A écouter les informations et à lire les enquêtes sociologiques, on pourrait croire qu'il n'y a en France que des métropoles trépidantes et des cités sensibles. L'actualité nous balotte entre grandes villes et ghettos urbains et le reste passe à la trappe ou surgit sporadiquement dans la rubrique des faits divers.
Avec leurs ouvrages respectifs Gens de Campagnol et La Fin du Village, Christian Combaz et Jean Pierre le Goff réparent cette injustice. Ils réintègrent dans la mémoire collective et dans l'histoire contemporaine les oubliés de la nouvelle France.
Alors que les politiques semblent avoir perdu le sens du peuple, le politologue Laurent Bouvet et le sociologue Jean-Pierre Le Goff analysent la montée des populismes, sorte de rejet instinctif d'une classe dirigeante qui aurait oublié les classes populaires.
Ceux qui s'inscrivent dans un destin national, ceux qui continuent à porter le projet démocratique, ceux qui veulent continuer à croire dans la possibilité d'une aventure collective, à ceux-la il faut absolument prendre en compte les revendications du peuple, abandonné depuis si longtemps.
Paul Ricœur et Gérard Genette, avant cette rencontre, ne s'étaient jamais rencontrés. Pourtant, le premier avait déjà entamé un dialogue avec l'oeuvre du second, puisque Ricoeur dédie à Genette l'une des études de La métaphore vive, publié en 1975.
Les deux hommes partagent la volonté de "répudier l'attitude romantique qui s'intéresse moins à ce qui se dit d'un texte, qu'à l'âme qui s'y exprime", s'éloignant de concert de Sainte-Beuve sans pour autant trouver convergence sur le reste.
Et c'est de ces divergences que va naître une conversation de haute tenue sur la littérature et ses enjeux.
Fabrice Luchini, grand passionné des Fables de la Fontaine, en a interprété une vingtaine d'entre elles avec fougue et brio dans son spectacle Variations.
Cet amoureux des textes et de la littérature nous fait redécouvrir ces trésors en compagnie d'Alain Finkielkraut : toute la puissance et la finesse de la langue française y sont concentrées.
Nous vivons des temps de bouleversements qui affectent le champ politique des démocraties occidentales. Partout, les camps traditionnellement en présence se révèlent travaillés par des contradictions qui mettent à mal leur identité héritée.
Qu'en est-il de la Gauche ? Et comment peut-on encore aujourd'hui définir ce camp et, plus encore, s'en revendiquer ?
C'est ce à quoi tentent de répondre Marcel Gauchet et Jacques Julliard.
Depuis une trentaine d'années, Pierre Manent creuse un sillon aussi original que discret dans le paysage intellectuel français. Cette conversation veut restituer ses principales conclusions dans le domaine de la philosophie politique, fruit d'une démarche personnelle : la lecture inlassable des grands auteurs, la conviction qu'une science politique demeure possible à l'ère du relativisme, un certain "regard politique", enfin, qui rend intelligible le monde contemporain.
Cet échange avec Alain Finkielkraut est une vivante introduction au travail de Pierre Manent, nous rappelant continuellement son ambition de chercheur : "Toute notre histoire, se déployant à partir de notre nature politique, voilà ce que je voudrais donner à voir et à comprendre".
Baltasar Gracian (1601-1658) est l'un des plus grands essayistes espagnols du Siècle d'or, que l'on peut comparer à Montaigne et à La Rochefoucauld.
Dans L'Homme de cour, dont le texte original date de 1647, qui réunit trois cents maximes ou réflexions, il propose un art de vivre à la cour comme à la ville, en sauvant son honneur et son monde intérieur.
La traduction de 1684 est l'un de ces monuments du style littéraire à la française, que Marc Fumaroli et Stéphan Vaquero viennent nous aider à comprendre et à savourer.
Les récentes polémiques qui sont apparues après l'introduction d'énoncés que l'on rattache aux études de Genre dans les manuels de Sciences de la vie et de la terre au collège méritent réflexion.
Car si spontanément l'on pense qu'il y a une différence de nature entre les hommes et les femmes, et que nombre de comportements en dérivent, il semblerait que le but de l'introduction de ces nouveaux outils conceptuels soit de déconstruire cette opinion commune. Qu'en est-il vraiment ?
Premiers éléments de réponse avec cet échange entre le psychanalyste Michel Schneider et la philosophe Geneviève Fraisse.