Cette émission en deux partie commence par tracer le portrait d'un homme politique majeure de la IIIe République, esprit original et visionnaire, tombé dans l'oubli. Maxime Tandonnet revient sur le parcours politique d'André Tardieu qui dirigea plusieurs gouvernements entre novembre 1929 et mai 1932 et qui, incapable de mener à bien les réformes qu'il estimait nécessaires pour la France face aux périls d'alors, rédigea l'essai Le souverain captif, plus que jamais d'actualité.
La deuxième partie est consacrée au mouvement d'Action française de l'entre-deux-guerres qui eu la particularité de s'opposer radicalement à la fois au "germanisme" et au national-socialisme. Cette vision maurrassienne du nazisme est ce que nous propose de découvrir Michel Grunewald, nourrie des leçons de Fichte prodiguées à la "nation allemande" à l'heure de la domination napoléonienne.
Émission du "Libre Journal des débats", animée par Charles de Meyer.
C'est à la Belle Epoque qu'une histoire assez étonnante eu lieu, la célèbre "affaire des Fiches", affaire qui aura durablement éclaboussé la jeune Troisième République, entre l'affaire Dreyfus et la loi de séparation des Églises et de l'État.
Et c'est en compagnie de Laurent Kupferman, auteur d'ouvrages s'intéressant aux liens entre les Francs-maçons et l'histoire de France, que nous revenons sur cet épisode aujourd'hui assez oublié.
Emission "Au coeur de l'histoire", animée par Franck Ferrand.
L'historienne et sociologue Anne Steiner nous parle de la répression du mouvement ouvrier à la Belle Époque. Archives militantes, cartes postales... elle a reconstitué les grèves et manifestations du prolétariat du début du siècle dernier dans deux ouvrages qui servent de base à la discussion : Le Temps des révoltes, une histoire en cartes postales des luttes sociales à la Belle Époque (L'Échappée, 2015) et Le Goût de l'émeute : manifestations et violences de rue dans Paris et sa banlieue à la Belle Époque (L'Échappée, 2012).
Émission "Les Amis d'Orwell".
Décennie charnière de l'histoire de la France contemporaine, prélude à l'effondrement de 1940, les années trente sont communément associées à l'image d'une crise généralisée, rattachées à une forme d'ankylose et d'impuissance de la part des pouvoirs publics comme de la société française et assimilées à une période de décadence.
Olivier Dard entreprend de revisiter ces années d'entre-deux guerres avec un double objectif. D'abord, fournir un résumé de l'état des connaissances et des débats historiographiques concernant la période. Ensuite, en privilégiant notamment trois domaines que sont la vie politique et la crise des institutions, la crise économique, sa réception et les remèdes mis en oeuvre pour la juguler, et les enjeux diplomatiques et militaires, proposer une remise en perspective, articulée chronologiquement, des différents aspects de la crise française.
Il s'agit de montrer que la somme des contradictions paralysant la France des années trente explique le choix impossible de politiques claires et cohérentes de la part des gouvernants.
Suite à la publication de sa biographie André Tardieu l'incompris (Perrin, 2019), Maxime Tandonnet, haut fonctionnaire et essayiste, nous rappelle le parcours d'André Tardieu, ministre à plusieurs reprises de différents gouvernements de la Troisième République, Président du Conseil et acteur de premier plan de la scène politique française de l'entre-deux-guerres.
Un entretien mené par Jean-Baptiste Noé.
L'évènement est emblématique d'une époque, les années 1930, que certains comparent aujourd'hui à la nôtre. Il y a quatre-vingt-cinq ans, le 6 février 1934, des manifestations emmenées par les ligues nationalistes dégénéraient en émeutes à quelques pas de l'Assemblée nationale. Celles-ci faisaient quinze morts, et laissaient croire à une tentative de coup d'Etat de la part de l'extrême-droite.
Etait-ce le cas ? Quelles furent les conséquences du 6 février, et quelle place occupe-t-il aujourd'hui dans l'imaginaire droitier ? En quoi les manifestations des Gilets Jaunes peuvent-elles être comparées à cet évènement ?
Olivier Dard, professeur à la Sorbonne spécialiste des droites en France, nous répond.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
La France, confrontée à la menace du terrorisme qui s'est incarnée de façon si dramatique en 2015, se retrouve devant une interrogation touchant à l'essence même de la démocratie : où convient-il de fixer le curseur entre d'un côté les exigences accrues de la sécurité collective et d'autre part la préservation des libertés publiques qui sont au cœur du contrat social depuis 1789 ?
Chacun ressent qu'à trop empiéter sur ces libertés, dans le péril que nous affrontons, notre République risquerait de perdre quelque chose de sa fierté, de ses équilibres et, en somme, de sa raison d'être. En quête de précédents, on pourrait évoquer le temps de la Convention, 1793-1794, tout autant que celui de la guerre d'Algérie.
Il pourrait être intéressant de braquer l'attention sur le moment des attentats anarchistes sous la Troisième République, dans les années 1890, pour montrer, qu'aussi différentes qu'aient pu être, par rapport à notre actualité, les menaces ambiantes, les débats qui ont agité le monde politique et celui des intellectuels, on y rencontre bien des traits qui annoncent ceux d’aujourd'hui, dans l'ordre du réalisme, de la morale et du civisme.
Jean Garrigues, professeur spécialiste d'histoire parlementaire et politique, est un familier de la période qu'il s’agit de restituer et il a manifesté de longue main son goût de distinguer, dans le cours de notre histoire politique, le spécifique et les résurgences.
Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.
Fondateur de l'école laïque et de l'empire colonial, Jules Ferry est bien plus que tout cela : intellectuel au grand courage physique, républicain engagé dans une lutte féroce avec un autre républicain, Georges Clemenceau véritable partisan de l'industrie et du libre-échange devenu adepte du protectionnisme paysan. Sa vie est un roman.
Il faut la découvrir en respectant la chronologie, comme nous le rappelle Eric Fromant, en présentant l'enchaînement des faits, de sa naissance en 1832 à 1893, date de sa mort.
Émission du "Libre Journal de la crise", animée par Laurent Artur du Plessis.