaire : sa nostalgie de l'Âge d’Or, ses pressentiments de l'Âge Sombre et le message de vie (carnaval, réversibilité, gnosticisme) dont elle a toujours été porteuse.
Avec cette conférence portant sur le changement de sens que la figure du Géant a subi dans la peinture européenne, Jean Clair dissèque l'esthétique moderne d'une beauté qui ne peut plus correspondre à ce que l'on nomme communément le classicisme. Car c'est désormais la guerre et ses totalitarismes qui deviennent un fond de toile à l'iconographie moderne du Géant.
Jean Clair souligne ainsi la corrélation existant entre le Géant et la pensée totalitaire dont témoignent les projets architecturaux et les affiches de propagande fascistes, nazies et communistes.
C'est finalement le démantèlement de l'esprit des Lumières au profit d’une production artistique remettant clairement en cause une philosophie basée sur l'Universel que tente de montrer Jean Clair.
Après l'épuration sauvage ou officieuse, le général de Gaulle, par décret du 30 mai 1945, afin de mettre un peu d'ordre au milieu de la confusion, institua une Commission nationale d'épuration qui centralisa enquêtes et jugements déjà rendus, et décida en dernier ressort. Plus de 2500 dossiers furent constitués, avec des issues très différentes selon les cas examinés.
Comment l'arsenal répressif de l'occupant a-t-il fonctionné durant l'occupation ? Et pourquoi certains auteurs ont-ils continué de créer alors que d'autres se sont abstenus ? Qu'en est-il de la reconnaissance du principe de la responsabilité des intellectuels durant cette période ?
Émission du "Libre journal de la crise", animé par Laurent Artur du Plessis.
En 1935, à l'âge de quarante-sept ans, meurt à Lisbonne celui que l'on considère aujourd'hui comme l'un des plus grands écrivains européens du XXe siècle.
Fernando Pessoa fut un homme déchiré par les contradictions, le doute, l'incapacité à se réaliser, à devenir un adulte responsable. Il n'a trouvé de solutions à ses difficultés que par la création hétéronymique, c'est-à-dire par l'invention d'un autre moi pluriel, qui réussira par la magie de l'écriture poétique à donner une "vraie vie" fictive à ses idées, ses pulsions, ses visions du monde.
Après une enfance passée à Durban en Afrique du Sud, il est revenu vivre à Lisbonne où il était né en 1888 et qu'il n'a plus jamais quittée.
Pendant toute sa vie, il n'a cessé de voyager en esprit, clans l'espace et dans le temps, dans le monde des sensations et des pensées, tantôt païen, tantôt mystique, stoïcien et épicurien, tragique et farceur, le plus modeste et le plus orgueilleux des hommes.
Et c'est à travers, ou par-delà, ses interrogations et ses souffrances que Pessoa va créer l'une des plus belles oeuvres de la littérature mondiale...
Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Hubert Juin et Jean-Claude Loiseau.
Notre cupidité, notre soif de massacre paraît sans fin. La puanteur de l’argent infecte nos vies.
Mais quand nous produisons un sonnet de Shakespeare, composons une messe en Si mineur, ou bataillons, au fil des siècles, aux prises avec la conjecture de Goldbach ou le problème des trois corps, nous nous transcendons.
Alors, en vérité, il n’est point de "plus grand prodige que l’homme".
À l'heure de l'éclatement des références culturelles, des ruptures entre les générations, nous reste-t-il la capacité de transmettre ces trésors et, plus que tout, le goût de l'effort nécessaire à leur appropriation ?
C'est au travers d'un entretien mené par Olivier François qu'Alfred Eibel nous évoque ses souvenirs cinématographiques et parle de son amour pour le septième art.
0:00:00 : Introduction
0:01:54 : Souvenirs ?
0:05:09 : Cinéphilie ?
0:12:43 : Grands films ?
0:14:56 : Grands cinéastes ?
0:23:49 : Hollywood ?
0:28:10 : Création ?
0:33:33 : Nouvelle Vague ?
0:37:35 : Cinéma italien ?
0:40:43 : Cinéma américain ?
0:45:51 : Fritz Lang ?
0:57:49 : Erotisme ?
1:01:00 : Actrices ?
1:06:06 : Bonus
A partir de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles et de l’œuvre de Philip K. Dick jusqu’aux séries télévisées Buffy, Lost ou Person of Interest, on a repéré l’apparition de thèmes "gnostiques" dans la culture populaire : l’anamnèse (souvenir de notre "nature spirituelle") ; la révélation de l’irréalité du monde (monde-cadavre ou cosmos de carton-pâte) ; l’omniprésence sur cette Terre d’un faux dieu, Démiurge mauvais ; la relation à retrouver avec une divinité intérieure ; le rejet de tous les pouvoirs, spirituels comme temporels ; la nécessité également de "lâcher prise", d’être un étranger sur cette Terre, un exilé ou un "passant"… Au point qu’on a pu se dire que la "gnose" était le secret de la "pop".
Mais peut-être que ce qui fut appelé "gnose" ou "gnosticisme" en opposition aux religions majoritaires n’a cessé et ne cesse de venir frapper à la porte de l’art et de la poésie comme les voies authentiques de notre réalisation ? De même, peut-être que la "pop" est le véritable sens de l’art – le "populaire" étant le nom moderne du "carnavalesque" soit la réappropriation des puissances de vie que les hommes de pouvoir tentent sempiternellement de nous confisquer pour mieux nous asservir.
Pacôme Thiellement, essayiste et vidéaste, nous entraîne dans une réflexion passionnante, marqué qu'il est par la contre-culture, l’occultisme et les séries télé...